L'ARCHITECTURE VERNACULAIRE

 

 

 
ISSN 2494-2413 TOME 34-35 2010-2011

Jean-Yves Dufour

DES LOGES DE JARDINIER POUR QUOI FAIRE ?

 

Résumé

Cinq loges de jardinier ont été relevées archéologiquement et informées historiquement dans des champs ou jardins d’Ile-de-France. Elles répondent généralement au mode de construction vernaculaire. L’une d’elles est habillée selon le style « chalet » courant dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Outre ces loges ethnographiées, l’étude intègre et interprète comme loges de jardinier des vestiges archéologiques des XIXe, XVIe et VIIe siècles, également issus de fouilles de la région parisienne. Des fonctions d’habitat, de détente ou de travail lié à l’agriculture sont perçues dans ces différentes loges. Leur origine reste à définir.

Abstract

This article is about five gardener's sheds that have been each the subject of an archaeological and historical survey. As a rule their style of construction is along vernacular lines. One of them follows the "chalet" style that was prevalent in the second half of the 19th century.

The article also surveys a number of archaeological structures brought to light in the course of excavations in the Paris region and construed as gardener's sheds of the 19th, 16th and 7th centuries. There is some evidence that these various sheds were used for the purposes of habitation, leisure or agricultural work. How these sheds originated remains to be ascertained.

 

Le hasard des chantiers a permis d’observer, au cours de la dernière décennie, plusieurs petits bâtiments relativement isolés, appartenant au patrimoine vernaculaire, bâtiments toutefois trop humbles pour avoir retenu l’attention des quelques chercheurs ayant anciennement travaillé sur la maison rurale francilienne. Liées aux jardins ou aux champs, ces constructions se distinguent nettement des minuscules cabanes de cantonniers accolées le long des routes.

Par leur nature maçonnée, les loges documentées dans cet article se distinguent facilement des cabanes ou baraques faites de matériaux de récupération et rencontrées dans maints jardins familiaux et ouvriers d’Île-de-France. Celles-ci ne sont pas le sujet de cet article.

Nous avons informé par des relevés de terrain et décrit cinq de ces constructions parfois dénommées loges de jardinier par les rares informateurs qui ont pu nous aider. Deux loges du XIXe siècle ont ainsi été relevées à Étampes (Essonne), une autre à Saint-Prix (Val-d’Oise). Une loge de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) a fait l’objet d’une enquête cartographique plus poussée de par son intégration au sein d’un secteur riche en murs pour la culture fruitière. Enfin, une loge observée à Saint-Brice-sous-Forêt (Val-d’Oise) a fait l’objet d’un décapage et d’une fouille en règle au cours d’un diagnostic.

Fort de ces exemples, nous proposons d’interpréter des petits bâtiments isolés rencontrés sur les fouilles de sites médiévaux et modernes en Ile-de-France. Nous présenterons pour exemple les fondations de « cabanes » du XIXe siècle fouillées à Montreuil (Seine-Saint-Denis), un petit bâtiment moderne fouillé dans l’angle du jardin d’une propriété parisienne du XVIe siècle, une cave du XVIe siècle isolée sous les vignes hors des murs de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) et un fond de cabane mérovingien fouillé à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne). Isolés et parfois pauvres ou dénués de mobilier archéologique, ces vestiges se prêtent plus facilement à l’interprétation une fois remis dans leur contexte historique et économique.

De ces quelques expériences glanées de part et d’autre, nous déduisons dans cet article sans prétention généralisatrice, un début d’interprétation sociale pour ces menues constructions rurales.

I - Les loges observées en élévation

I.1- Une loge au lieu-dit « la Chapelle Saint-Nicolas » à Saint-Brice-sous-Forêt, Val d’Oise

· Contexte et description des vestiges

La commune de Saint-Brice-sous-Forêt est située dans le département du Val-d’Oise, à 10 km au nord de Paris. La commune est implantée en limite occidentale du Pays de France, vaste plateau calcaire en légère pente vers le sud. Le nom de Saint-Brice-sous-Forêt évoque naturellement la proximité des buttes boisées de Montmorency et de Cormeilles. Le terroir riche en arbres fruitiers se rapproche de celui de la vallée de Montmorency dans la continuité immédiate à l’ouest.

Sondé sur 7 ha en 2003, le lieu-dit « la Chapelle Saint-Nicolas » était encore entièrement consacré à l’arboriculture fruitière : pommiers et poiriers plantés en contre-espalier dominaient ce lieu au sein duquel étaient également plantées des pivoines.

Un petit abri maçonné destiné aux cultivateurs du lieu était présent sur le site, au milieu des jardins fruitiers (Fig. 2). La loge est un petit bâtiment rectangulaire globalement orienté. Une porte permet d’y entrer par l’ouest. Ses dimensions intérieures (260 x 210 cm) offrent une surface utile de 5,5 m², soit la taille d’un fond de cabane du haut Moyen Âge. Les murs sont épais de 33 cm (1 pied), composés de menus moellons de gypse, meulière et plâtras en réemploi liés au plâtre gris clair, enduits de plâtre blanc. Les fondations légèrement débordantes sont en gypse, matériau traditionnel de l’architecture rurale en Pays de France. Les deux grands côtés sont percés à mi hauteur de jours carrés obturables par des volets en bois. Dans le mur pignon est, une porte permet d’actionner le puits. Un mur sous appui à la porte prévient toutefois d’y tomber.

Le sol de la loge est composé d’un limon brun avec quelques parpaings de plâtre. À 2 m de hauteur, un plafond repose sur 5 bois ronds et un brancard de charrette réutilisé. Une couverture de tuile reposait sur une toiture à deux pans de ± 105°.

Une tranchée de fondation de la loge a livré quelques tessons du XIXe siècle.

La loge est flanquée d’un puits sur son côté est. La maçonnerie du puits est élevée sur 2 m, puis couverte par une petite toiture à deux pans de tuiles. On ne peut donc tirer de l’eau que depuis l’intérieur de la loge. L’élévation du puits s’adosse à la loge et présente un plan elliptique. Elle est constituée de plâtras et moellons disparates, bien différents des moellons calcaires réguliers qui parent l’orifice souterrain de 110 cm de diamètre. L’eau est atteinte à 5 m sous le niveau de sol.

· Les vestiges autour de la loge (Fig. 3)

Le secteur de la loge était légèrement rehaussé par rapport au reste des vergers. La loge orientée et flanquée d’un puits présente le plan d’une petite chapelle. Les anciens cultivateurs qui l’utilisaient la dénomment d’ailleurs « la chapelle ». Dans un secteur autrefois occupé par une maladrerie médiévale, nous avons ouvert une fenêtre plus large autour de la loge afin de chercher d’éventuels vestiges plus anciens.

Au sud de la loge, le décapage a dévoilé les fondations (F. 12) d’une structure rectangulaire de 11,5 x 3,5 m, divisée en deux parties d’inégales surfaces. L’angle nord de ces fondations ne présente pas la régularité des trois autres. Le creusement est large de 25-30 cm. Des parois verticales et un fond plat atteint dès 15-20 cm de profondeur confirment l’interprétation de tranchée. Le remplissage de mâchefer gris suggère une datation de la fin du XIXe siècle. Peut-être ces tranchées supportaient-elles les sablières basses de serres ou châssis vitrés. Aucun fragment de verre n’ayant été trouvé au décapage, nous pensons plus crédible de n’y voir qu’une planche réservée aux semis, planche protégée des limaces par un entourage de détritus industriels. Légumes et fraises étaient cultivées autour de la loge au début du XXe siècle.

Le décapage a aussi mis au jour un chapelet de 11 fosses rectangulaires dont l’origine reste logiquement à chercher dans les techniques agricoles.

De trop rapides investigations dans les archives notariales de Saint-Brice n’ont pu faire remonter l’ancienneté des cultures fruitières au lieu-dit La Chapelle Saint-Nicolas avant le XVIIIe siècle.

Elles étaient fréquentes au lieu-dit voisin le Clos Béranger dès le XVIIe siècle. La documentation rassemblée permet d’indiquer que la terre est cultivée en terre labourable et en vigne avec une rotation des cultures confirmée par les deux reconstitutions du plan terrier et du plan cadastral (Fig. 4). Des arbres sont certainement plantés dans les vignes mais ni les actes notariés anciens ni les plans ne le confirment. C’était toutefois un usage répandu dans la région (Quellier 2003).

I. 2 - Une loge habitée à Rosny-sous-Bois, Seine-Saint-Denis

L’habitation observée au 147 de la rue jules Guesde, à Rosny-sous-Bois, est localisée à 5 km à l’est de Paris. Elle était implantée en limite nord du plateau d’Avron, butte témoin du Sannoisien supérieur, composée de calcaire de Brie et d’argile verte.

Àcet emplacement exact, s’élevait le château d’Avron, démoli vers 1850. C’est sans doute avec les moellons de cet important édifice du XVIIe siècle que furent édifiés dans la décennie 1860 les maisonnettes et murs de culture bien visibles sur le cadastre de 1895. Le lotissement qui épouse toutes les limites de l’ancien château, prend alors le nom accrocheur de Beauséjour, qui restera comme lieu-dit (Fig. 5).

Dans cette commune riveraine de Montreuil, quelques petits agriculteurs acquièrent certains des lots pour y construire des jardins clos de murs destinés à porter des arbres fruitiers [1] en espalier. Ce système de culture connaît alors son expansion maximale.

Accolée à l’un de ces murs à fruit, la loge observée remplit les conditions d’un petit habitat d’ouvrier agricole (Fig. 6). Large de 4m et longue de 5m, la loge est bâtie de petits moellons de calcaire et de meulière, liés et enduits au plâtre, matériaux traditionnels dans le Parisis depuis le Moyen Age. Les murs épais de deux pieds (65 cm) laissent une surface au sol de 15 m². On accède à la loge par une petite porte ouverte côté nord au travers du mur support de culture. Au rez-de-chaussée, une cheminée positionnée dans l’angle ouest affirme le rôle d’habitation de cette loge. Les jambages et le chœur de cette cheminée sont composés de briques, tandis que le reste de la construction est composé de moellons calcaires. Un sol de plâtre irrégulier tapisse la loge. Le quart sud de la loge est occupé par un box rectangulaire (2,4 x 1,5 m) agrémenté d’une rigole pour l’évacuation des urines et d’un râtelier de bois. Un mulet logeait dans la même demeure que l’homme qui travaillait dans ce jardin. On peut imaginer que l’espace habitable servait également au rangement des outils, tel que nous l’avons observé en 2002. Trois trous d’évent assuraient la ventilation de l’espace. Outre la porte, une fenêtre sur le mur ouest apportait de la lumière. On peut supposer qu’un évier était disposé sous cette fenêtre, comme nous en avons observé les traces dans une seconde loge [2] contemporaine, au 143 de la même rue.

Un auvent de 14 m² flanquait la petite loge sur ce côté ouest. Deux anneaux d’attache signalent que cet auvent pouvait entre autres servir à abriter une monture.

Depuis le côté extérieur nord, une échelle permet l’accès à un petit grenier à fourrage disposé sous les combles. La toiture à deux pans est couverte de tuiles mécaniques.

L’étude des plans cadastraux anciens montre que l’approvisionnement en eau des jardins et de la maison est assuré par un ru et une petite mare creusés simultanément à la construction des murs de culture et des trois petites maisons pour ouvriers agricoles. Les jardins sont donc construits pour être habités et rentabilisés. On y produit des fruits, des légumes et des fleurs destinées à alimenter le grand marché parisien. Ils participent à une agriculture intensive et spéculative avec un souci de viabilité tant économique qu’humaine. On peut vivre aux portes de Paris en cultivant un jardin de moins d’un arpent.

I.3 - Les deux loges de jardinier à Étampes, Essonne (Fig. 7)

Deux petites constructions rurales ont été observées en 2004 sur un coteau de la partie nord d’Étampes, à 200 m de la tour de Guinette, vestiges du château royal du XIIe siècle.

Implantées au lieu-dit « la Vallée Collin », les loges sont isolées, au milieu du petit côté nord de petites parcelles laniérées, axées nord-sud, d’une contenance d’≈ 900 m² chacune.

Les deux loges sont construites sur des micro-terrasses artificielles, sans doute destinées à limiter l’érosion propice sur ce sol composé de sables de Fontainebleau.

La première loge (à l’est) se distingue par une toiture à 3 pans, couverte d’ardoise et d’un épis de faîtage en zinc. Elle est globalement carrée (3,3 x 3,6 m). Les murs épais de 40-45 cm sont composés de moellons calcaires liés au limon et enduits de plâtre blanc. On accède à la loge par une porte côté sud. Le sol de l’unique pièce de 7 m² est revêtu de carreaux de terre cuite rouge, matériau traditionnel francilien. Une fenêtre agrémente le côté ouvert au levant. La loge est enfoncée dans le flanc du coteau. Deux terrasses de 140 cm chacune séparent le bas de l’ouverture au nord, du seuil de la porte au sud. Côté nord, une ouverture supplémentaire permettait sans doute l’accès à des combles pour lesquels aucun plancher n’était toutefois conservé. Une niche (éboulée) occupait l’espace sous l’ouverture nord. Hormis des bidons de plastique et une petite table de jardin récente, aucun outil ne permet d’identifier clairement la fonction de cette loge.

La qualité des matériaux de la toiture, le nombre d’ouvertures et la présence d’un sol carrelé suggèrent toutefois la petite aisance de son constructeur. Une véritable loge de paysan eu mis en œuvre des matériaux plus communs et réalisé moins d’ouverture.

La seconde loge observée est disposée 30 m à l’ouest de la précédente, dans les mêmes conditions topographiques. La présence d’un décor peint, deux arceaux de briques surmontant les restes d’un cadran solaire disposé au-dessus de la porte, confirme d’emblée le caractère « résidentiel » du lieu, impression déjà laissée par l’autre loge.

Les deux loges ne figurent pas sur le cadastre napoléonien [3] daté de 1825. Nous les supposons postérieures. Les dimensions hors d’œuvre (3,32 x 3 m) ou dans-œuvre (2,28 x 1,95 m) sont des mesures directement transposables dans le système de l’ancien régime, soit 11 x 10 pieds et 7 pieds x 1 toise. L’utilisation de ces mesures tend à dater la construction de la loge du milieu du XIXe siècle plutôt que plus tardivement.

Les murs épais de 50-60 cm sont bâtis de moellons de calcaire liés au limon brun, enduits de plâtre blanc avec un dégraissant de tuile. Des blocs de grès disposés en besace composent les chaînes d’angle de cette construction de belle qualité. Les linteaux de bois encadrant les portes et ouvertures ne sont pas apparents, mais recouverts de plâtre comme cela est d’usage dans le style dit briard.

Cette seconde loge est également accessible côté sud. Au-delà du seuil, le sol est revêtu de carreaux de terre cuite de 20 cm de côté. Les éléments les plus significatifs de cette loge sont sans doute les deux niches aménagées dans le mur nord. La première niche (largeur 55 cm x 70 cm de profondeur x 76 cm de hauteur) disposée au niveau du sol se ferme par une porte en bois. Des tomettes hexagonales couvrent son sol. Une fonction de garde-manger peut être attribuée à cette niche destinée à rechercher un peu de fraîcheur sur ces coteaux exposés plein sud. Une seconde niche plus réduite est également disposée à hauteur d’homme dans le même mur nord. Dans cette idée d’une recherche de fraîcheur, les deux étroites (1 pied de largeur) fenêtres ouvertes en position symétrique sur les pans est et ouest de la loge servent sans doute plus à l’aération qu’à donner du jour.

Les combles de cette seconde loge sont aménagés ; un plancher sur poutrelles est recouvert de paille lors de notre visite en 2004. La position à flanc de coteau permet un accès direct par une porte disposée sur le côté extérieur nord. Le toit à deux pans de cette seconde loge est habillé de tuiles mécaniques relativement récentes.

Outre leur situation, ces deux loges présentent maints caractères communs ; leurs dimensions, une ouverture côté sud, des niches aménagées dans le mur nord et des fenêtres.

Des préoccupations liées au confort, le choix de matériaux en partie de qualité (de belles dalles calcaires lisses sont employées pour les seuils) et les vestiges d’un décor en façade sont des éléments qui indiquent que ces loges furent construites pour des petits propriétaires, qui venaient occasionnellement profiter d’une journée de détente dans leur jardin localisé dans les faubourgs de la ville. Aucun aménagement ne signale ici un habitat permanent ou l’exploitation active de la parcelle. Des préoccupations horticoles sont toutefois évidentes en ces lieux. Un mur enclot la parcelle occupée par la loge ouest. De telles clôtures ne sont recommandées que pour les jardins fruitiers. Les sondages archéologiques ouverts dans les parcelles n’ont toutefois livré aucune fosse de plantation. Ces coteaux exposés plein sud se prêtent naturellement à la culture de la vigne, arbrisseau qui exige une profondeur de plantation moindre que celle des autres arbres fruitiers. Le fort morcellement parcellaire du lieu est traditionnel des secteurs viticoles. L’absence de traces d’arbres palissés sur le mur de clôture signale là encore le jardin d’un amateur plus que celui d’un véritable professionnel.

I. 4 - La loge-chalet de Saint-Prix, Val-d’Oise (Fig. 8)

Ancienne terre du Parisis, la commune de Saint-Prix est située à 15 km au nord-ouest de Paris, dans le département du Val-d'Oise. Le vieux village est adossé sur le flanc sud de la butte de Montmorency, vaste forêt domaniale.

La création de la ligne de chemin de fer en 1846, qui dessert dès cette époque la gare de Gros-Noyer-Saint-Prix, attire dès le milieu du XIXe siècle une population de notables et d’artistes dans ce village de vignerons et laboureurs. Le coquet village de Saint-Prix est ainsi apprécié des écrivains et des artistes ; Sedaine, Paul-Louis Courier, le peintre Maignan-Larivière. Son hôte le plus illustre fut Victor Hugo qui à plusieurs reprises y établit sa demeure. La loge observée était incluse dans la propriété de M. De Goer, homme d’affaire qui fit construire en 1861, sur les coteaux du bois Notre-Dame, une grande demeure de style montagnard, bientôt dénommée chalet Notre-Dame par les habitants du lieu. Il faut noter que cette construction de style « chalet » avec son faîtage dans le sens de la pente et son toit très débordant est construite en maçonnerie et non pas en bois [4]. Elle est partiellement habillée par des frises et motifs (balustres plats pour les trois niveaux de balcon) rappelant une construction en bois. Le style chalet, très à la mode au XIXe siècle, mêle à la fois le souvenir des maisons à pans de bois et le goût touristique des paysages helvétiques.

La loge étudiée est construite à l’identique, en maçonnerie, mais la décoration de surface rappelle cette fois-ci la construction en branchages. La loge est implantée sur les coteaux, à l’extrémité haute du parc boisé. Elle se présente sous la forme d’une construction à branchage, d’une surface de 4 x 4,2 m au sol, haute [5] d’un étage. On accède au rez-de-chaussée par un degré droit composé de deux grandes marches de grès bordées de murets. En partie sud (basse) de ces murets, deux blocs parallélépipédiques de calcaire taillé supportent les poteaux de bois soutenant la galerie de l’étage. La porte est agrémentée d’un jour en forme losange. Le rez-de-chaussée est une pièce aveugle présentant une surface utile de 10 m². Le sol est maçonné, revêtu de tomettes hexagonales [6] en terre cuite. Les parois intérieures sont enduites de plâtre fin blanc et portent les traces de nombreuses étagères. Une fonction utilitaire est pressentie pour ce rez-de-chaussée.

Les murs de la construction sont épais de 45 cm, composés de moellons de silex liés au plâtre blanc. Sur les quatre pans extérieurs de la maisonnette est appliqué un décor rustique très en vogue au XIXe siècle. Un placage de demi-rondins structure horizontalement et verticalement les pans de la maison en habillant les angles, huisseries et limitant des panneaux enduits de mortier jaune. La surface très irrégulière de cet enduit décoratif renforce la rusticité donnée au décor végétal de la maison. De nombreux branchages ramifiés incorporés aux panneaux enduits de mortier, complètent le goût végétal de la façade et des trois autres parois de la maison.

La première originalité de ce décor est donc dans l’utilisation de vrais branchages avec écorce, là où les constructeurs utiliseront plus fréquemment du ciment armé pour modeler les végétaux pastiches qui ornent kiosques, abris de jardins, ermitages, pontons … et maints autres éléments de la petite architecture publique ou privée des jardins et parcs du XIXe siècle.

À partir de l’angle nord-est, un escalier latéral extérieur tout en rondins et une galerie en balcon permettaient l’accès à l’étage. La galerie extérieure est ouverte, protégé d’un simple garde-corps en rondin haut d’1 m. Elle couvre la moitié du côté est de la maison, et toute la façade sud. Pour rétablir la symétrie avec le contournent de l’angle sud-est, cette galerie déborde en façade de 90 cm à l’ouest. Une porte fenêtre [7] peinte de couleur brun clair, disposée au milieu de la façade sud, est le seul accès depuis la galerie extérieure à la pièce à l’étage. Des demi-rondins fixés au ciment habillent l’encadrement de cette porte fenêtre.

En façade, un véritable entablement sépare le décor du premier étage du tympan. Deux baguettes de bois à profil semi-circulaire limitent la hauteur de l’entablement à 20 cm, et composent les diglyphes séparant les métopes ornés de sections de rondins. Le tympan est habillé d’un bardage horizontal de dosses.

La seconde originalité de ce décor réside dans l’emploi d’un langage néoclassique (symétrie générale et décors) pour structurer l’habillage végétal buissonnant. Nous sommes en plein mélange du « peigné » et du « sauvage », juxtaposition chère à l’art des jardins du milieu du XVIIIe siècle.

La chambre à l’étage est revêtue de parquet et équipée d’une cheminée en marbre noir adossée au mur pignon nord. Des étagères sont posées à droite de la cheminée. Le mur au levant est percé d’une baie en plein cintre haute de 150 cm, composée d’une fenêtre carrée de 100 cm de côté et d’une imposte. Les murs enduits de plâtre sont tapissés d’un papier peint à décor d’entrelacs.

La toiture à deux pans déborde largement (1 bon mètre) sur les 4 pans de la maison, achevant de lui conférer un style montagnard en accord avec celui du grand chalet constituant l’habitation principale de la propriété. Les pannes faîtières, intermédiaires et sablières ainsi que les contre-fiches, chevrons sont constitués de rondins non écorcés. La toiture est composée de tuiles [8] plates à crochet.

En 2010, l’absence d’entretien de cette maisonnette et de la partie du parc alentour, mène à un dépassement de l’intention ornementale d’origine, bucolique mais ordonnancée, au profit d’une remise en verdure toute naturelle.

II - Les vestiges de petites constructions isolées observées en cours de fouille

II.1- Deux loges de jardinier diagnostiquées à Montreuil (Fig. 9)

· Contexte et description des vestiges

Montreuil, commune de la Seine-Saint-Denis, est implanté sur un plateau issu de l'érosion de la plate-forme de Brie. Ce plateau culmine à l’est pour s'incliner régulièrement vers le sud-ouest. Cette exposition est donc idéale pour les cultures fruitières. Les parcelles sondées au 134 - 142 de la rue Saint Antoine sont positionnées aux confins est du terroir de Montreuil, en haut des coteaux. Ces parcelles sont issues du démembrement de l’ancienne ferme de l’abbaye de Saint-Antoine. Cette abbaye cistercienne possédait des terres à Montreuil depuis 1212. La ferme de Saint-Antoine occupait une surface d’un peu moins de 10 hectares. Vendue en 1776 et transformée en clos à pêches, la ferme a laissé son nom au principal secteur sauvegardé des murs à pêche à Montreuil.

Dans deux des sondages ouverts de 2009, plusieurs faits sont les vestiges de constructions rectangulaires. Bien qu’incomplètement décapées, elles se laissent facilement interpréter.

Dans le sondage 1, deux murs perpendiculaires ont une orientation mixte. Les deux murs (F. 16 et F. 18) sont signalés par leurs tranchées de récupération, larges de 65 cm (2 pieds [9]), profondes de 20 à 25 cm, et comblées de pierres et fragments de plâtre.

Le mur 18 a une longueur supérieure aux 260 cm de largeur de notre tranchée de sondage. Par contre, le mur 16 ne mesure pas au-delà d’une toise (195 cm).

En contexte de jardin de production, nous sommes tentés de proposer d’interpréter ces deux murs comme appartenant à une loge de jardinier. Les côtés les plus exposés aux intempéries (l’ouest de le nord) étant construits ou mieux fondés que le pan exposé au sud-est, peut être laissé ouvert. L’étroitesse du sondage ne permet guère d’en savoir plus. Une pierre à affuter trouvée dans la tranchée F. 16 est un outil de base chez les jardiniers.

Dans le sondage 4, deux tranchées orientées sont espacées de 3,5 m l’une de l’autre. La tranchée 2 est large de 50 cm et profonde de 45 cm. Ses parois sont abruptes. Des plâtras forment son comblement inférieur. Des rejets cendreux et surtout un limon organique brun foncé composent le reste du comblement. De très nombreux rejets (fer et céramique) permettent d’affirmer que le comblement final est fait de gadoues urbaines de la seconde moitié du XIXe siècle. La tranchée 2 n’a cependant pas le profil d’un fossé de plantation, mais bien celui d’une tranchée de récupération. Le fait 4 présente également le même profil d’une tranchée de récupération large de 55 cm, aux parois verticales et fond atteint à 40 cm de profondeur.

Le comblement homogène de limon brun noir est également issu du sol jardiné en ces lieux. Les deux tranchées 2 et 4, orientées, étaient reliées par une troisième tranchée axée nord/sud. Une trace au sol très faiblement conservée (1 à 3 cm de profondeur sur une cinquantaine de cm de large) est le seul vestige (F. 3) de la paroi exposée à l’Est. Cette paroi formait le retour moins fondé d’une petite construction (rectangulaire ?) positionnée entre deux murs.

· Interprétation

Les vestiges observés sont vraisemblablement ceux de cabanes, dans lesquelles les jardiniers horticulteurs de Montreuil rangeaient leurs outils de culture (paniers, clayette, échelle…). Diversement fondées, plus ou moins construites en matériaux périssables, ces cabanes parsèment les relevés cadastraux du XIXe siècle, surtout en bordure de rue où elles n’échappent pas à la cadastration. Indispensables aux cultivateurs, mais parfois éphémères, ces cabanes se déplacent logiquement au fur et à mesure des refends des jardins, des changements de propriétaires, de cultures… et peuvent donc se retrouver au cœur des jardins.

II. 2 - La « serre de jardinier » de Paris (Fig. 10)

· Contexte et description des vestiges

Dans le 5e arrondissement de Paris, sur le site du 66 rue Gay-Lussac / 3 rue des Ursulines [10], la fouille a mis au jour une petite construction trapézoïdale localisée dans l’angle nord-ouest d’une parcelle de faubourg. Le bâtiment 2 mesurait 5,35 x 4,1 m dans-œuvre, soit une surface utile de 21,7 m². Son espace était divisé en deux parties. Une cave faite de moellons calcaires liés au plâtre occupe les deux tiers nord de la construction, soit 12,6 m² (120 pieds en carré). La partie sud, d’une surface interne de 8,7 m² (84 pieds en carré), est limitée par des murs de moellons liés au limon. Aucun mobilier caractéristique d’une activité n’a été exhumé.

· Interprétation

L’étude cartographique et historique menée par l’équipe de fouille permet toutefois de reconnaître ce bâtiment sur le plan du bâti antérieur à la construction du couvent des Feuillantines. La petite construction trapézoïdale, appelée « serre de jardinier » est placée à l’angle nord-ouest de la parcelle acquise par les Feuillantines. Cette identification repose sur les dimensions de l’édifice et sur sa position topographique. Sur le document figurent les dimensions internes de la construction : deux toises et quatre pieds pour la longueur et treize pieds pour la largueur, soit 5,20 x 4,20 m. Ces dimensions sont très proches de celles relevées sur le terrain. Par ailleurs, toujours sur ce plan, ce bâtiment est situé à une quinzaine de mètres au sud du décrochement que forme la rue du Paradis. Grâce à la superposition du relevé des vestiges modernes de la fouille sur le plan de Verniquet, il apparaît que le bâtiment 2 occupe bien cette position. La présence de ce bâtiment sur le plan du début du XVIIe siècle montre qu’il appartient sans doute à la maison « à la Tête noire » acquise par les religieuses pour y édifier leur couvent. Cette propriété riche de 2,4 ha, attestée en 1599 dans actes notariaux, comprenait deux corps d’hôtel sur cave voutée, quatre écuries, une boutique et un logis accolé sur la rue Saint-Jacques, quatre hotels dans la même rue avec jardins d’arbres fruitiers clos de murs et maisons de jardiniers disposées en arrière de parcelle (Prinet 1914), dont celle fouillée ferait partie. Ces informations permettent d’avancer le XVIe siècle comme période de construction pour ce bâtiment (Celly 2003, p. 63). Des niveaux de jardin (U.S. 1111 et 1112) bien datés du XVIe au XVIIIe siècle sont par ailleurs présents sur le site.

Outre que le bâtiment fouillé à Paris a les mêmes mesures qu’une des deux maisons de jardinier prisée en 1608 dans les marais du Temple, il est à noter que la largeur du bâtiment 2, correspondant à 4,1 m ou 13 pieds, est précisément celle pour laquelle deux historiens du jardinage parisien se posent la question d’une norme de construction pour les maisons de jardiniers (Brière & Roy 2003, p. 21). 

II.3 - Une cave sous les vignes à Rueil-Malmaison, Hauts-de-Seine

En dehors du bourg de Rueil fortifié du XVIe siècle, une petite fouille réalisée à proximité du théâtre André Malraux a révélé une cave du XVIe siècle apparemment isolée de tout autre contexte bâti.

· Description de la cave (Fig. 11)

Accessible par un escalier ouvert au nord/ouest, une cave de plan carré (3,8 x 4,1 m) dégage une surface au sol de 7,5 m². Les murs, épais de 0,5 m, sont constitués en petit et moyen moellons de calcaire et de quelques grès liés au mortier à sable et à chaux. Le départ de la voûte étant conservé, nous pouvons estimer la hauteur sous voûte à 2,15 m. Large de 0,9 m pour une hauteur d'1,45 m, l'embrasure est soutenue par un linteau massif en calcaire.

Quatre niches sont aménagées dans les parements intérieurs. Toutes sont rectangulaires et situées à 0,8 m au-dessus
 du sol de la cave. Elles mesurent 45 à 60 cm de largeur, pour une hauteur de 30 cm et une profondeur variable entre 25 et 45 cm. La fonction de rangement est suggérée pour ces niches, mais nous n'avons trouvé aucun élément permettant de la préciser.

La maçonnerie et les sols de la cave ont livré trois monnaies permettant de la dater du XVIe siècle.

La fouille a également livré 34 fossettes témoignant d’une culture de la vigne au XVIe siècle autour de cette cave (Dufour 1997).

· Interprétation

À quoi peut servir une cave sous les vignes ?

On n'a pas besoin d'une cave quand le vin est destiné à la consommation locale et immédiate (Parain 1979), ce qui est le cas à Rueil. Il est bon de rappeler que le vin produit à l'époque Moderne ne se conserve pas. Le vin nouveau doit arriver sur les tables avant les gelées. La nécessité d'une cave n'est donc pas fondamentale pour le vigneron de l'époque Moderne. Ainsi on ne note qu'une cave pour deux maisons dans le village de vignerons qu'est Cormeilles en Parisis en 1607 (Lachiver 1982). Par ailleurs, isoler une cave destinée au stockage en dehors du village, est une bien mauvaise idée en ces période de troubles : après 1560, de nombreuses famines accablent le royaume ; 1562-1563, 1573-1574, 1585-1588, ... (Garrisson 1991).

Ces crises de subsistance multipliées, conjuguées aux Guerres de religion qui commencent en 1562, ne sont guère propices au stockage de denrées, surtout en dehors du bourg.

L'histoire événementielle locale qui relate la révolte des vignerons de Rueil à la fin du XVIe siècle apporte un autre élément de réflexion. Les vignerons ont coutume d'écouler la production du village sans intermédiaire, voire de le proposer à boire sur place :

« Dans une salle basse on établit des bancs,

On suspend un bouchon pour annoncer la vente ;

On est marchand de vin sans brevet ni patente,

Bref, on pourrait ouvrir des petits tapis francs. »

(Samon Fraillyona, Recitus veratibilis super terribili
esmeuta Païsorum de Ruellio,
1598)

La structure maçonnée découverte ne peut-elle pas évoquer ces salles basses, tapis francs [11], lieux de dégustation de vin affranchi ? Aucune vaisselle de consommation n'a été retrouvée dans la cave, mais l'on sait l'importance des récipients en bois (donc périssables) ou en métal (récupérables) encore au XVIe siècle. La découverte de monnaies et d’un poids monétaire dans la cave suggère un certain commerce en ces lieux. Ce n’est pas un hasard si la cave est située le long du Chemin de Paris à la Chaussée et à Marly.

L’hypothèse d’un tapis franc expliquerait surtout l'existence même d'un bâtiment lié à une activité viticole, dans un contexte où la conservation du vin n'est pas nécessaire. L'illégalité de ce bâtiment renvoie alors à sa faible durée d'utilisation.

Depuis l'Édit de Philippe Auguste de 1192, seuls les bourgeois hansés de la capitale peuvent décharger, stocker et vendre en gros leur vin à Paris. Ce privilège invite les bourgeois de Paris à devenir marchand et producteur de vin (Thibault 1984). La lourdeur des droits sur un marché contrôlé par les bourgeois parisiens incite naturellement les vignerons d'Ile-de-France de France à vendre leur production sur place. Ce que font les viticulteurs de Rueil, dans leurs petits « tapis francs ». Les cabaretiers de Paris sont clients de ces producteurs de vin de médiocre qualité (« Un vin qui le dispute en saveur à l'oseille » dit Frey) certes, mais surtout non taxés.

Un Arrêt du Parlement de Paris du 14 août 1577 interdit aux marchands de s'approvisionner à l'intérieur d'une zone de vingt lieues (88 km) autour de la capitale. Cet arrêt ne touche pas les bourgeois parisiens propriétaires de leurs vignes. Les producteurs d'Ile-de-France se retrouvent exclus des achats. Les vignerons de cette région sont libres de faire entrer leurs vins dans Paris pour les vendre eux-mêmes, mais la lourdeur des droits (cascade de droits à la circulation + droits à l'entrée des villes + droits au détail) les fait reculer (Lachiver 1984).

De nombreux procès opposent bientôt vignerons et marchands aux "jurés vendeurs de vin" chargés d'en contrôler le commerce (Dion 1959). L'émeute de Rueil relatée par Frey en 1598 s'inscrit dans le mouvement de ces protestations.

Malgré leur victoire d'un jour, les vignerons de Rueil sont obligés d'obéir au Parlement de Paris et de porter leur vin au port de Grève. En ce lieu se concentrent les transactions sous contrôle parisien. Si elle était bien destinée à distribuer du vin, la cave mise au jour sous les vignes à Rueil perd alors sa raison d'être. Son abandon constaté confirme même une fonction viticole.

II.4 - Un fond de cabane mérovingien isolé au lieu-dit « le Clos Sainte-Catherine » à Bry-sur-Marne, Val-de-Marne

· Contexte et description des vestiges (Fig. 12)

Le terroir de Bry s'étend sur le plateau et les coteaux de la Marne, à la limite nord-ouest du plateau briard. Deux campagnes de sondages [12] ouvertes sur 6,1 ha en haut des coteaux, n’ont livré que quelques structures en creux éparses de peu d'intérêt et un fond de cabane mérovingien apparemment isolé. Relativement riche en mobilier, ce fait archéologique a été fouillé entièrement (Dufour & Adrian 2009). F.4 est un fond de cabane rectangulaire (2,8 x 2,2 m) d'une surface de 6,2 m².

Les angles nord et est sont marqués de trous de poteau circulaires, d'un pied de diamètre et de profondeur. Les poteaux étaient calés par de nombreuses pierres calcaires.

On peut donc restituer une couverture en pente vers l'ouest, et une ouverture vers l'est. Cette disposition est une bonne adaptation à la contrainte du vent, si présent sur ce coteau exposé plein ouest. Une légère excroissance signale peut être l'ancien accès au centre de la paroi est.

Des parois abruptes dessinent un fond plat, voir légèrement convexe, atteint dés 32 cm de profondeur. Le remplissage homogène de limon argilo-sableux marron noir ne laissait voir aucun sol.

Le comblement de ce fond de cabane a livré un petit ensemble de 74 tessons représentant au moins 12 formes souvent fragmentaires, associés à quelques morceaux de verrerie, le tout datable de la deuxième moitié du VIe siècle-début du VIIe siècle.

Outre la vaisselle, le comblement organique de la cabane a livré un peu de charbon de bois, de pierres, d'ossements animaux, un couteau, une aumônière en fer, et une aiguille à chas en os. Le remplissage très humifère et riche en mobilier du fond de cabane du Clos Sainte-Catherine suggère un lieu de vie perdu au milieu des champs. La fréquence des découvertes anciennes dans le secteur [13] et la mention de Bry pour la première fois en 861 sous le qualificatif de vicus suggèrent une occupation ancienne et d'une certaine importance. Le Clos Sainte-Catherine n'est donc pas un lieu si isolé qu'un membre de la communauté villageoise qui y travaille le jour ne puisse rentrer au bercail le soir.

· Interprétation agricole

Il semble qu'un ou quelque individu ait vécu un certain temps aux abords de cette cabane :
- des bûcherons ou des charbonniers peuvent s'isoler le temps de procéder à leur activité dans un secteur précis ;
- des cabanes sont aussi appréciées des bergers qui mènent paître leurs troupeaux pendant de longues semaines loin des villages. Le terroir de Bry est cependant nanti de 3,5 km de plaine alluviale plus propice à la pâture que les coteaux ;
- enfin, à la bonne saison, des « jardiniers » sont parfois confinés dans des loges au milieu des vergers pour en assurer la surveillance et la cueillette des fruits.

Le Clos Sainte-Catherine est localisé sur un coteau en forte pente exposé à l'ouest, situation très favorable à la culture fruitière. Nous n'en avons cependant trouvé aucune trace archéologique. Les profils pédologiques observés au Clos Saint-Catherine permettent d’affirmer l’absence d’érosion sur le site. La moitié nord-est du terrain présente une pente de 12° vers l'ouest. Les limons des plateaux sont encore en place et suffisamment épais (40-50 cm). L'absence de tessons dans l'horizon de transition et la formation d'un horizon végétal prouvent que le sol est ferme.

Le milieu du terrain est marqué par une rupture de pente de 1,5 à 2 m de profondeur. Un micro coteau est sensible sur toute la largueur de la parcelle. La dépression liée à cette rupture est large d'une vingtaine de mètres, et partiellement comblée d'une colluvion limoneuse marron contenant quelques rares tessons à pâte non tournée. Cette dépression en limite de laquelle la cabane mérovingienne a été installée, eut inévitablement livré d'autres creusements et/ou piégé des lambeaux de couches d'occupation si le site en était plus largement pourvu. Ce qui n'est pas le cas. L'absence de tout vestige médiéval dans ce « piège » naturel confirme l'absence d'érosion sur les coteaux du Clos Sainte-Catherine. De même, l’absence de dépôt charbonneux dans le sol permet de repousser l’hypothèse d’une activité de charbonnage.

Á l'angle ouest de la parcelle, à la jonction entre les marnes et caillasses et la forte rupture de pente nappée d’argile verte, nous avons pu observer une source. La présence de sources rend même le lieu attractif pour un habitat ou l'agriculture.

L'éventualité d'arbres fruitiers est la plus plausible pour expliquer une présence temporaire sur le site. Nous n'avons toutefois trouvé aucune fosse de plantation d'arbres ou d'arbuste.

La découverte d'une aumônière soulève une autre question. Les aumônières sont en général réservées au costume masculin. On les trouve sur les défunts, mais n'ont pas pour autant de fonction funéraire. Trouver une aumônière en contexte d'habitat, si réduit soit-il, est donc exceptionnel mais logique. Dans un secteur connu pour ses découvertes anciennes de riches sépultures, on peut se demander si cette aumônière ne provient pas d'une sépulture. Ni le berger ni le bûcheron ne creusent le sol. Le paysan qui plante des arbres ou de la vigne est amené à creuser le sol régulièrement. Ce peut être un second argument en faveur d'une cabane de jardinier.

Le lieu-dit tient son nom d'une maison religieuse, Sainte-Catherine du Val-des-Écoliers, sise rue Saint-Antoine à Paris, qui possédait des biens sur le territoire de Bry. Les vignes de cette communauté se situaient en un lieu où coulait une source dite Source Sainte-Catherine. Nous avons donc un témoignage historique d'une activité horticole sur ces coteaux bien exposés. Reporté sur un extrait de la Carte des environs de Paris de l'abbé Delagrive (1740), le secteur sondé touche partiellement un clos, en toute logique, le Clos Sainte-Catherine.

III - Interprétation sociale

Les différents lieux observés en fouille ou en élévation s’inscrivent à la fois dans un mode économique d’exploitation d’un terroir agricole nourricier de la capitale, un mode de logement quelque peu inhabituel dans notre région privilégiant l’habitat groupé. Certains traits observés évoquent également la détente, ou l’évasion toujours possible en ces lieux relativement isolés.

· Un lieu lié à la production

La « serre de jardinier » fouillée dans une zone de faubourgs de Paris au XVIe siècle, doit être entendue comme resserre, petite dépendance liée au stockage des outils et produits du jardin maraîcher. Sa position en retrait de la rue et l’absence de rejets anthropiques, explique qu’il ne s’agit pas d’une loge ou maison de jardinier à proprement parler, même si les dimensions sont celles reconnues pour ce type d’habitat. La « serre » fouillée est logiquement un abri pour les récoltes et les outils. La partie encavée de la « serre » répond pleinement aux loges à racines ou légumes décrites par de nombreux manuels d’agriculture de la période moderne. La partie de plein pied a pu servir au remisage des outils. La « serre » et la loge de jardinier sont avant tout des constructions destinées aux jardiniers producteurs de fruits et légumes, donc des outils liés au labeur agricole.

Les observations ethnographiques faites à Saint-Brice vont en ce sens. La loge de La Chapelle-Saint-Nicolas est destinée à la production de fruits destinés à alimenter le marché parisien, comme tous ceux de la vallée de Montmorency. Les fruits de luxe produits en quatre murs à Montreuil ou Rosny-sous-Bois sont destinés à la clientèle aisée de Paris. Les loges observées sont vraiment liées à une activité productrice professionnelle Ces éléments sont pleinement représentatifs de l’économie agraire de la ceinture maraîchère et fruitière de la banlieue de Paris.

· Un lieu de détente

Dans la société villageoise traditionnelle, les lieux de rencontre des jeunes gens sont plutôt rares. C’est la découverte d’une chaussure dans la loge de Saint-Brice, en la présence de notre informateur, qui poussa cet ancien exploitant du lieu à sourire et à nous révéler qu’on entraînait volontiers son « amoureuse » dans ces endroits isolés. À Étampes, un ancien graffiti figurant le visage d’une femme coquette évoque aussi le retrait parfois nécessaire à une telle rencontre. Rappelons que c’est dans une loge de jardinier de l’ancien domaine des Jardies à Sêvres, loge bourgeoise, que Gambetta abrite sa liaison amoureuse secrète et meurt en 1877 (Guichardet 1999, p. 199). Lieu de rencontre, la loge peut aussi être un lieu de plaisir, comme en témoignent nos fortes présomptions sur la l’utilisation comme lieu de dégustation de la cave fouillée à Rueil-Malmaison. La viticulture aux portes de Paris a historiquement généré divers lieux de consommation plus ou moins avantageuse, pratiques commerciales toujours d’actualité dans les régions viticoles.

Des préoccupations liées au confort, le choix de matériaux en partie de qualité et les vestiges d’un décor en façade sont des éléments qui indiquent que les loges observées à Étampes furent construites pour des petits propriétaires, qui venaient occasionnellement profiter d’une journée de détente dans leur jardin localisé dans les faubourgs de la ville. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, il semble y avoir un engouement général chez les personnes aisées pour les jardins et le jardinage ; les sociétés horticoles se multiplient, les effectifs de professionnels travaillant dans le domaine explosent, etc. Il n'y a qu'à voir le développement des parcs et jardins durant le Second Empire. Les deux loges observées à Étampes répondent sans doute à l’engouement des classes moyennes de citadins, qui au XIXe siècle ne s’autorisent pas de véritables congés, mais ressentent l’envie de se mettre au vert à moindre frais durant la belle saison. Les niches aménagées dans les parois nord des deux loges d’Étampes devaient servir de garde-manger frais ; ces éléments signent la recherche d’un confort inverse de celui suggéré par les cheminées de Rosny, et confirme bien l’absence de fonction d’habitat à Étampes ou Rueil.

· Un lieu d’habitat

Les loges de Saint-Prix et Rosny présentent une cheminée, accessoire du confort signalant un véritable logis.

Bien qu’elle soit extrêmement stylisée, la fonction d’habitat prime dans la loge de Saint-Prix.

Le plancher, les plinthes, la cheminée en marbre, le papier peint, les moulures, la hauteur sous plafond (233 cm), la fenêtre et ses persiennes cintrées sont les éléments d’un confort bourgeois que nous n’avons jusqu’alors pas observé dans les loges plus humbles et rustiques des environs de Paris. Si le caractère d’habitat de la pièce à l’étage est incontestable, on peut toutefois se poser la question de savoir si la maisonnette de Saint-Prix est réellement la loge d’un jardinier domestique logé au même niveau de confort que ses maîtres, ou bien le refuge romantique des jeunes gens de la famille ? Nous ne retenons pas la fonction de loisir pour cette loge. C’est la pièce du rez-de-chaussée aveugle et utilitaire, qui nous suggère bien un habitat lié à une fonction réelle, logiquement le jardinage et le gardiennage de cette grande propriété.

Il est de tradition de loger le jardinier dans les propriétés de quelque importance. Le jardinier est en effet responsable de l’approvisionnement en fruits et légumes de la propriété qui l’héberge. Á Paris même, dans Les Misérables, Victor Hugo fait loger le jardinier Fauchelevent, dans une loge au fond du couvent de religieuses à Picpus. La situation est fort comparable avec les logements de jardiniers mentionnés dans la propriété acquise par les Feuillantines Faubourg Saint-Jacques à Paris.

La loge de Rosny-sous-Bois est très clairement un habitat pour au moins une personne, peut-être un couple d’ouvriers agricoles. Un animal est également logé en ce lieu. La petite taille de l’habitation (15 m² avec un animal) est dans la norme de celles connues pour les ouvriers agricoles encore au début du XXe siècle (Danguy 1914, p. 265-266, Ringelmann 1893, p. 32). La maison du petit cultivateur manouvrier briard ne faisait guère plus de 15 m² au XIXe siècle (Bibas & Corrard 1895, p. 107). Dans d’autres départements, la maison à pièce unique était souvent la maison de l'ouvrier agricole sans terre, matériel ni cheptel, attaché à une grosse exploitation. Ces maisons se multiplièrent pendant la 1re moitié du XIXe siècle, parallèlement à l'accroissement démographique des campagnes. Cependant, l'exode rural à partir de la 2e moitié du XIXe devait entraîner leur abandon progressif, si bien qu'aujourd'hui elles ont quasiment disparu du paysage. (Lassure 2010)

Elle est tout à fait comparable à celle de maints « fonds de cabane » du Moyen Âge fouillés un peu partout en France. Ainsi, les découvertes de vestiges de consommation liés à un habitat, nous laissent penser que le fond de cabane mérovingien apparemment isolé sur les coteaux de Bry-sur-Marne était clairement un lieu d’habitat saisonnier destiné à une acticité agricole particulière.

· Conclusion

Production abandonnée à Rosny, le terrain est vendu dans la décennie 1920 à un boulanger de Rosny qui accole à l’ancienne loge un petit (36 m²) pavillon préfabriqué tout en bois divisé en quatre chambres et un salon (Fig. 13). Le site perd sa fonction productive pour acquérir le statut de petite résidence secondaire.

La présence d’un fond de cabane isolé à Bry-sur-Marne nous informe de l’existence, dès le Moyen Age, d’un habitat intercalaire minimal, probablement lié à une activité agricole saisonnière.

Parce que l’Île-de-France, fut longtemps le premier vignoble du royaume, de par la proximité du plus grand centre de consommation de l’Europe médiévale et moderne, nous nous interrogeons sur l’influence de la viticulture sur cette forme de construction rurale qu’est la loge de jardinier. Les loges de Rueil et Étampes sont clairement liées à la culture de la vigne. On connait la place importante de la vigne à Montreuil avant et pendant le développement de la culture fruitière entre les murs. De trop rapides investigations dans les archives notariales de Saint-Brice n’ont pu faire remonter l’ancienneté des cultures fruitières au lieu-dit La Chapelle Saint-Nicolas avant le XVIIIe siècle. La documentation rassemblée permet d’indiquer que la terre est cultivée en terre labourable et en vigne avec une rotation des cultures confirmée par les deux reconstitutions du plan terrier et du plan cadastral (Fig. 4). Des arbres sont certainement plantés dans les vignes mais ni les actes notariés anciens ni les plans ne le confirment (Dufour, Roy et Vermeersch 2004). C’était un usage répandu dans la région (Quellier 2003). Dans le cas de cette loge, une tradition de construction liée à la viticulture peut toujours être évoquée, même si les témoignages la relient plus à la culture des fraises.

Les loges observées ne sont pas figées dans une seule fonction, qu’elles soient liées à la production agricole, l’habitat ou la villégiature. Un glissement peut rapidement s’opérer d’une fonction à l’autre, en témoignent maintes loges « utilitaires » reconverties en logement à moindre coût pour des travailleurs saisonniers d’origine étrangère. Les fonctions d’habitat et de p

Pour ce qu’il en reste, les loges et les jardins de Montreuil, mis à dispositions d’associations, deviennent également un moyen d’intégration.

Des fouilles judicieusement menées à l’emplacement d’anciennes loges agrestes ou forestières nous en apprendraient beaucoup sur les fonds de cabane et plus généralement sur toutes les formes mineures d’habitat.

BIBLIOGRAPHIE

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NOTES

[1] Essentiellement des poiriers, à la fin du XIXe siècle Des pivoines et des pruniers étaient également cultivés rue Jules Guesde, dans la zone centrale des clos.

[2] Cette seconde loge présentait les mêmes dispositions ci-dessus décrites, plus un puits devant la maison.

[3] D’une manière générale, les loges figurent très rarement ou pratiquement jamais sur les plans.

[4] La description de la loge de Saint-Prix a bénéficié de la collaboration de Mr. Philippe Lenhart, architecte Inrap, que nous remercions ici.

[5] La hauteur totale de la maisonnette est de 7,5 m sur sa face sud.

[6] Ces tomettes mesurent 16,5-17 cm de pan à pan.

[7] Large de 126 cm et haute de 210 cm.

[8] Les tuiles mesurent 22 x 17 cm.

[9] Dans le système de mesures de l’Ancien régime, 1 pied équivaut à 32,5 cm. Six pieds font une toise, soit 1,95 m.

[10] Fouille de Paul Celly, archéologue Inrap, que nous remercions pour l’utilisation de ces données.

[11] De l'ancien français, tapi = refuge.

[12] Wicha (S.), Bry-sur-Marne, Maisons Rouges, rapport de sondages, Laboratoire départemental d’archéologie du Val-de-Marne, 1997. Dufour (J.-Y.) et Adrian (Y.-M.), Clos Sainte-Catherine, rapport de diagnostic archéologique, Inrap, Saint-Denis, 2004, 17 p.

[13] Bry-sur-Marne, in Mémoire pour le futur. Archéologie et histoire du Val-de-Marne, 1997.


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© Jean-Yves Dufour - CERAV


Référence à citer / To be referenced as :

Jean-Yves Dufour

Des loges de jardinier pour quoi faire ? (What were these gardener's sheds for?)

L'architecture vernaculaire, tome 34-35 (2010-2011)

http://www.pierreseche.com/AV_2010_dufour.htm

25 avril 2011

L’auteur :

archéologue Inrap, UMR 7041, équipe environnementale

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