SAINT-AMAND-LES-EAUX À TRAVERS LES CARTES POSTALES ANCIENNES MARCHÉ SUR LA GRAND' PLACE VERS 1910
Extrait de Marcelle Derquenne (*),
« Saint-Amand naguère : images de la
ville et de ses habitants »,
Le marché est très fréquenté. La foule pose docilement pour la photo : évènement rare et important. Les visages sont graves : il faut faire sérieux ! Nous remarquons deux classes sociales. La classe aisée se distingue par l'élégance du costume : les dames portent manteau, fourrure, chapeau extravagant; les hommes sont en « melon ». Quant aux ouvrières et ménagères, elles n'ont ni manteau ni chapeau, mais elles ont le corsage, le long tablier de taille, très enveloppant et souvent en toile bleue, la pèlerine faite au crochet à la maison ou le châle. Elles sont tête nue ou portent un fichu; une personne âgée reste fidèle au bonnet blanc. Le chignon est très serré sur le sommet de la tête. Il existe aussi une coiffure plus seyante aux larges bandeaux. Les hommes ont le veston, le mouchoir de cou ou le cache-col et la casquette. Les plus âgès portent la moustache. Le facteur ( en haut à gauche) pose également pour la photo ainsi qu'un couple de commerçants ( en haut à droite).
Les personnes âgées ont souvent les joues creuses à causes de l'absence de dents : la sécurité sociale n'existe pas encore ! Très peu de jeunes enfants : on les a sans doute laissés à la maison sous la garde d'une grand-mère ou d'une voisine afin de gagner du temps. Quant à la saison : il fait froid, nous sommes sans doute en hiver. Pourquoi tant d'hommes et d'adolescents ? la photo a-t-elle été prise à midi, heure de sortie des ouvriers, dont certains font leurs achats ? Par ailleurs, beaucoup travaillent encore à domicile, tels les chaîneurs, et peuvent s'absenter pour acheter certaines denrées au marché lorsque la femme en est empêchée. Qu'achète-t-on au marché ? Surtout les produits fermiers : beurre, œufs, fromage, qu'on ne trouve pas au magasin (contrairement à ce qui est le cas actuellement) et qui proviennet des villages. (*) Ancienne directrice d'école maternelle et personnalité marquante de la ville aux plans culturel et social, disparue le 19 octobre 1989.
© CERAV Mis en ligne le 3 septembre 2012
Marché sur la grand' place vers 1910 Les maisons bombardées de la rue des Anges
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