TOUR D'HORIZON DES RÉGIONS À TERRASSES DE CULTURE EN FRANCE A tour of the regions with agricultural terraces in France Les terrasses de culture en France se rencontrent principalement dans les régions méditerranéennes, où elles constituent une réponse efficace aux contraintes du relief et à la violence des précipitations. Lorsqu'on descend la vallée du Rhône, les premières terrasses apparaissent sur les versants au sud de Vienne dans l'Isère, en même temps que se dessinent, dans la végétation et la lumière, les premières influences méditerranéennes. En rive droite, il y a tout d'abord les terrasses du vignoble de Condrieu dans le Rhône. Plus bas, en rive gauche, ce sont les coteaux de Tain-l'Hermitage dans la Drôme, et en rive droite, les versants du Vivarais avec le vignoble de Saint-Péray. Plus à l'Ouest, en Haute-Loire, de nombreuses terrasses se voient encore dans les vallées de la Loire, de la Borne et de l'Allier, ainsi que sur les coteaux environnant le bassin du Puy-en-Velay.
Dans le sud de la Drôme, les terrasses occupent la région des Baronnies; en Vaucluse, elles occupent le pied de chaque massif : Ventoux, Dentelles de Montmirail, Monts de Vaucluse, Luberon. On les retrouve dans les Alpes-de-Haute-Provence (vallées de la Durance et du Verdon) et dans les Hautes-Alpes (vallées du Buëch).
Végétation et lotissements tendent à les effacer du paysage dans les Bouches-du-Rhône mais elles restent visibles dans les oliveraies des Alpilles, sur les collines marseillaises, sur le versant sud de la Sainte-Victoire et celui de la Sainte-Baume.
Dans le Var, on les rencontre aussi bien sur la côte que dans l'arrière-pays (Draguignan, Brignoles, Saint-Maximin). Dans les Alpes-Maritimes, elles accueillent les cultures florales de Grasse et de Nice, les cultures de citronniers de Menton et remontent les vallées qui s'enfoncent au cœur du département (Var, Roya, Tinée, Vésubie, Paillon).
Sur la rive droite du Rhône, les Monts d'Ardèche et des Cévennes arborent des terrasses spectaculaires, où les effets de l'abandon le disputent aux efforts de reconquête ponctuelle.
Puis ce sont les versants du Mont Lozère, les collines gardoises et les coteaux du bas Languedoc. Plus au sud, dans les Pyrénées-Orientales, résistent vaillamment les terrasses vinifères des Monts Albères (Cru Banyuls). Celles du Conflent et de la vallée de l'Agly sont à l'abandon. Vers l'ouest, dans la vallée de l'Ariège, dans le Tarn, elles se clairsèment et disparaissent. Dernière touche au tableau, la Corse, où les terrasses, autrefois si denses (Cap Corse et Castagniccia), ont été gagnées, pour la plupart, par le maquis. En dehors des régions méditerranéennes, les terrasses agricoles ne se rencontrent que sur les coteaux du Rhin et de la Moselle, où elles sont associées à la vigne.
Sources : - Sébastien Giorgis, Les paysages de terrasses, dans Actes du séminaire des 11-12 octobre 1995 à Gordes (Vaucluse) sur "Les murs de soutènement routiers en pierre sèche", www.volubilis.org - Anny de Pous, L'architecture de pierre sèche dans les Pyrénées méditerranéennes, dans Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques, nouvelle série, 3, année 1967, pp. 21-115, en part. p. 26 (Murs de soutènement). - Nicolas Caron (caron.nico[at]wanadoo.fr), communication faite à l'auteur en date du 7 mars 2003. Pour imprimer, passer en mode paysage © CERAV Référence à citer / To be referenced as : Christian Lassure, page d'accueil sommaire terrasses
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