POSTE DE CHASSE AU QUARTIER DES RINARDAS À BONNIEUX (VAUCLUSE) Hunting post at the place known as Les Rinardas at Bonnieux, Vaucluse Christian Lassure (texte), Jean Laffitte (photos)
L’entrée fait toute la hauteur du corps de base. Elle possède un solide linteau mais ses côtés sont en pierres plates empilées plus ou moins en panneresses et boutisses.
Dans la paroi du fond s’ouvrent les orifices au carré de trois meurtrières juxtaposées, aux côtés latéraux ébrasés vers l’extérieur et au linteau relevé vers l’extérieur. Du plâtre a été appliqué contre leur embrasure intérieure de façon à y plaquer un encadrement en bois. Extérieurement, les trois ouvertures sont séparées par deux piles de pierres de largeur inégale.
On a affaire manifestement à un poste de chasse, et le nombre,
l’emplacement et la configuration des meurtrières devaient donner aux
occupants une grande latitude pour tirer : de haut en bas et de bas en
haut, devant et sur les côtés et dans un angle de vue entre 150 et 180
degrés. Comme la maçonnerie ne manifeste pas une grande maîtrise de la pierre
sèche, on peut penser que le constructeur devait être un paysan amateur de
grives : il n’avait besoin que d’un édifice fonctionnel. NOTES (1) Le terme « agachon » est la francisation régionale du nom provençal agachoun (agachon en graphie occitane normalisée), « poste de chasse à l'affût ». Agachoun est le diminutif de agacho (agacha en occitan), « lieu d'où l'on guette ou épie », « lieu d'observation », lui-même issu de agachar, « guetter », « épier ». (2) Un poste de chasse en pierre sèche similaire est décrit par Maurice Allègre dans le tome 1 de la revue L'Architecture rurale en pierre sèche (1977). Je cite : « Certaines [bories], notamment celles comportant de multiples ouvertures, constituent aussi des postes de chasse ». M. Allègre cite également un poste de chasse "tous azimuts" au quartier du Rocher des Mautres », construit vers 1900 et comportant le nombre exceptionnellement élevé de sept meurtières ! Pour ma part, dans l'analyse critique du livre de Pierre Desaulle, Les bories de Vaucluse (cf. le No 12, 1992, de la série Etudes et recherches d'architecture vernaculaire), je montre que les prétendues casemates vaudoises de cet archéomane, avec leurs meurtrières censées permettre le tir pivotant des arquebuses (!), ne sont rien d'autre que des postes de chasse aux grives ou aux sangliers. Pour imprimer, passer en format paysage © CERAV Référence à citer / To be referenced as : Christian Lassure
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