LES COURTAS DE LA MONTAGNE DE LA SERRE (PUY-DE-DÔME) The dry stone huts or courtas of Saint-Saturnin, Puy-de-Dôme Texte de Christian Lassure, photos de Michèle Labbe Pierre-François Fournier est le premier auteur à avoir attiré l'attention sur les courtas de la Montagne de la Serre dans son étude « Les ouvrages de pierre sèche des cultivateurs d’Auvergne », parue en1933. « Courtas » est non pas un désignatif mais un qualificatif appliqué à des cabanes « petites » (en occitan cortas, féminin pluriel de l’adjectif cort/-ta, pron. « court/-ta », signifiant court(e)), « courtes sur pattes » comme l’on dit familièrement en français. Pierre-François Fournier aurait donc repris le qualificatif employé par un informateur sur le terrain qui ne voyait dans les bâtiments visités que des « cabanas cortas ». Le véritable nom des édifices est bien sûr cabane en français, tsabana ou tsabona en langue vernaculaire. « En Basse-Auvergne on appelle ces abris surtout cabane; en patois, tsabona à Bergonne, tsabana à Châteaugay » (p. 26 de son étude).
Les cabanes en basalte de la Montagne de la Serre sont discrètes, étant prises dans des murs qui ne laissent voir que la porte. Tout est y petit mais les bâtisseurs les ont construites avec intelligence et convialité. En effet, une ou trois pierres dépassent souvent du sol dans ces habitacles exigus (0,90 m de diamètre pour les plus petits) mais une fois assis chacun est à l'aise. Une ou plusieures niches permettent de poser une musette et souvent on trouve à proximité un buis, un lilas ou des iris. Ces cabanes sont des constructions éminemment économiques et fonctionnelles, vraisemblablement l'œuvre de défricheurs (soit professionnels à l'instar des « faiseurs de champs » cévenols, soit les paysans propriétaires eux-mêmes) Pour imprimer, passer en mode paysage © Christian Lassure, Michel Labbe - CERAV Référence à citer / To be referenced as : Christian Lassure (texte), photos de Michèle Labbe (photos) |