QUESTIONS & RÉPONSES
année 2000

QUESTIONS & ANSWERS
year 2000

 

 

NDLR :

1/ De chercheurs ou de curieux, nous parviennent des questions sur des thèmes,  des bâtiments ou des points particuliers non encore traités dans le site. Prenant sur notre temps personnel pour y répondre, nous apprécierons grandement tout remerciement sous la forme, par exemple, de photos à publier sur le site mais surtout d'une adhésion à l'Association (qui ouvre le droit au service du bulletin "Pierre Sèche"). Merci par avance.

2/ La Librairie du compagnonnage, 2, rue de Brosse - 75004 PARIS (tél. : 01 48 87 88 14 - site Internet : www.compagnons-du-devoir.com) propose des centaines de titres d'ouvrages récents concernant l'architecture rurale. C'est à elle qu'il faut s'adresser si l'on est à la recherche d'un ouvrage récent autre que ceux publiés par le CERAV. Pour les ouvrages anciens, on se rendra sur le site www.livre-rare-book.com.

3/ Si vous n'avez pas obtenu de réponse à votre demande, ne nous en veuillez pas : c'est que nous ne disposons pas des renseignements demandés. Ne soyez pas surpris non plus si notre réponse à votre message ne vous parvient qu'au bout de 8 à 15 jours : nous prenons le temps de la réflexion.

0 A – Question de Gerhard Stoll, architecte diplômé ETH/SIA, Suisse (gstoll[at]bluewin.ch) (Cette question nous a été transmise avant la création du site "Pierre Sèche". En raison de son intérêt, nous la joignons à la présente liste) :

J'ai lu que les "Bories" avaient une fonction pour le microclimat des champs adjacents. Les bories fonctionneraient (…) comme tours de refroidissement de l'air rendant possible la précipitation d'une grande quantité de rosée. Est-ce que vous pouvez me dire quelque chose sur cette hypothèse ? Merci beaucoup pour votre réponse.

Avec mes meilleures salutations,

Gerhard Stoll

0 B – Réponse, le 30 août 1999 :

Il se peut que les cabanes de pierre sèche aient fonctionné comme refroidisseurs de l'air ambiant au petit matin mais ce n'était pas là leur destination première, qui est celle d'un habitat temporaire. On pourrait d'ailleurs attribuer le même rôle aux autres ouvrages de pierre sèche : murs et pierriers. Il faudrait vérifier.

Je sais de façon sûre que les pierres emmagasinent la chaleur du soleil dans la journée et qu'elles la restituent le soir. J'ai pu le constater en plein été dans une "capitelle" du Gard : à partir de 9-10 h du soir, lorsque la température ambiante s'abaissa, l'édifice se mit littéralement à irradier de la chaleur, intérieurement et extérieurement, et j'ai fui (on observe le même phénomène avec le revêtement des routes). Peut-être que le phénomène inverse se produit le matin lorsque l'air se réchauffe plus vite que les pierres : l'humidité de l'air s'y condenserait alors. Je n'ai pas vérifié.

Quoi qu'il en soit, je joins deux documents qui vous intéresseront au plus haut point : 1/ sur les jardins-tours de l'île de Pantelleria, qui correspondent mieux à ce que vous appelez des tours de refroidissement; 2/ sur le rôle bien établi des pierriers comme conservateurs d'humidité.

Espérant avoir répondu à vos questions et attentes, je vous prie d'agréer l'expression de mes sentiments les meilleurs.

Christian Lassure


1 A - Question de Jérôme Terreau (jterreau[at]fr.packardbell.org), le 23 février 2000, transmise au CERAV par Gilles Fichou (gilfichou[at]infonie.fr) :

Je suis actuellement en formation de "gens de pays - guides du terroir" qui a pour but de faire découvrir le patrimoine bâti et naturel de la Haute-Marne par le biais d'une association du même nom tout récemment fondée.

Pour valider l'un des 4 modules à passer, mes camarades et moi avons décidé de faire une petite expo sur les cabanes de cantonniers de Haute-Marne afin de lancer une petite campagne de senbilisation et par la même occasion nous faire connaître auprès des différents acteurs.

Pour l'instant nous n'en sommes qu'aux recherches et apparemment la DDE, qui trouvait un peu drôle de nous voir traiter le sujet au début, s'avère très coopérative et intéressée.

Seulement, malgré les recherches aux archives départementales et de la DDE de chaque district, nous n'arrivons pas à mettre une date sur l'époque de construction, l'ordre de construction, bien que l'on s'en doute un peu, et surtout le plan en lui-même car sur les 70 cabanes recensées pour l'instant une bonne soixantaine sont identiques.

Auriez-vous ces documents ou pourriez-vous nous guider dans nos recherches ? Notre expo doit se faire le 7 mars et je viens de découvrir votre site donc vous comprenez qu'il ne me reste qu'à peine 15 jours avant le jour J. Et on n'aimerait que l'exposition soit une réussite (là aussi, si vous avez 2 ou 3 tuyaux à nous glisser ce serait vraiment sympa), ne serait-ce que pour le groupe et l'association qui se lance.

Je vous remercie d'avance car vos renseignements nous serons très utiles. En vous remerciant de votre attention.

1 B - Réponse :

Envoyée par courrier ordinaire sous la forme du tome 3, 1979, de la revue du CERAV (alors connu sous le nom de CERAR), comportant les articles suivants :

- Georges Desneiges, Notes sur huit cabanes de cantonniers dans les Deux-Sèvres,

- Pierre Haasé, Notes sur quelques cabanes de cantonniers de L'Yonne et de La Nièvre.

(L'ouvrage est encore disponible, au prix de 100 F franco).

1 C – Remerciements (adressés à Gilles Fichou), le 7 mars 2000 :

Bonjour, je vous écris juste pour vous dire que l'on vient de terminer l'expo. La petite conférence que l'on a donnée a l'air d'avoir séduit les personnes présentes (DDE, ...). Résultat : pour le moment on nous a demandé les résultats finaux de cette enquête et nous allons participer à plusieurs portes ouvertes d'établissements. La partie manquante que Christian [Lassure] m'a envoyée nous a permis de découvrir une cabane en pierres sèches de plus et de confirmer que c'était bien un abri de cantonnier datant du XIXe. Nous avons donc réussi à sensibiliser un public à (…) ces petits ouvrages de pierre [qui] devraient bientôt reprendre vie. Pour conclure, c'est en partie grâce à votre site et vos informations que notre travail a donné ses fruits.

MERCI BEAUCOUP et à plus tard,

Jérome [Terreau].


2 A – Question de Mme Touria Elfaid (cdpader[at]yahoo.com), le 28 février 2000 :

Nous sommes à la recherche de la documentation concernant le patrimoine culturel, architectural, historique, environnemental, etc., de la ville de Fès et de toute la région maghrébine. Si vous possédez des références bibliographiques de ce sujet, je vous serais très reconnaissante de me les transmettre.

Cordialement,

Mme Touria Elfaïd, 

responsable de la bibliothèque du Centre de patrimoine de la ville de Fès.

2 B – Réponse :

Notre association n'a rien publié concernant votre ville et sa région. La seule étude que nous ayons publiée sur le Maghreb concerne les cabanes en pierre sèche de la région d'El-Jadida au Maroc (en 1995 dans le tome XIX de notre revue L'architecture vernaculaire). Des tirés-à-part ont été envoyés par son auteur, M. Sergio Gnesda, à différentes bibliothèques et organismes culturels du Maroc. Son numéro de fax est 225 275149 (il est actuellement à Abidjan en Côte-d'Ivoire).

Avec mes meilleurs sentiments.

Christian. Lassure


3 A - Question de Michel de La Haye (mdelahaye[at]jerseymail), le 1er mars 2000 :

Bonjour, je vous ecris depuis l'ile de Jersey dans les Iles anglo-normandes. Je participe a un concours dans une revue anglaise et je dois essayer de repondre a une question qui concerne une photo d'une petite baraque en pierre seche qui se trouve pres de Sarlat. D'apres mes recherches je crois qu'il s'agit de ce qu'on appelle une "caselle". Pour repondre a la question je dois expliquer ce qui vivait a l'interieur de la caselle. Je crois qu'il s'agit de moutons et du berger. Ai-je raison? Pouvez vous m'aider! Je vous en remercie tres sincerement.

3 B - Réponse, le 3 mars 2000 :

Les fonctions des caselles au XIXe siècle ont été multiples :
- certaines, très grandes, construites par des agriculteurs (et non des bergers), ont pu servir à abriter quelques bêtes;
- d'autres, plus petites, ont servi à abriter de la volaille;
- la plupart, cependant, étaient des cabanes de vignerons (resserres-à-outils, abris pour les vendanges, endroit où
préparer la "bouillie" pour sulfater la vigne, etc.).

Les vignerons ont été de grand constructeurs de caselles car ils disposaient de suffisamment de pierres, extraites de leur parcelle lors des défonçages pour de nouvelles plantations ou lors des "façons" (travaux d'entretien) de la vigne.

Les bergers ont construit des cabanes non pas dans les champs mais dans les paturages d'estive (Haute Provence, Pyrénées, etc.). Ils ont parfois réutilisé des cabanes de cultivateurs ou de vignerons abandonnées fin XIXe - début XXe (maladies de la vigne, dépeuplement des campagnes), avant le retour définitif des anciennes parcelles à la friche et la forêt (le "désert français").

Dans le cadre de votre concours, la bonne réponse n'est peut-être pas la vérité historique mais l'explication fantaisiste répandue par les cartes postales et les guides touristiques. Les moutons ont toujours eu la cote dans ce pays, surtout depuis le troupeau de Marie-Antoinette ...

Meilleurs sentiments,

Christian Lassure

3 C - Remerciements, le 5 mars 2000 :

Je vous remercie tres sincerement pour ces informations tres detaillees – et vous avez surtout raison concernant la reponse! Ici a Jersey nous sommes une ile touristique ou le 'folklore' peut parfois remplacer l'histoire.

A nouveau, merci et felicitations pour votre web-site (je ne sais pas comment ca se dit en francais!) Egalement excusez moi de ne pas pouvoir mettre les accents car je n'arrive pas avec ce systeme de courrier electronique.

NDLR : Pour avoir l'équivalent français de "web-site", on tend un miroir au terme anglais et l'on a "site Web".


4 A - Question de M. Jean-Marc Ourcival, Association "Nages, garrigues et pierre sèche", Mairie - 30114 Nages et Solorgues (Ourcival[at]cefe.cnrs-mop.fr), le 5 avril 2000 :

Je recherche des documents (écrits ou photos) sur les constructions en pierre sèche en relation avec la chasse ou le braconnage. Le lien ne paraît pas évident à première vue mais j'ai trouvé des garennes, des trappes faites dans des murs pour piéger les perdreaux, des cabanes entièrement aménagées comme poste de tir, des caches qui servaient (selon la tradition locale) à dissimuler des outils mais aussi des fusils, des pièges à palettes ou du gibier braconné.

Il me semble avoir lu dans un livre de Pagnol, la description d'un piège fait d'une pierre plate en équilibre sur de petits morceaux de bois qui "écrasait" les oiseaux attirés par des grains se trouvant sous la pierre plate. Connaissez-vous ce système ou d'autres construits au moins en partie en pierre sèche ? Si vous avez dans votre fonds documentaire des informations concernant ce thème, je serais désireux que vous me les communiquiez. L'association pourra vous régler les frais d'envoi et de photocopie. Par avance merci.

Veuillez agréer, monsieur, mes sincères salutations,

Jean-Marc Ourcival

4 B - Réponse, le 22avril 2000 :

A la suite de votre demande de renseignements, j'ai fait quelques recherches dans les publications de l'Association depuis les origines. Si aucun article traitant uniquement de l'architecture de pierre sèche liée à la chasse n'a été publié jusqu'ici, par contre j'ai trouvé des mentions ou des développements qui confirment et amplifient vos trouvailles.

Dans le tome 4 (1980) de notre revue annuelle, un article de Mme Adrienne Durand-Tullou sur "Les constructions à pierre sèche des causses de Blandas et de Campestre (Gard)", contient une description de la "fosse à loup" ou "laupio" ménagée jusqu'en 1880 dans les étroits passages des cols permettant d'accéder aux causses depuis les Cévennes. Cette fosse avait une paroi en pierre sèche.

Mme Durand-Tullou décrit également des "clapasses"-appeaux, petits pierriers parementés érigés par des "issartiers" ou des braconniers caussenards et comportant à leur sommet plat une cuvette où était fixé un perdreau comme appeau. Le chasseur se dissimulait soit dans une cabane proche, soit dans un affût en branchages, soit encore en arrière d'un autre "clapàs".

Dans le tome 15 (1991), l'étude de MM. Miguel Garcia Lison et Artur Zaragoza Catalan sur l'architecture de pierre sèche en pays valencien (Espagne), comporte un développement très détaillé sur les cabanes en pierre sèche ou autres servant de postes d'affût pour la chasse au filet pratiquée dans le bas Maestrat. Le piège complexe servant à attraper de petits oiseaux, avec ses filets, cordes, piquets, appeaux et abreuvoir, fait l'objet d'un dessin suffisamment précis pour en permettre une reconstitution.

Dans le supplément No 2 (1980) à notre revue, M. Benoit Delarozière publie le relevé et le descriptif d'un poste de chasse assez tardif situé à Cadenet (Vaucluse); il s'agit d'un édifice en pierres non pas sèches mais hourdies au mortier de chaux, consistant en une base cylindrique supportant une coupole en blocage. Trois meurtières sont ébrasées de façon à permettre un tir en hauteur et de côté à 45°.

Cette construction maçonnée semble être un avatar – élaboré et coûteux – du poste de chasse en pierre sèche décrit par Maurice Allègre dans le tome 1 de la revue (1977). Je cite : "Certaines [bories], notamment celles comportant de multiples ouvertures, constituent aussi des postes de chasse". M. Allègre cite également un poste de chasse "tous azimuts" au quartier du Rocher des Mautres", construit vers 1900 et comportant le nombre exceptionnellement élevé de sept meurtières !

Pour ma part, dans l'analyse critique du livre de Pierre Desaulle "Les bories de Vaucluse" (cf. le No 12, 1992, de la série "Etudes et recherches d'architecture vernaculaire"), je montre que les prétendues casemates vaudoises de cet archéomane, avec leurs meurtrières censées permettre le tir pivotant des arquebuses (!), ne sont rien d'autre que des postes de chasse aux grives ou aux sangliers. Je montre également que les cabanes agricoles que les prétendus Vaudois auraient essayé de transformer en casemates en y perçant maladroitement des ouvertures ébrasées vers l'extérieur, ont en fait été transformées en postes de chasse par des chasseurs actuels. Un phénomène semblable a été observé par M. Allègre à Villes-sur-Auzon (Vaucluse) : "les chasseurs essayent parfois d'agrandir les ouvertures existantes ou d'en créer de nouvelles, il y a d'ailleurs là un danger certain pour la conservation de quelques bories".

Ailleurs qu'en Provence, la réutilisation occasionnelle de cabanes en pierre sèche par des chasseurs a été notée dans le département de l'Yonne par M. Pierre Haasé, dans son étude sur "L'évolution du vignoble icaunais", parue dans le tome 1 (1977) de notre Revue. Cet auteur juge probable qu'on utilisa, dans ce vignoble, au XIXe siècle et jusqu'en 1914, les cabanes ou les grangettes comme postes d'affût pour la chasse lors de la journée du "ban de vendange" qui donnait lieu à la visite du Maire dans les vignes et à la prise d'un repas en commun le soir entre vendangeurs.

La dissimulation de fusils a été évoquée par divers auteurs pour expliquer l'origine de certaines niches étroites et profondes réservées dans les parois intérieures de cabanes ou dans des murs. Les éléments d'information manquent pour émettre une opinion fiable sur le sujet. Le propre d'une cache étant de ne pas être visible, on peut penser que de tels conduits devaient être obturés par une pierre amovible dont la particularité était connue du seul chasseur ou braconnier.

Quant au piège formé par une pierre plate, répandu autrefois dans le Midi, il n'a pas fait l'objet d'une description dans nos pages puisqu'il ne s'agit pas à proprement parler d'architecture. Mais M. François Poujardieu (Capelou – 24170 BELVES) devrait pouvoir vous renseigner sur ce type de piège car, si mes souvenirs sont exacts, il en avait construit et photographié un exemplaire en 1982, le qualifiant de "tende" (de l'occitan "tenda", piège). Le dictionnaire occitan-français de Louis Alibert donne "teulèla", "piège formé d'une pierre plate", dans le parler rouergat.

En espérant que ces quelques informations feront avancer votre recherche, je vous prie d'agréer, cher monsieur, l'expression de mes sentiments très cordiaux.

Christian Lassure

4 C - Complément d'information envoyé par M. Gilles Fichou le 3 avril 2002 :

Pour alimenter votre page questions/réponses : au sujet de la question " 4A -Question de M. Jean-Marc Ourcival, Association "Nages, garrigues et pierresèche", Mairie - 30114 Nages et Solorgues (Ourcival[at]cefe.cnrs-mop.fr), le 5 avril 2000 :

Il existe des cabanes en pierre sèche très basses à Félines - Minervois dans l'Hérault (et peut-être aussi dans les communes voisines) qui sont de véritables pièges à lapins. Ces constructions étaient fermées à clef. Des conduits (environ 10 x 10 cm) permettaient aux lapins d'entrer dans les murs de la cabane et d'arriver au-dessus d'une trappe faite avec une plaque d'ardoise. Cette dalle se dérobait sous le poids de l'animal en pivotant sur un axe en fer. Le gibier tombait au fond de la cabane. Pour plus de renseignements voir sur le site de Denis Bichet : http://www.ifrance.com/felines-minervois/capitellefeline.htm

Je possède quelques photos sur ces trappes que j'ai moi-même faites sur place.

Gilles Fichou

4 D - Réponse de Christian Lassure en date du 8 avril 2002 :

Un grand merci à M. Gilles Fichou de cette intéressante précision. Le sujet des dispositifs en pierre sèche liés à la chasse est loin d'être épuisé.

En relisant récemment un article de M. André Cablat ("Les Cabanes de défricheurs de la Gardiole (Hérault)", paru dans le Bulletin de la Société d'études scientifiques de Sète et de sa région, t. X-XI, 1980, pp. 41-66), j'ai retrouvé la mention suivante : "Si le défricheur avait oublié son fusil, il savait prendre les perdreaux à l'aide de la "léca" ou tendelle, qui est un piège confectionné de deux lauses de pierre et de quatre bûchettes de bois. Dans sa vigne il savait piéger les grives d'automne grâce au "réjétaou" qu'il confectionnait en pliant une tige de vigne munie d'un lacet à son extrémité" (p. 48).

De même, dans "Dry Stone Story" (en bon français "Si la pierre sèche m'était contée"), version abrégée de sa thèse de recherche (*), le professeur Borut Juvanec, de l'université de Ljubljana, rend compte d'un dispositif de chasse qu'il a observé sur l'ïle de Malte. Similaire aux "clapasses"-appeaux décrits par Adrienne Durand-Tullou (cf. supra), cette installation consiste en un pierrier parementé de plan ovale (grand axe : 2,5 m, petit axe : 1,5 m, hauteur : 1 m), comportant en son sommet une cuvette de 20 cm de profondeur où est disposé le piège à oiseaux". 

(*) Borut Juvanec, Dry Stone Story, Researcch, short version, Ljubljana University, 2002, 87 p., en part. pp. 60-61.

Christian Lassure


5 A - Question de M. Jacques Villemur (villemur[at]ensica.fr), le 27 juillet 2000 :

Bonjour,

Je desire construire un mur en pierre pour soutenir un petit talus. À ce sujet je recherche de la documentation sur les techniques de construction des murs en pierre sèches et sur le type de pierres à utiliser (je m'orientais sur la pierre du Lot en barrette ).

Pouvez-vous m'indiquer des informations sur le sujet ? Merci d'avance.

Sincères salutations.

5 B - Réponse, le 8 août 2000 :

Monsieur,

Pour construire le mur de soutènement d'un petit talus, vous trouverez des éléments de réponse dans le tome 20 (1996) de notre revue, centré sur le thème "construire et restaurer à pierre sèche". Il s'agit cependant non pas d'un manuel mais d'une collection d'articles fait par des amateurs relatant leurs expériences constructives. Les principes et techniques de la maçonnerie à pierre sèche se dégagent de leur lecture. Vous trouverez également des indications dans mon "Essai d'analyse architecturale des édifices en pierre sèche" (19978), réédité il y a peu (cf. les sommaires respectifs sur le site "Pierre Sèche"). Le premier est disponible au prix de 150 F franco et le second de 95 F franco.

Si vous lisez l'anglais technique, vous pourriez peut-être trouver votre bonheur dans les brochures très pointues dont la Dry Stone Walling Association (DSWA) britannique fait la publicité sur son site http://www.dswa.org.uk

Enfin, le site de M. Gilles Fichou (http://perso.infonie.fr/pierrediris), que vous connaissez d'ailleurs peut-être déjà, devrait vous fournir d'autres pistes.

Avec mes meilleurs sentiments,

Christian Lassure


6 A - Question de "Yohan Athulathmudali" (hathul[at]hotmail.com), le 19 août 2000 :

Cher Monsieur,

Je suis étudiante à l'Université de Westminster à Londres et j'ai lu avec beaucoup d'intérêt l'article paru dans la revue du CERAV, tome XXI (1997), par Gilles Fichou. Je serais très reconnaissante si vous pouviez m'expliquer ou me traduire en anglais le terme "contre-mur", lequel apparaît dans le contexte suivant : "Devant la fragilité de la base du mur, il a été décidé de bâtir un contre-mur afin de ceinturer l'édifice".

Salutations distinguées,

Helen

6 B - Réponse (rapide ...), le 20 août 2000 :

Chère Helen,

"Contre-mur" peut se traduire en anglais par "buttress-wall". Les spécialistes d'architecture en pierre sèche emploient ce terme habituellement pour désigner un mur bas, à un seul parement, édifié en contrebas d'un autre mur plus élevé, et tout contre ce dernier. Le but recherché : renforcer le mur là où il menace de s'écrouler.

Dans les années 1970, dans le Lot, au nord de Cahors, j'ai pu observer, sur d'anciens coteaux vinifères, des murailles bordées de 1 ou 2 contremurs, donnant une coupe en forme de marches d'escalier. Cependant, ces contremurs-là avaient pour origine moins le désir des vignerons de renforcer des murs fragiles que la nécessité pour eux de se débarrasser des tonnes de pierres produites lors du défonçage du sol pour planter de nouveaux ceps. Ou ranger cette pierraille sinon contre les murs existants ?

Dans le cas de la cabane restaurée par Gilles Fichou, le "contre-mur" n'est rien d'autre qu'un contrefort circulaire.

Avec mes meilleurs sentiments,

Christian Lassure

Dear Helen,

"Contre-mur" can be translated into English as "buttress-wall". Specialists of dry stone architecture generally use the term to refer to a low, single-facing affair built right underneath and against another, higher wall. The goal: strengthening the upper wall to stop it collapsing in places.

In the 1970's, in the former Cahors vineyard, I had the opportunity of surveying dry stone walls lined by one or two buttress walls, with a stairlike cross section. Those buttresses, though, resulted less from a desire to reinforce sagging walls than from the need for winegrowers to get rid of the huge masses of stone yielded by digging up the ground to plant new stocks. There was no better place to store the collected rubble than the existing walls.

In the case of Gilles Fichou's restored hut, the "contre-mur" is simply a circular buttress.

Best wishes,

Christian Lassure


7 A - Message de Monsieur Martial Chabanel, professeur à l'Université de Nantes, en date du 24/12/2000, sur les défrichements au Coiron, en Ardèche :

Monsieur,

J'ai eu connaissance de votre article sur les défricheurs au Coiron. Je suis né moi-même né dans une ferme très isolée sur les pentes du Coiron (lieu dit "La Coutelle, commune d'Alissas) en 1939 et ma mère était née en 1898 sur la commune de Freyssenet (lieu dit "Le Bouchet", en ruine). Elle a été en pension a l'école privée de Freyssenet jusqu'à 13 ans. Son grand-père (Maton) avait été maire de Freyssenet vers 1880. Elle m'avait parlé des défricheurs "lous routissaïrés" (mes parents ne parlaient entre eux que patois que je comprenais parfaitement), métier considéré comme misérable; ils avaient, je pense, droit à un peu plus qu'une seule récolte.

Cordialement, 

Martial Chabanel

Professeur à l'Université de Nantes

7 B - Réponse, en date du 11 janvier 2001 :

Monsieur,

J'ai bien reçu votre message concernant les défricheurs du Coiron et vous en remercie.

Vous faites sans doute allusion à mon compte rendu de l'article de M. Jacques Avias sur les faiseurs de champs du Coiron aux XVIIIe et XIXe siècles, paru en 1996 dans la revue de la Société des amis de Villeneuve-de-Berg.

Vos informations viennent compléter l'utile tableau brossé par cet auteur mais je m'interroge sur le sens à donner à "routissaïrés" : ce mot est-il à rapprocher de l'occitan "rotièr", défricheur ? Voilà en tout cas un métier disparu, insuffisamment connu.

Si vous avez d'autres éléments, je les intégrerai volontiers au travail que je prépare sur l'architecture de pierre sèche en France.

Je profite de la présente pour vous dire que le site Internet de notre Association se trouve désormais sur www.pierreseche.com.

Veuillez agréer, monsieur, l'expression de mes sentiments les meilleurs,

Christian Lassure


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