SOUVENIRS D'ENFANCE DE LA RUE DU HAUT-PONT (ANNÉES 1950) LA POMPE À EAU En haut de la rue, il y avait une vieille pompe à eau en fonte, à laquelle les riverains qui n’avaient pas l’eau courante venaient remplir une bassine ou un broc. On y voyait surtout des femmes, les hommes étant à l’usine. |
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La pompe n’avait pas eu de coup de peinture depuis des lustres, on aurait dit
une vieille demoiselle aux habits couleur rouille. Le grand amusement des gamins
de la rue, c’était de relever le bras de la pompe le plus haut possible et de le
rabattre de toutes leurs forces contre son butoir. Les claquements répétés
faisaient sortir les voisins sur le pas de leur porte et le coupable se faisait
enguirlander : « T’mérites in’ claque, j’vas l’dire à t’père ». Les soirs d’été, la pompe servait à alimenter les batailles d’eau entre garnements jusqu’à ce qu’un adulte y mette le holà. L’hiver, la vieille demoiselle enfilait un manteau de paille pour se protéger du froid. Lorsque toutes les maisons riveraines eurent l’eau courante, les ménagères cessèrent de venir à la pompe. Sa triste silhouette continua à orner le trottoir quelques années durant, puis un beau jour elle disparut, déboulonnée de son socle par les ouvriers de la ville. |
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© CERAV | |
Mis en ligne le 22 juillet 2012 - Complété le 28 septembre 2012 | |
La maison démolie L'arrivée à Saint-Amand La pompe à eau |
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