Christian LassureLA ROULOTTE DE BERGER D'APRÈS DES SPÉCIMENS SUBSISTANTS
Le présent article est le troisième volet d'un vaste panorama iconographique de la cabane-roulotte de berger dans la France rurale d'avant le milieu du XXe siècle. Le premier volet présentait des cartes postales et des photographies de la fin du XIXe siècle et du début du XXe tandis que le deuxième volet se penchait sur des enluminures du XVe siècle. Grâce à la Toile et à ses moteurs de recherche, il est possible de dénicher de nombreuses photos d'anciennes roulottes de bergers, photos mises en ligne par des particuliers, des associations ou des musées (1). La collecte et la réunion de ces documents permettent de faire l'étude des témoins subsistants de cet habitat pastoral temporaire. Ce sont en tout 31 roulottes de berger encore conservées que nous avons recensées. Nous livrons pour chacune d'elles une description aussi détaillée que le permettent la taille et la qualité des photos ainsi que le nombre de prises de vue pour chaque témoin (2). Nous avons ordonné ces témoins du plus simple au plus élaboré en fonction de caractéristiques évidentes. Ainsi, les roulottes basses, n'autorisant que la position couchée, viennent avant les roulottes hautes, autorisant la position debout en plus de la position couchée. De même, les roulottes à deux roues viennent avant celles à trois roues, lesquelles cèdent la place aux roulottes à quatre roues. Également, les roues en bois plein précèdent les roues en bois cerclées de fer, lesquelles à leur tour précèdent celles entièrement en fer, ces dernières étant suivies de roues à jante d'acier et à pneumatique. Enfin, le toit à une pente vient avant le toit à deux pentes, lequel vient avant le toit bombé, plus proche de l'image de la roulotte foraine classique. Cet ordonnancement du plus rudimentaire au plus perfectionné n'est pas synonyme de chronologie du plus ancien au plus récent car des modèles simples peuvent avoir coexisté avec des modèles élaborés. Tout ce que l'on peut dire en matière de datation, c'est que les roulottes inventoriées, étant donné la faible longévité des matériaux employés à leur construction, ne doivent pas remonter, pour les plus anciennes, au-delà du dernier tiers du XIXe siècle. (1) Pour chaque photo empruntée, nous avons
indiqué le nom et l'adresse du site d'où elle a été tirée, en plus de la localisation
exacte de la cabane-roulotte.
(2) Décrire une cabane sur roues à partir
d'une seule vue de trois quarts, là où il en faudrait plusieurs, autant de l'extérieur que
de l'intérieur, relève de la gageure. Ainsi, dans certains cas, l'unique photo disponible
empêche de voir si l'engin dispose d'un timon ou d'une troisième roue. De même, la
piètre qualité de certaines photos ne permet pas de déterminer la nature exacte du
matériau employé pour rendre la toiture étanche (plaques de zinc ou toile
imperméabilisée ?).
1 - Roulottes à deux roues et timon Roulotte No 1 Pour autant qu'on puisse en juger d'après cette unique photo, on a affaire à un habitacle de planches, assez bas, au toit à un seul versant. Il est posé sur un essieu fixe central, aux deux roues entièrement en bois, petites et massives. À la base du pignon avant, on aperçoit une sorte de timon, très court. Dans le côté visible, au-dessus de la roue, s'ouvre une fenêtre fermée par deux vantaux, à moins qu'il ne s'agisse de l'entrée. Le tout est assez rustique. Cette « chambre mobile », comme l'appelle le photographe, n'est pas assez haute pour la position debout mais elle permet, vraisemblablement, à l'occupant allongé de se mettre sur son séant.
Roulotte No 2 À l'abandon dans une friche, un carrosse de berger en forme de maisonnette à deux gouttereaux et deux pignons sous un toit à deux versants. Il dispose d'un essieu fixe, à deux roues en bois cerclées de fer, et d'un timon en bois (enveloppé dans une bâche) à l'avant. L'entrée s'ouvre dans le gouttereau visible et se ferme au moyen de deux vantaux coulissants, dont l'un percé d'un judas ou hublot circulaire. La toiture semble être recouverte d'une toile imperméabilisée. Un auvent rapporté, à deux versants, saille à l'arrière de la cabane-roulotte. Pour s'introduire dans l'habitacle, le berger devait vraisemblalement s'asseoir dans l'entrée et ensuite basculer le tronc en arrière. La faible hauteur de l'habitacle ne laisse envisager que deux positions pour le berger, soit allongée soit assise sur sa paillasse.
Roulotte No 3 Originaire de Saint-Anthème dans le Puy-de-Dôme, cette cabane sur roues finit ses jours à l'écomusée d'Usson-en-Forez dans la Loire. L'habitacle est en forme de maisonnette à deux gouttereaux et deux pignons en planches jointives verticales sous un toit à deux eaux en planches à gros couvre-joints arrondis. L'habitacle semble posé sur deux grosses poutres parallèles dont on aperçoit le bout à l'arrière de la cabane. Les roues sont en bois et cerclées de fer avec un gros moyeu en bois. Le constructeur a placé l'essieu vers l'arrière de l'engin de façon à pouvoir ouvrir vers l'extérieur les deux vantaux de l'entrée (on aperçoit les deux charnières du vantail de droite). L'angle de prise de vue ne permet pas de bien voir ce qu'il y a à l'avant mais on peut penser que c'est un timon. L'habitacle n'est pas assez haut pour la position debout mais il permet à l'occupant, allongé, de se mettre sur son séant
2 - Roulottes à trois roues et sans timon Roulotte No 4 Cette cabane à trois roues (en bois et cerclées de fer) et à habitacle en forme de maisonnette (deux gouttereaux, deux pignons sous un toit à deux eaux) sort manifestement de restauration. Les parois de l'habitacle sont en planches horizontales. La toiture semble revêtue de zinc. L'essieu et les roues arrière sont reculés le plus possible pour que l'entrée, ménagée dans le gouttereau gauche, soit de bonne largeur. La porte, articulée sur deux charnières à penture métallique, se rabat contre le gouttereau. On note la présence d'un crochet recourbé vers le haut sur le dessus de chaque longeron à l'avant de la roulotte (pour la tracter ?). L'essieu fixe à l'avant est en bois. Cette roulotte classique présente deux particularités :
Roulotte No 5 Cette cabane beauceronne à trois roues est exposée au Conservatoire de l'agriculture dit « Le Compa » à Chartres (Eure-et-Loir). Son habitacle épouse la forme d'une maisonnette à toiture à deux versants. Le bardage est en planches jointives disposées verticalement avec des couvre-joint. Les versants du toit sont réalisés selon la même technique. Une bande de zinc (sinon de toile imperméabilisée) court le long du faîtage. Les deux longerons parallèles à la base de l'habitacle se poursuivent à l'avant pour former deux bras entre lesquels s'articulent un essieu fixe en bois et une grande roue en bois cerclée de fer. Un autre esssieu fixe, à deux petites roues en bois cerclées de fer, se trouve sous la partie arrière de l'habitacle. L'entrée est ménagée dans la partie avant du gouttereau gauche. Elle est fermée par une porte en bois (trois planches verticales, deux traverses et deux pentures métalliques intérieures) se rabattant contre le bras avant gauche. Une étagère en bois, portée par deux consoles, est fixée sur le pignon avant, juste sous le triangle formé par la toiture. Sur le bout du longeron dépassant à l'arrière, on discerne un anneau et une chaîne (pour attacher le chien ? pour tracter le véhicule ?). La faible hauteur de l'habitacle n'autorise que la position allongée et la position assise. Selon la notice de l'objet au Conservatoire de l'agriculture, la cabane a été fabriquée vers 1900 et sa période d'utilisation couvre le premier quart du XXe siècle.
Roulotte No 6 Cette cabane à trois roues est exposée dans un musée privé situé à Fontaine-la-Guyon en Eure-et-Loir. L'habitacle est en forme de maisonnette à toiture à deux eaux. Le bardage est en planches jointives disposées verticalement. Les versants du toit sont recouverts de feuilles de zinc. Si les deux roues à l'arrière sont en fer, par contre la roue à l'avant est en bois cerclée de fer et semble un remploi. L'essieu de cette roue est une tige métallique fixe tout comme l'essieu arrière. Un anneau métallique tout neuf est fixé sur chacun des deux bras au bout desquels l'essieu est fixé (pour tracter le véhicule ?). La particularité de cette petite roulotte est d'avoir un espace de rangement créé par l'avancée des rampants du toit au-dessus du pignon avant. Dans la découpe carrée pratiquée dans la cloison de l'encorbellement, on distingue le panier pour le repas du berger (une étiquette précise : pain, cochon, fromage) et une lampe à pétrole. La cabane est trop basse pour permettre à son occupant d'y tenir debout.
Roulotte No 7 Cette cabane-roulotte de berger est conservée à la Bergerie nationale de Rambouillet dans les Yvelines, où elle a été présentée au public à l'occasion d'une exposition en 2010. Elle consiste en une maisonnette à deux gouttereaux et deux pignons en planches verticales jointives sous une toiture à deux versants, maisonnette qui est posée sur deux longerons parallèles se prolongeant à l'avant de l'engin sous la forme de deux bras entre lesquels s'articule une roue métallique sur un essieu également métallique. Deux crochets en fer fixés sur le dessus des deux bras devaient servir à tracter l'engin. Un autre essieu fixe, à deux roues en fer, se trouve sous la partie arrière de l'habitacle, libérant assez de place à l'avant pour y loger une entrée fermée par une porte se rabattant sur la gauche contre le bras avant. Cette porte est formée de planches jointives verticales fixées sur deux grosses traverses horizontales. La toiture semble être couverte d'une toile imperméabilisée. Sur la paroi du pignon avant, est fixée une sorte de boîte de rangement ouverte sur le devant. On note la présence sur le longeron le plus proche de l'observateur, de deux anneaux, l'un sur la partie avant, l'autre sur la partie arrière : sans doute servaient-ils à attacher les chiens.
Roulotte No 8 Cette cabane consiste en un habitacle en forme de maisonnette à deux gouttereaux et deux pignons en planches verticales jointives sous un toit à deux versants à large débord. L'habitacle est posé sur deux longerons se prolongeant à l'avant pour accueillir une roue en fer et son essieu fixe. La petitesse de l'image ne permet pas de dire quel type de revêtement protège les planches de la toiture. Une étagère, portée par deux consoles en bois, est fixée en haut du pignon avant sous l'avancée du toit. Grâce à la solution des trois roues, l'essieu arrière et ses deux roues se retrouvent sous la partie arrière du goutterau, libérant la partie avant de celui-ci pour l'installation d'une porte d'entrée. Celle-ci, qui fait toute la hauteur de la paroi, s'articule sur deux gonds à penture et se rabat à gauche. Les longerons dépassent à l'arrière sous la forme de moignons surmontés chacun d'un crochet recourbé vers le haut. La faible hauteur de l'habitacle ne permet pas la station debout.
Roulotte No 9 Cette cabane mobile à trois roues métalliques est laissée à l'abandon dans une cour de ferme. Elle est en forme de maisonnette (deux gouttereaux, deux pignons sous un toit à deux eaux). À l'avant, les rampants du toit s'avancent de façon à former une sorte de placard extérieur triangulaire doté d'un abattant fermé par un verrou en bois et percé de deux fentes verticales . L'habitacle est posé sur deux longerons en bois qui se prolongent sur le devant de la cabane de façon à recevoir la troisième roue et son axe fixe. Une planchette est posée sur les deux moignons qui saillent à l'arrière du véhicule. Les planches de l'habitacle sont clouées horizontalement sur le bâti. De la tôle semble recouvrir la toiture. L'entrée se trouve dans la partie avant du gouttereau non visible dans la photo : on en devine l'emplacement à la porte rabattue contre l'avancée du longeron. Ici encore, l'habitacle est trop bas pour permettre une autre position que la position allongée.
Roulotte No 10 Exposée sur la pelouse d'une propriété privée, cette roulotte de berger beauceron comporte un habitacle en forme de maisonnette couverte d'un toit à deux versants. Les parois sont en planches jointives disposées verticalement, avec des couvre-joint. L'habitacle repose sur deux longerons qui saillent fortement à l'avant et dépassent à peine à l'arrière. Un axe fixe, avec ses deux roues métalliques, passe sous l'arrière de l'habitacle, laissant assez de place dans le gouttereau visible pour une porte d'entrée se rabattant contre le longeron. À l'avant, entre les deux longerons, un axe fixe et une troisième roue métallique, de même diamètre que les deux roues à l'arrière, complètent le dispositif véhiculaire. Sans doute devait-on pousser la cabane comme une brouette. La porte en bois est munie extérieurement d'un loquet métallique. La faible hauteur de l'habitacle exclut la position debout. Une houlette de berger, posée contre la paroi latérale, ajoute une touche réaliste à l'ensemble.
Roulotte No 11 Cette classique roulotte à trois roues est la propriété d'un particulier résidant à Richarville dans l'Essonne. L'habitacle est en forme de maisonnette basse, bardée de planches disposées verticalement et couverte d'une toiture à deux pentes revêtue de zinc. Sous la partie arrière de l'habitacle, un essieu fixe et ses deux roues métalliques laissent assez de place à l'avant pour ménager dans le gouttereau gauche une porte d'accès articulée sur deux gonds à penture et se rabattant à gauche. La porte a connu quelques vicissitudes : elle a été condamnée et une ouverture rectangulaire a été découpée dans sa partie basse pour le passage de quelque petit animal de ferme. Les deux longerons sur lesquels porte l'habitacle se prolongent à l'avant par des bras enserrant un axe fixe et sa roue métallique unique. Le bras de gauche est renforcé par une bande latérale de fer. On observe aussi un crochet métallique recourbé vers le ciel sur le dessus du bras. Sous l'avancée du toit au-dessus du pignon avant, le constructeur a installé une étagère.
Roulotte No 12 L'intérêt de cette classique roulote à trois roues en cours de restauration, est de nous laisser entrevoir, à l'angle avant droit, le cadre en bois de l'habitacle avec son poteau cornier raidi par des entretoises. Sur ce bâti, les planches sont clouées verticalement, les jointures étant protégées par un couvre-joint. L'habitacle est en forme de maisonnette (deux gouttereaux, deux pignons, un toit à deux eaux). Il repose sur deux longerons dépassants en bois, qui enserrent, à l'avant, la troisième roue et son axe métallique fixe.Cette roue frappe l'esprit par son diamètre plus grand que celui des roues arrière. La toiture est réalisée en planches jointives, protégées, semble-t-il, par une toile. L'entrée est ménagée dans le gouttereau gauche, la porte, articulée sur deux gonds à penture, se rabat contre le longeron gauche. L'habitacle n'est pas assez haut pour permettre la station debout. Le gouttereau de droite présente un trou d'aération en forme de losange. À l'arrière, les longerons portent une banquette en planches. Dans l'angle du pignon arrière, sous les rampants, s'ouvre une petite fenêtre au carré fermée par un volet
Roulotte No 13 Cette cabane à trois roues comporte, posé sur deux longerons, un habitacle en forme de maisonnette (deux gouttereaux et deux pignons) mais au toit en arc de cercle et non pas à deux versants. Les longerons dépassent d'une bonne longueur à l'avant pour accueillir un essieu fixe et sa roue centrale en fer ; à l'arrière, les longerons se réduisent chacun à un simple moignon sur lequel est fixé un crochet relevé en l'air. La bonne longueur de l'habitacle a permis de mettre l'entrée au milieu du gouttereau. La porte en bois, articulée sur deux gonds à ferrure, se rabat contre la partie gauche du gouttereau. Sous l'arrière de l'habitacle, se trouvent un essieu fixe et ses deux petites roues en fer. La petite taille de la photo ne permet pas de dire si le toit est zingué ou revêtu de toile imperméabilisée. Le toit bombé n'est pas sans évoquer celui des roulottes de forains ou de romanichels.
3 - Roulottes à station debout à deux ou trois roues Roulotte No 14 Avec cette roulotte de berger originaire de Davron (Yvelines), on passe à la taille supérieure : l'habitacle est assez haut pour que l'occupant puisse se tenir debout. La caisse est bâtie sur un plateau en bois soutenu par deux longerons qui saillent à l'avant. Le toit est à deux versants et couvert de zinc. Il saille d'une bonne longueur à l'avant, formant un auvent reposant sur deux consoles en fer forgé. L'entrée est ménagée dans le pignon. La face latérale de gauche est percée d'un fenestron fermé par un volet extérieur (on peut penser qu'il a son pendant de l'autre côté). La roulotte se déplace grâce à un essieu fixe et deux roues en fer, aucun timon n'est visible ni béquille pour redresser l'engin. La structure de l'habitacle se devine dans son gouttereau : le bardage a pour particularité d'être non pas extérieur aux montants mais intérieur. À ce qu'il paraît, cette roulotte était tirée par un cheval.
Roulotte No 15 Cette cabane de berger est à l'abandon dans une propriété privée à Grébault-Mesnil dans la Somme. Son habitacle épouse la forme classique de la maisonnette à deux pignons et deux gouttereaux et toit à deux versants. Il est d'une hauteur suffisante pour que le berger puisse s'y tenir debout. L'entrée se découpe dans la partie avant du gouttereau visible : la porte a disparu. La mobilité de la roulotte est asurée par un essieu fixe à deux roues métalliques disposé sous l'habitacle, à la moitié de sa longueur, et à l'avant par un dispositif métallique dont la structure exacte nous échappe. Dans le pignon avant, sous les rampants, s'ouvre un hublot au carré. De chaque côté du pignon visible, se dresse un montant d'angle supportant une sablière basse.
Roulotte No 16 Transférée au musée de plein air de Villeneuve-d'Ascq dans le département du Nord, cette roulotte de berger est originaire de Lignereuil dans le Pas-de-Calais et date du XIXe siècle. Elle servait de logement au berger après les récoltes en été et en automne. Elle était tirée par un cheval. L'habitacle est une classique maisonnette au toit à deux versants sauf que l'entrée est non pas latérale mais en pignon. Alors que les parois de l'habitacle sont en planches verticales, celles du toit sont en planches horizontales sans couvre-joints. Sur la photo, on aperçoit, par la porte ouverte, les colonnes et entretoises formant le bâti de l'habitacle. Très haute, la cabane permettait la position debout.
À l'avant se trouve un timon central en bois dont l'extrémité arrondie est traversée verticalement par une tige en fer reliée à un essieu pivotant à deux petites roues en fer. L'habitacle a deux hublots, l'un, carré, sous l'angle du pignon, l'autre, circulaire, dans un des côtés.
4 - Roulottes à station debout à quatre roues Roulotte No 17 Exposée au village musée de Sainte-Marie du Lac-Nuisement dans la Marne, cette roulotte permet, comme les trois précédentes, la station debout. Le berger a droit non plus à une sorte de lit clos sur roues mais à une petite pièce abritant une couchette, une tablette et un siège. L'habitacle a ses quatre faces bardées de longues lames de bois disposées verticalement et un toit surbaissé, à deux versants, apparemment zingué. L'habitacle repose sur un chassis métallique doté de deux essieux à roues métalliques (deux petites à l'avant, avec des amortisseurs à lames, deux grandes à l'arrière). Sous l'avant, se trouve une sorte de dispositif d'attelage dont la structure nous échappe mais qui comporte un décrottoir sur le côté (!). L'entrée est non pas dans le pignon avant mais à l'angle de celui-ci et du gouttereau de gauche. Cette roulotte appartenait à Daniel Grimpret, un agriculteur de Banogne (Banogne-Recouvrance, Ardennes).
Roulotte No 18 Cette photo, prise dans une grande ferme de la région de Compiègne (Oise), nous fait découvrir une haute et étroite roulotte de berger remisée sous un hangar et servant de cabane à des enfants. Elle se démarque des précédentes par ses deux essieux et ses quatre roues (deux grandes à l'arrière, deux petites à l'avant), mais surtout par l'encorbellement latéral que l'on observe dans la moitié droite du gouttereau : avec son pendant de l'autre côté, il permet de loger transversalement la couchette surélevée du berger et, partant, de libérer la partie avant de l'habitacle pour la porte d'entrée et divers aménagements (tels qu'étagère, tablette, siège ou banquette). Le toit, en forme de segment de cercle et marqué par un léger coyau de chaque côté, se prolonge au-dessus de chaque encorbellement. Portée par deux consoles en bois, son avancée au-dessus du pignon avant protège une petite ouverture au carré fermée par un volet en bois. On devine sous ce fenestron un macaron elliptique, sans doute la marque du charron qui a construit le véhicule. Selon le photographe, deux niches à chien s'ouvrent à la base du pignon arrière. L'encorbellement visible est percé d'une découpe circulaire servant de jour et/ou d'aération. Sous la végétation, on discerne le système d'attelage en bois en forme de triangle.
Roulotte No 19 Cette roulotte de berger du XXe siècle, photographiée à Villiers-le-Bel dans le Val-d'Oise, semble sortie du même atelier que la précédente. Seule différence notable : les roues arrière sont grandes et en bois cerclé de fer, les roues avant sont petites et métalliques. La vue étant prise depuis l'arrière, on aperçoit nettement, en haut de l' encorbellement et du pignon arrière, la découpe circulaire à usage de jour et/ou d'aération. Tout comme son pendant à l'avant, le pignon arrière est protégé par une légère avancée du toit portée par deux consoles latérales en bois. En bas, les petites ouvertures jumelles sont pour les chiens, lesquels dorment sous la couchette installée transversalement au niveau des deux encorbellements opposés. La porte d'entrée est dans la partie avant du gouttereau de gauche.
Roulotte No 20 Observée à Poulainville dans la Somme, cette roulotte de berger est du même modèle que les deux précédentes, sauf que les roues arrière sont entièrement métalliques et que l'essieu mobile et le dispositif d'attelage à l'avant ont disparu, entraînant le basculement du véhicule.
La même, vue depuis l'avant. On distingue le mot CABANE peint en blanc sous le fenestron fermé par un volet.
Roulotte No 21 Roulotte de berger obéissant à la même conception que les trois précédentes. Elle est restée plus de 70 ans à l'abri dans une grange fermée, à Wavignies (Oise), ce qui explique son bon état de conservation. Les quatre roues (deux petites à l'avant, deux plus grandes à l'arrière) sont métalliques. La porte d'entrée est dans la partie gauche du gouttereau visible.
Une photo de l'intérieur de l'habitacle
nous fait découvrir :
Les origines du véhicule sont dévoilées par la plaque du
constructeur : FORGE & CHARRONNAGE VASSEUR X A SANCOURT PAR HAM SOMME (il s'agit de la commune de Sancourt dans le département de la Somme).
Roulotte No 22 Cette photo d'une roulotte de même type que les quatre précédentes a le mérite de nous montrer le système d'attelage en triangle ou en A de ce type de roulotte. S'il y a une lucarne fermée par un volet à l'avant, par contre les encorbellements à l'arrière sont dépourvus de jour circulaire.
5 - Roulottes à station debout à trois roues Roulotte No 23 Cette roulotte restaurée est une variante à trois roues métalliques du type précédent. Les encorbellements latéraux ne comportent pas de jour circulaire ; par contre, le pignon avant arbore une baie vitrée plus grande mais sans volet. La partie avant de l'habitacle est traitée comme un encorbellement au-dessus de la roue avant. Celle-ci ne pivote pas, son essieu étant fixe.
La même roulote, vue quasiment de face. Le toit est à peine bombé. La roue métallique avant est plus fine et plus grande que les deux roues métalliques arrière, plus épaisses et plus petites. Sur le dessus des deux bras enserrant l'axe fixe de la roue, sont présents des crochets destinés vraisemblablement au tractage du véhicule.
Roulotte No 24 Conservée au Conservatoire de l'agriculture à Chartres (Eure-et-Loir), cette cabane mobile est de même conception que la précédente mais s'en éloigne par la présence d'une fourche et roue pivotantes combinées à un dispositif de traction métallique en T à l'avant et par le remplacement des encorbellements latéraux par des extensions partant de la base du châssis. Pour ce faire, le charron a allongé l'essieu fixe arrière. Par la même occasion, il a logé une niche à chien dans chaque décrochement. La porte d'entrée, ménagée dans le gouttereau de gauche, se rabat contre l'encorbellement. La lucarne du pignon avant est à deux vitres. Une troisième niche a son ouverture découpée dans le bas du pignon arrière. Il semble y avoir une plaque de charron sous la lucarne. Selon la notice de l'objet au Conservatoire de l'agriculture, le poids de la roulotte est de 230 kg. La roulotte aurait été construite par un certain R. Marié à Saint-Georges-sur-Eure vers 1950 et aurait servi vers 1950-1960.
Deux photos de l'intérieur, prises depuis l'entrée, nous donnent
une idée de l'aménagement de l'habitacle : On observe également la structure du bâti :
6 - Roulottes à station debout à deux roues et timon Roulotte No 25 Cette roulotte, exposée en plein air à l'écomusée d'Alsace à Ungersheim dans le Haut-Rhin, se rapproche des roulottes d'habitation permanente par sa taille et sa morphologie (toit bombé, auvent, entrée en pignon, lucarnes). Munie d'un essieu fixe et de deux roues à jante métallique, elle est tirée à l'aide d'un long timon axial en bois terminé par un grand anneau. Pour loger transversalement la couchette, le constructeur a ménagé un encorbellement de chaque côté du véhicule et sur toute sa longueur, d'où la forme évasée de l'habitacle. L'entrée est ménagée dans l'axe médian du pignon avant. Les parois latérales, le toit légèrement bombé s'avancent pour former un large auvent. On se demande comment faisait le berger pour entrer dans la roulotte puisque la couchette surélévée touche quasiment la paroi du pignon. En haut à gauche de l'entrée, on distingue une découpe circulaire, sans doute pour le passage d'un tuyau de poêle. La totalité de l'habitacle est zinguée extérieurement par mesure de protection contre les intempéries. Chaque gouttereau est pourvu d'une lucarne vitrée fermée par un volet extérieur en zinc.
Roulotte No 26 Abandonnée au beau milieu d'un pré, cette roulotte de Spicheren en Moselle, relève du même modèle que la précédente : toit bombé et parois latérales s'avançant pour former un large auvent autour du pignon avant, entrée s'ouvrant au milieu de ce dernier, timon axial en bois à l'avant, essieu fixe à deux roues en bois cerclées de fer, large habitacle en encorbellement au-dessus des roues, lucarne carrée dans le gouttereau visible (et vraisemblablement dans le gouttereau opposé et le pignon arrière). L'arbuste qui a poussé devant le pignon avant empêche de distinguer les détails. Le toit est zingué mais les parois latérales ont leur bardage de planches horizontales exposé à l'air et aux intempéries.
Roulotte No 27 Cette roulotte, rencontrée dans la « petite Suisse lorraine » (la vallée de l'Esch) en Meurthe-et-Moselle, stationne apparemment dans une propriété privée où elle sert encore. Elle est de même type que les deux précédentes : toit bombé et parois latérales s'avançant pour former un large auvent autour du pignon avant, entrée s'ouvrant milieu de ce dernier, essieu fixe à deux roues en bois cerclées de fer, large habitacle en encorbellement au-dessus des roues, lucarne carrée dans le gouttereau visible (et vraisemblablement dans le gouttereau opposé et le pignon arrière). Le timon axial a toutefois disparu : à sa place trônent un perron de quatre marches et une rambarde en bois. Comme dans le spécimen du musée d'Ungersheim, non seulement le toit mais aussi les pignons et les parois latérales sont zinguées.
Roulotte No 28 Exposée au musée agricole viticole de la ferme de Flancourt à Faverolles (Haute-Marne), un musé privé, cette roulotte de berger semble sortie du même atelier que les trois précédentes : toit bombé, large auvent protégeant la face avant, parois latérales en encorbellement au-dessus des roues, entrée axiale. Une différence toutefois : les roues en métal et non pas en bois ou à pneumatique.
Un timon court, prolongé par une pièce métallique terminée par un trou circulaire, part du montant de droite de l'entrée. On peut penser que la petite roue en métal posée contre le poteau du hangar est en fait la roulette de timon ou roue de manœuvre. La décoration bucolique plaquée sur le zingage n'est pas d'époque.
Roulotte No 29 Dans cette évocation bucolique photographiée au « Village des
vieux métiers » à Azannes, dans la Meuse, on aperçoit à l'arrière-plan une
grande roulotte de berger à toit bombé, à entrée en pignon, à auvent et à
lucarnes latérales, de même modèle que les quatre précédentes.
Une deuxième photo nous fait pénétrer à l'intérieur : à gauche de l'allée
centrale, se trouve la couchette surélevée, à droite une banquette et
au fond, dans l'angle de droite, une tablette pour prendre ses repas. Il
est difficile d'en dire plus. La paroi visible donne un aperçu du bâti
de l'habitacle : deux montants corniers avec, entre les deux, un sommier, puis
une entretoise et enfin un croisillon raidissant le panneau. La sablière n'est
pas visible. Le bout de la couchette semble reposer sur l'entretoise.
Roulotte No 30 On a là un spécimen évolué et tardif de roulotte de berger comme l'indiquent les fortes dimensions du véhicule, ses deux roues à jante métallique et à pneumatique, ses trois petites fenêtres vitrées et son confort intérieur. L'auteur des photos précise que l'intérieur comporte « un placard, une table pliante, un lit avec paillasse et un poële », à quoi il faut ajouter le siège pliable visible dans la photo de l'intérieur, et qu'il y a « sous le lit, trois niches pour les chiens », ce que corroborent les trois ouvertures extérieures à l'arrière et à la base de l'habitacle.
L'orifice circulaire dans l'angle supérieur droit servait à
faire passer le tuyau du poële. À l'avant, le dispositif métallique entre les
deux longerons servait à relier la roulotte vraisemblablement à un tracteur. On
aperçoit aussi des béquilles pour maintenir la roulotte à l'horizontale.
Le confort spartiate de l'intérieur : le poële en fonte (moins son tuyau d'évacuation de la fumée), la table rabattable, la chaise pliante, le lit au-dessus des trois niches. Les chiens étaient censés chauffer le lit au-dessus d'eux, car « il fait freu parfois en Normandie ».
7 - Roulotte à quatre roues Roulotte No 31 Avec cette roulotte encore en activité dans les prés salés de la baie de Somme, on atteint le nec plus ultra de la roulotte de berger. L'habitacle est un parallélépipède d'environ 5 m de longueur sur 2 de largeur (à vue de nez), fixé sur un chassis métallique comportant deux essieux. Les roues sont à jante métallique et à pneumatique. Son gouttereau de droite fait office de façade avec sa haute porte d'entrée vitrée et sa grande fenêtre à deux battants. La paroi est protégée par des planches à clin. Il en va de même du pignon avant. Le pignon arrière est apparemment en panneaux de contreplaqué. La toiture est à deux versants à peine marqués. Le matériau de couverture semble être des panneaux de tôle ondulée. Un escalier en bois de quatre marches est dressé devant l'entrée. Le train d'attelage, non visible ici, est en forme de triangle et métallique.
Conclusion Les départements où ces roulottes ont autrefois servi sont la Lozère (1 témoin), le Puy-de-Dôme (2), l'Eure-et-Loir (7), les Yvelines (2), l'Essonne (1), la Somme (3), le Pas-de-Calais (1), les Ardennes (1), l'Oise (2), le Val-d'Oise (2), le Haut-Rhin (1), la Meurthe-et-Moselle (1), la Haute-Marne (1), la Meuse (1). Un témoin est signalé en Normandie (No 30), c'est-à-dire soit l'Eure, soit la Seine-Maritime. Trois témoins ne sont pas localisés (Nos 4, 9 et 12). Quatre cabanes sont laissées à l'abandon, dans une friche (No 2), un pré (No 26), dans la cour d'une ferme (No 9), dans une propriété privée (No 15), et se dégradent lentement. Neuf autres sont à l'abri dans des musées publics ou privés (Nos 5, 6, 16, 17, 22, 24, 25, 28 et 29), où elles sont exposées, généralement après avoir été restaurées. Un spécimen (No 31) est encore en activité en 2015. Quelques rares dates sont disponibles : la No 16 (Lignereuil, Pas-de-Calais) date du XIXe siècle ; la No 5 (Musée de l'agriculture, Eure-et-Loir) a été fabriquée vers 1900 ; la No 19 (Villiers-le-Bel, Val-d'Oise) date du XXe siècle et la No 24 a été construite en 1950. Grâce à la No 21 (Wavignies, Oise), on sait que le charron de village était en mesure de construire une roulotte spacieuse où le berger pouvait se tenir debout, dormir sur un véritable couchette et manger sur une tablette. Peut-être a-t-il existé des catalogues et des réclames pour ces modernes roulottes et peut-on trouver d'anciennes factures correspondant à leur achat ? Quelques rares photos de l'intérieur de grandes cabanes-roulottes
(No 21 à Wavignies, Oise, No 24 au Conservatoire de l'agriculture à Chartres,
Eure-et-Loir, No 29 à Azannes, Meuse) nous donnent un aperçu de leur bâti : Ces grandes cabanes-roulottes pouvaient être zinguées non seulement sur le dessus, mais aussi sur leurs diverses faces (goutterots tout comme pignons), ainsi que le montrent les témoins Nos 25 (Ungersheim, Haut-Rhin) et 27 (vallée de l'Esch, Meurthe-et-Moselle). Un progrès notable dans la mobilité des petites cabanes à trois roues, conçues pour être poussées comme une brouette par le berger, a consisté en la transformation de la 3e roue, qui n'était pas orientable, en roue pivotante (No 24 au Conservatoire de l'agriculture à Chartres, ou en l'adoption d'un ensemble pivotant à deux roulettes métalliques (No 16 à Lignereuil, Pas-de-Calais). Rappelons que si la 3e roue convient en terrain plat, les plaines de la Beauce par exemple, un timon et des animaux de trait sont préférables en terrain pentu comme le massif du Cézallier au Cantal. Ce qui ne veut pas dire que le timon soit exclu de la plaine : au moins deux exemples de timon (No 25 dans le Haut-Rhin et No 26 en Moselle) s'expliquent par le poids important de la roulotte. Les chiens aussi sont concernés par l'amélioration des grandes cabanes-roulottes : des niches cloisonnées leur sont aménagées à une des extrémités de l'habitacle, en général sous la couchette du berger (No 19 à Villiers-le-Bel, Val-d'Oise, No 24 au Conservatoire de l'agriculture à Chartres, Eure-et-Loir, et No 30 en Normandie). Ces animaux n'ont plus à dormir sous la roulotte. Le présent article est loin d'être le be-all and end-all sur les dernières cabanes-roulottes de bergers, il doit être vu simplement comme ouvrant la voie à d'indispensables investigations sur le terrain : couverture photographique des témoins, relevés cotés, recherche des anciens propriétaires et utilisateurs, recueils de témoignages oraux, nature des restaurations éventuellement effectuées, etc.
ANNEXE La roulotte de berger en France : mise au point terminologique
On peut lire sur le site de l'association Les Amis d'Allègre (1), que dans le Velay (la Haute-Loire) et plus généralement en Auvergne, le nom de la roulotte de berger est « tueille » ou « teuille », « terme qui restitue en phonétique le terme utilisé en Velay et Auvergne pour ces petits abris » et qui « vient de tuile, en Occitan et Catalan teula, en Portugais telha ». Outre le fait qu'aucun dictionnaire de langue vellave ou auvergnate ne vient à l'appui de cette théorie, on voit mal le rapport entre un abri mobile en bois et une tuile. Le Dictionnaire occitan-français de Louis Alibert reste muet à la rubrique teule : pour le féminin teula, il donne « Brique ; dalle ; pierre plate ; ardoise ; brique servant à bâtir ; fourneau de cardeur de laine ; tuile ». De « roulotte », il n'est donc point question. De même, l'ouvrage fondamental sur l'habitat rural en Auvergne, Maisons paysannes et vie traditionnelle en Auvergne, de Luc Breuillé, Richard Dumas, Roland Ondet et Patrice Trapon (éditions CREER, 1980, pp. 295-296), ignore cette appellation et indique que la dénomination universellement employée autrefois en Auvergne pour l'habitat mobile était « carrosse de berger », et ce par dérision. Enfin, selon le site de l'association Cézallier Vallée de la Sianne, sur le versant oriental du Cézallier (Cantal), où l'élevage du mouton était au XIXe siècle une des activités de chaque village, le berger avait sa cabane sur roues, sa tsabone, en occitan « tsabona di pastre » (cabane de pâtre). Les seul termes occitans ressemblant à « tueille » sont le masculin tuèl (pour tudèl), signifiant, selon Louis Alibert, « tuyau de cheminée ; tuyau, tube ; gorge, gosier ; germe d'une graine », et son féminin tuèla, signifiant « marmite », « baquet » dans le Gévaudan, et « tranchée de drainage » à Arques dans l'Aude. À part l'image (ironique) du « baquet », rien donc qui puisse désigner une cabane en bois sur roues... Dernier point, le terme prétendument régional se métamorphose
en un terme générique applicable aux cabanes mobiles d'autres régions : Cela n'est pas sans nous rappeler ce qui s'est passé naguère en Provence avec le vocable « bòri / borie », désignant une ferme, une métairie (2), mis en avant pour déloger les trop prosaïques « cabane » et « cabanon » et promu à une carrière nationale dans le sens de « cabane en pierre sèche » : bories de la Dordogne, bories de la Drôme, bories des Alpes-Maritimes, etc. Maintenant qu'un certain intérêt se fait jour pour l'habitat mobile du berger, la prudence s'impose quant à la terminologie à employer pour décrire cet objet d'étude. NOTES (1) Voir, sur le site Les Amis d'Allègre, les documents suivants : - Les petites tueilles : http://www.amisdallegre.org/fichier_associe/petites_tueilles.pdf - La Tueille Degois et la roulotte de berger : http://www.amisdallegre.org/fichier_associe/tueilles_degois_et_roulottes_de_berger.pdf Également, sur une autre page du même site, le texte suivant : - La tueille du berger : http://www.amisdallegre.org/fichier_associe/la_tueille_du_berger.pdf
(2) Frédéric Mistral, dans son discours de la Sainte-Estelle du 24 mai 1882, ne disait-il pas : ...E se voulés que rèston, aqueli païsan, dins si vilage e dins si bòri... (« Et si l'on veut que ces paysans restent dans leurs villages et dans leurs fermes ») (citation aimablement communiquée à l'auteur par André Pierre Fulconis). © CERAV, Paris Référence à citer / To be referenced as :
Christian Lassure L’auteur : Agrégé de l'université, professeur honoraire, Christian Lassure est archéologue et ethnologue.
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