RECENSION 14 / REVIEW 14 LE ROCHER EST MA DEMEURE Parution initiale dans L'Architecture vernaculaire rurale, t. IV, 1980
Werner Blaser, Le rocher est ma demeure, WEMA publishers, Zurich, 1976, 224 p. , en part. pp. 59, 74-75, 86-88, 92-93, 100-101, 104-105, 108-109 (compte rendu : Christian Lassure). Architecte suisse, Werner Blaser écrit selon l’optique de sa profession et ne s’en cache pas : « Comme ces écrits ne visent pas à définir l’évolution historique ou ethnographique, je tente de considérer la tradition du point de vue de l’architecte et dans une optique actuelle » (p.58). Son ouvrage, où la photo prime le texte, ne s’adresse donc pas à l’historien ou à l’archéologue de l’architecture rurale qui souhaiteraient aller au-delà de la simple contemplation esthétique d’une architecture paysanne. L’attention du spécialiste des constructions en pierre sèche ne manque pas toutefois d’être attirée par la description et l’illustration que l’auteur donne d’un type de cabane propre à la vallée de Poschiavo dans les Grisons du Sud (Suisse) : sous le nom de grotti (pluriel) (= voûte), se rencontrent sur les alpages de Selva et de San Romerio, des cabanes de plan circulaire ou ovale à voûte tantôt encorbellée (ainsi qu’il est précisé), tantôt clavée (ce qui n’est pas précisé mais ressort apparemment de vues en plongée – pp. 93 et 105 – de l’extrados de certaines cabanes : autour d’une clé centrale qui saille en épi, rayonnent des assises concentriques de pierres ou dalles inclinées vers l’extérieur de la construction, donnant un intrados en forme de calotte). Ces grotti sont des caves à lait, bâties sur une source ou un filet d’eau. Un relevé d’une de ces laiteries, emprunté à l’ouvrage de l’architecte allemand Hans Soeder, « Urformen der abendländischen Baukunst in Italian und dem Alpenraum » (1) – relevé malheureusement sommaire si l’on en juge par le profil de l’intrados et la figuration des pierres de l’encorbellement – montre les aménagements intérieurs propres à cette fonction : la source jaillit d’une cavité réservée dans la maçonnerie à l’opposé de l’entrée et se répand dans un bassin très bas, en fer à cheval, pourtourant à l’intérieur; le sol est dallé; une porte ferme l’entrée. On regrettera sans doute l’absence de plus amples détails sur l’architecture et l’utilisation de ces édifices, par ailleurs représentés par une iconographie abondante (10 photos). Quelques à-peu-près et idées erronées également : les grotti sont aussi appelées « trulli », les voûtes sont qualifiées de « primitives ». NOTE (1) Hans Soeder, Urformen der abendländischen Baukunst in Italian und dem Alpenruam, M DuMont Schauberg, Köln, 1964, p. 257 (Formes archaïques de l’architecture occidentale en Italie et dans les Alpes). Pour imprimer, passer en mode paysage © CERAV Référence à citer / To be referenced as : Christian Lassure Parution initiale dans L'Architecture vernaculaire rurale, t. IV, 1980
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