CABANE No 2 AU LIEU-DIT LA LEYGUE À SAVIGNAC-LES-ÉGLISES (DORDOGNE) The N. 2 stone hut at the place known as La Leygue at Savignac-les-Églises, Dordogne Texte de Christian Lassure, photo de Dominique Repérant
Dans son état actuel, cette chabane en pierre sèche illustre la déchéance de nombre de cabanes périgourdines à toiture de lauses : toutes les grandes dalles de rive à la base du couvrement caliciforme ont disparu; de même, les lauses du coyau et de plusieurs assises au-dessus ont été retirées, mettant à nu des portions de l’extrados irrégulier de la voûte d’encorbellement. Les effets de ces blessures se font sentir sur le restant de la structure : les lauses au-dessus des arrachements sont en équilibre instable, une large brèche s’est ouverte au flanc du corps de base, à droite de l’entrée. Quant à la paroi à gauche de l’entrée, elle a été remontée tant bien que mal par le propriétaire après un premier éboulement. La ruine de cette cabane ne date pas d’hier : déjà, en 1985, lors de son étude par le CERAV, l’épi et la dalle coiffant la toiture avaient disparu, les plages d’arrachement dans la couverture de lauses étaient déjà visibles et il ne subsistait plus que quelques lauses de rive. L’édifice est donc condamné, et sa survie se mesure désormais en années, l’eau s’infiltrant dans la maçonnerie du corps de base. Il ne restera plus de cette chabane que quelques photos et un relevé. La cabane se décompose en une base cylindrique (hauteur extérieure : 2 m, diamètre extérieur : 3 m 85, épaisseur de la paroi : 1 m) et un couvrement caliciforme (hauteur : 2 m 83) à la rive en débord, coiffé par un épi en pierre. L’entrée (largeur : 0 m 98, hauteur : 1 m 60) est couverte par une pierre de taille posée de chant et par des solives de châtaignier. Ses piédroits sont en blocs taillés de récupération. Elle est fermée par une porte en bois. Dans l’habitacle, les parois sont crépies jusqu’à 1 m 80 de haut. À ce niveau, des trous de boulins attestent l’ancienne présence d’un plancher de solives. Au-dessus, les pierres de la voûte sont liées au mortier de terre. Des piquets, fichés dans la voûte pour y suspendre des nids, témoignent de l’emploi de l’édifice comme pigeonnier. À l’opposé de l’entrée (ouverte au sud-ouest), est réservé dans la paroi un âtre en forme de niche (largeur à la base : 1 m, hauteur : 1 m 22), au sol dallé, avec conduit de fumée débouchant dans le coyau de la toiture. Le linteau porte dans un cartouche le millésime 1894 au-dessus des initiales B. J. (1). Font écho à cette inscription, des dates et des cœurs gravés sur le montant droit de l’entrée, mais peu lisibles. NOTE (1) Au vu de la date, ces initiales ne sont pas celles de notre confrère et ami slovène Borut Juvanec, qui traque les cabanes dans toute l’Europe... Pour imprimer, passer en mode paysage © CERAV Référence à citer / To be referenced as : Christian Lassure (texte), Dominique Repérant (photos) page d'accueil sommaire témoins
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