Très grande cabane de vigne, la plus grande des celles qui constellent ce versant de la vallée du Dolaizon Elle est appelée localement « la mairie » ou « la chibotte du chef » par dérision.
L'édifice s'enfonce à l'arrière dans le versant. Il a la forme d'une ogive, de plan elliptique, qui serait tranchée verticalement selon son petit axe, la partie en coupe faisant office de façade.
À la suite de dégradations causées par des enfants, le tiers supérieur gauche de la façade s'est effondré, mais les mensurations d'origine peuvent être restituées : hauteur parementée conservée : env. 6 m; longueur de la façade : 7 m à la base, 5,10 m à 6 m de haut. Deux larmiers horizontaux de grandes dalles saillantes barrent le haut de la façade
à 4,70 m puis à 5,80 m. Les arêtes que forment la façade avec les parois latérales sont réalisées en grands blocs appareillés en besace.
La destruction du sommet de la construction permet de voir la structure du couvrement :
- un parement extérieur en blocs de basalte inclinés vers l'intérieur,
- un voûtement en grandes dalles de basalte inclinées vers l'extérieur;
- entre les deux, un blocage de petits moellons d'arkose jaune mêlés à de la terre.
D'élévation rectangulaire (hauteur : 1,80 m, largeur : 0,82 m), l'entrée a pour linteau une dalle de basalte et pour piédroits des blocs d'arkose parementés (boutisses posées de chant, alternant avec des carreaux horizontaux). Une feuillure atteste la présence d'une ancienne porte en bois. L'entrée s'ouvre à droite de l'axe vertical médian de la façade (en fait le piédroit de gauche matérialise l'axe médian). L'entrée regarde le sud-est.
Les côtés de l'entrée s'ébrasent légèrement vers l'intérieur avant de donner dans une cellule de plan subcirculaire (profondeur dans l'axe de l'entrée : 4,60
m, diamètre perpendiculaire à cet axe : 3,50 m). Cette pièce est couverte par une voûte d'encorbellement dont la dalle terminale culmine à 5,35 m. Les encorbellements sont réalisés en grandes dalles au parement élégi en biseau à coups de marteau. Des trous de boulins dans les parois, vers 2,20 m de haut, attestent l'ancienne présence d'un plancher de quatre poutres.
Les aménagements :
- à gauche en entrant, à 1,03 m du sol, un regard ou une ventilation aux parois ébrasées intérieurement;
- à gauche du regard, à 1 m du sol, une sorte de cache murale (profondeur : 1,10 m) à l'étroite ouverture au carré (18 cm de largeur x 10 cm de hauteur);
- au fond, à gauche, à 1,10 m du sol, deux niches proches l'une de l'autre.
Du mortier de chaux, comprenant du gravier, est visible dans les joints des parements extérieur et intérieur en certains endroits (bourrage ultérieur des joints ?).
L'étage au-dessus du plancher était éclairé par un fenestron ouvert dans l'axe médian de la façade; seuls en subsistent la pierre d'appui, en basalte, et un bloc du montant droit, en arkose. Ce fenestron était clos par un volet en bois articulé sur deux gonds fichés dans le montant droit.
Ce bel édifice ne saurait être très ancien. Les encadrements de la porte et de la lucarne, avec leurs éléments en arkose, semblent être des remplois. Une inscription en latin, en lettres cursives de type scolaire (Deus meus f omnia = Deus meus fecit omnia, en français « Mon Dieu a fait toutes choses »), est peinte en blanc sur la parement d'un gros bloc de la paroi intérieure (1). Cette maxime religieuse est accompagnée, sur la pierre voisine, d'un chiffre peint en blanc mais très effacé
(1) Peut-êre une allusion à Blaise Pascal et son Deus fecit omnia in pondere, in numero, et mensura (« Dieu a fait toutes choses en poids, en nombre et en mesure
») dans son ouvrage posthume Pensées. Source : Christian Lassure, Les cabanes en pierre sèche de l'ancien vignoble du Puy-en-Velay (Haute-Loire) : mythes et légendes, dans La lettre du CERAV, No 12, septembre 2000, pp. 67-76. |