ESCALIERS INCORPORÉS OU LIÉS À DES MURS DE SOUTÈNEMENT Flights of steps built into, or attached to, cultivated terrace-supporting walls Christian Lassure (texte et photos), Dominique Repérant (photos) Les moyens de passer d'une terrasse agricole à l'autre consistent principalement en rampes et en escaliers (les premières pour les attelages et les animaux de bât, les seconds pour les hommes). Ces dispositifs font appel à la maçonnerie en pierres sèches. Les rampes prédominent sur les pentes faibles alors que les escaliers prédominent sur les pentes fortes. Laissant de côté les rampes, nous examinerons ci-après les différents sortes d'escaliers rencontrés dans les terrasses de culture. 1 - Escaliers parallèles au mur (ou latéraux) Les plus répandus car les plus praticables, ces escaliers ressortissent de deux types : Dans le premier cas, il s'agit souvent d'un ajout au mur initial. Dans le deuxième cas, leur conception traduit le désir de ne pas empiéter sur la terre cultivable.
Dans les Cévennes gardoises, il n'est pas rare d'observer une succession de ces ouvrages, implantés le plus souvent dans l'axe de la parcelle et partant de la rivière en bas du versant pour atteindre la crête. 2 - Escaliers perpendiculaires au mur (ou transversaux) On les rencontre sous deux formes : Le premier, qui peut être postérieur à la construction du mur, est peu répandu car il empiète trop sur la bande cultivable. Lorsqu'il existe, il est très raide de sorte que son emprise au sol soit limitée le plus possible.
Le second, qui est nécessairement construit en même temps que le mur, est une solution plus rationnelle
Ici également, on observe des enfilades d'escaliers.
3 - Escaliers volants ou aériens Ce sont des escaliers constitués de longues et épaisses pierres plates qui saillent suffisamment par rapport au nu du mur pour servir de marches. Bâtis en même temps que le mur, ils se rencontrent davantage dans le schiste et le granite que dans le calcaire et le grès.
Si les blocs saillants, ou corbeaux, ont pour avantage de ne pas empiéter sur la bande de terre, ils ont par contre pour inconvénient de n'être pas réparables lorsqu'ils se cassent au ras du mur.
4 - Comment ascendre ou descendre l'escalier volant ou aérien d'un mur de soutènement Quiconque a essayé d'emprunter un escalier de lauses saillantes pour passer d'une terrasse de culture à une autre, n'a pas manqué de constater le caractère ardu, voire risqué, de la chose : Un début de réponse nous est donné par une photo prise en Corse dans les années 1970 par Jean-Marie Borel-Léandri et publiée à la page 205 de son livre Architecture et vie traditionnelle en Corse, paru en 1978 : on y voit deux poteaux en bois, un grand, posé contre la marche la plus basse, un petit, fiché juste derrière l'arase de la terrasse supérieure, une planche reliant transversalement le haut du grand poteau au bas du petit poteau. En se retenant de la main à cette traverse, l'usager peut ascendre ou descendre sans trop de difficulté. On chercherait en vain aujourd'hui un telle main courante en bois : de par son matériau, elle ne saurait être d'une grande longévité, surtout sur des terrasses à l'abandon depuis des lustres. Autre dispositif également évoqué pour le franchissement des marches volantes : une haute perche qu'empoigne l'usager du côté du vide et qu'il déplace au fur et à mesure pour éviter de basculer dans le vide.
Pour imprimer, passer en mode paysage
© CERAV Référence à citer / To be referenced as : Christian Lassure (texte et photos), Dominique Repérant (photos)
page d'accueil sommaire terrasses
|