MURS DE SOUTÈNEMENT À PAREMENT COURBE À ANTIBES (ALPES-MARITIMES) Retaining walls with curved external facing at Antibes, Alpes-Maritimes D'après Raoul Barbès Source : Le Bois du domaine Notre-Dame à La Garoupe - Antibes (06), M. Jean Laffitte, membre-correspondant du CERAV dans les Alpes-Maritimes, nous a envoyé un exemplaire d'un article publié par M. Raoul Barbès dans Mémoires de l'Institut de préhistoire et d'archéologie des Alpes-Maritimes : cette initiative, dont nous le remercions vivement, nous vaut la découverte de murs de soutènement aux caractéristiques peu communes : en effet, leur parement extérieur est courbe dans le sens vertical. Ces murs sont ceux d'un ensemble de terrasses se trouvant sur l'ancienne propriété de la famille Guide à Antibes, acquise par le Conservatoire du Littoral en 1980. Nous empruntons à Raoul Barbès la description qu'il donne de ces terrasses et des murs qui les bordent : « - elles ont fait l'objet d'une conception d'ensemble car elles sont presque parallèles, recoupées par trois chemins perpendiculaires à pente régulière ; - cette conception a été déterrminée en ce sens qu'elles ne suivent pas strictement les courbes de niveau, contrairement à ce que l'on rencontre habituellement ; - elles ont été exécutées avec beaucoup de soin et par des spécialistes, car les faces visibles sont très bien dressées et les retours d'angles également ; - les murs sont très hauts et très larges et ont une face arrière qui dépasse le niveau de la restanque supérieure. Le tableau donne les caractéristiques des diverses restanques ;
- un des murs de restanques est tellement haut qu'il est composé de deux plates-formes, la plateforme basse ayant servi d'échafaudage pour monter les pierres du mur de la restanque proprement dite ; - la plupart des murs de restanque sont à parement courbe, ce qui nécessite leur exécution avec un calibre qui donne une courbure régulière sur plusieurs dizaines de mètres de long. Le parement courbe relativement peu fréquent permet d'accroître la solidité du mur en donnant un effet de voûte, car avec le temps, les murs en pierre sèche à parement droit supportent moins bien la poussée des terres. Les têtes des murs sont verticales et le fruit moyen de ces ouvrages noté sur le tableau est assez important ;
- un retour d'angle est signé par deux pierres ajustées suivant un dessin courbe ;
- la surface utile dégagée par l'exécution des restanques par rapport à la surface épierrée est faible et le contexte rocheux existant dans les parties restées naturelles est le témoignage d'un travail énorme car, en plus de l'épierrement et de l'exécution des murs, il a fallu casser des têtes de rochers en place ; - le remplissage en partie supérieure des murs des restanques a été bien nivelé et l'on peut y marcher sans difficulté ; - le travail donne cependant une impression d'inachevé dans les parties est et nord : le mur de la restanque A est moins bien fini et le dessus moins régulier, la murette B s'appuie sur A et sert d'arrêt au pierrier C, le pierrier D est un amas aligné en vue peut-être du remplissage d'un mur non exécuté, la murette E est en maçonnerie plus grossière et en partie ébouléle mur en partie éboulé de la restanque F n'est pas droit et ses parements sont mal finis, la murette G est assez grossière, le mur H est une ébauche mal finie ; - la grande allée en partie basse est soutenue par un mur du même style que les murs de restanques. Dans sa partie centrale, ce mur est surmonté par une murette en béton sur laquelle a été posé un grillage ; - le mur de clôture au droit du portail côté est, entre les stations du chemin de croix VI et VII, est du même style avec parements intérieur et extérieur courbes et de très grosses pierres de taille : ce mur sert de soutènement, sur quelques mètres, au chemin du calvaire. Tous ces éléments pourraient suggérer que cet ouvrage a été réalisé ou au moins supervisé par des spécialistes dans un laps de temps assez bref. » L'auteur rattache cet ensemble de murs à la construction en 1760 de la bastide marquée L sur le plan, mais il signale l'existence d'autres murs à fruit incurvé à la datation plus tardive : 1827 pour plusieurs murs à Biot, XXe siècle pour des murs à la Roquette-sur-Var. Il évoque la possibilité d'un phénomène de mode à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe. Pour se procurer l'article de Raoul Barbès : IPAAM, 29, corniche du frère Marc - 06000 NICE Consulter aussi la page : http://www.archeo-alpi-maritimi.com/murs_parement_courbe.php Pour imprimer, passer en format paysage © CERAV Référence à citer / To be referenced as : Murs de soutènement à parement courbe à Antibes (Alpes-Maritimes), d'après l'article de Raoul Barbès (Retaining walls with curved external facing at Antibes, Alpes-Maritimes), adapted from an article by Raoul Barbès) page d'accueil sommaire maçonnerie sommaire terrasses
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