UN GRAFFITI DE PIERRE MARTEL Pierre Martel's handwritten graffito found in the La Pique sheepshelter Jean Laffitte C'est en compagnie de Véronique Barre, de Carniol, que je me suis rendu vers ce très beau jas. Il est situé en direction du col du Négron, en bordure d'un chemin qui conduit au hameau des Hautes Ferrassières. Il se compose de deux grandes cabanes, dont une est écroulée. Chacune d'elles possédait une cheminée et de nombreux aménagements (sièges, niches, fenestrons).
L'intérieur de la cabane qui est encore debout possède de très nombreux graffiti dont un a retenu plus particulièrement notre attention. Il s'agit d'un écrit signé de Pierre Martel, fondateur de l'association Alpes de Lumière et co-auteur avec Pierre Coste, du livre Pierre Sèche en Provence. Écrite à la mine de plomb, sur cinq lignes, l'inscription est encore bien lisible. Sa forme poétique lui confère un intérêt particulier au regard des autres graffiti trouvés dans la cabane. En voici le texte : Le revisitèrent Pierre Martel emploie à deux reprises le terme ancien de « moult », qui ne s'employait guère en 1945, pour imiter un style ancien et aussi avec un mélange de provençal lorsqu'il écrit « avoust » pour parler du mois d'août. Ce graffiti nous dévoile un peu de l'état d'âme des visiteurs ce jour-là. Ils sont apparemment plusieurs à s'être rendus au Jas du Py de la Pique qu'ils affectionnent particulièrement, puisqu'ils sont heureux d'y revenir pour une nouvelle visite. On peut supposer que la fraîcheur qu'offrait l'intérieur de la cabane a dû les contenter car, en ce 17 août 1945, il devait faire très chaud. Mais il est vrai aussi que pour l'amateur de belles pierres qu'était Pierre Martel, ce jas réunissait toutes les conditions pour y revenir, tant par sa qualité architecturale et ses aménagements, que par les nombreux graffitis qui y sont gravés, et l'on sait que l'ethnologue provençal s'intéressait de très près à ces témoignages écrits sur la pierre. C'est certainement pour cela qu'il a lui aussi « apposé » ce texte suivi de son nom, au milieu des autres. Par contre, on ne saura rien des personnes qui l'accompagnaient puisque seule la signature de Martel est visible. On distingue cependant quelques lettres qui sont peut-être des initiales. Signalons que d'un point de vue historique, cette visite se passe en août 1945, soit un peu plus de deux mois après la fin de la 2e Guerre Mondiale. Pour imprimer, passer en format paysage © CERAV Référence à citer / To be referenced as : Jean Laffitte page d'accueil sommaire datation
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