RESTAURATION DE LA CABANE DE BERGER DE L'HIVERNET Third stage of the restoration of L'Hivernet shepherd's hut Louis Cagin Une troisième phase de travaux, en juillet 2018, a permis d’achever la restauration de la cabane de berger de l’Hivernet sur les alpages d’Embrun (05). Il s’agissait d’une action bénévole portant sur un week-end,
action à laquelle ont participé
1.- APPROVISIONNEMENT EN LAUZES Lors de ces deux journées, nous avons achevé la couverture en lauzes. La réserve de lauzes disponibles n’étant pas suffisante, nous avons cherché alentour et exploré la falaise. Certains de ses lits étaient
composés de lauzes identiques à celles utilisées initialement pour la cabane. Cette recherche nous a permis de répondre à la question de l’origine des pierres de la cabane et de confirmer qu’elles semblent bien issues des différentes couches géologiques découvertes par la coupe de la falaise (fig. 17 et 18). Idem pour le linteau millésimé de 1617 qui a donc dû être choisi, taillé et travaillé sur place (nous espérons enrichir ce compte rendu de l’avis d’un géologue sur ces points). 2. MISE EN ŒUVRE 2.1 Méthode de pose des lauzes Lors de la première restauration, nous avions essayé de poser les lauzes « en rectangle » (selon des lits réguliers qui dessinaient des lignes parallèles). Il nous est vite apparu que cette méthode impliquait un besoin disproportionné de pierres. Nous avons donc modifié la pose des lauzes en nous adaptant à leur morphologie, ce qui nous a conduit à les placer « en losange » pour faciliter les recouvrements. Nous obtenons un aspect final irrégulier de la couverture (fig. 3 et fig. 4).
2.2 Calage Nous n’avons pas mis de terre entre la voûte et les lauzes. Nous avons utilisé des pierres de petits volumes pour caler les lauzes, les maintenir en bonne place, dans la bonne inclinaison. 3. OBSERVATIONS, GRAFFITIS ET OBJETS RECENSÉS Nous avons trouvé quelques nouvelles lauzes marquées de graffitis. Nous les avons photographiées et ajoutées à l’inventaire fait par Pascal Saulay du Parc des Écrins.
Nous ne sommes pas intervenus sur l’intérieur de la cabane, cependant, nous avons découvert un bouton placé dans le joint entre deux pierres. Il semble correspondre à celui d’un uniforme des armées napoléoniennes du 1er Empire, possiblement du 12e régiment d'infanterie de ligne qui a guerroyé dans les Alpes vers 1800 [1]. Janick Roussel a également analysé les tessons de fiole en verre trouvés lors de notre précédente intervention de 2017, sous les dalles du sol que nous avions interprétés comme « sol d’origine ». Voici ses conclusions :
Cloé Verwaerde a découvert une pierre plate gravée plus haut dans l’alpage, celle-ci affleure au sol et se trouve située près de la crête de la falaise sous-jacente à l’alpage côté Embrun. Le lieu se situe en surplomb du sentier d’accès à l’alpage et correspond certainement à un poste de garde. Il était peut-être prisé par les bergers pour surveiller les arrivées et les départs tout en gardant un œil sur les bêtes (fig. 9 à 11). Les photos ont été ajoutées à l’inventaire des graffitis de la cabane et de ses alentours [2].
Nous avons également exploré un site proche de la cabane situé un peu plus haut dans l’alpage, sur le replat surjacent à la falaise (44.604955, 6.449757 Altitude : 2297 m). Il se trouve, lui aussi, au pied d’une falaise, sous un important chaos de pierres. Nous n’avons trouvé aucun graffiti ni artefact intéressant sur le site que nous n’avons exploré que visuellement sans intervenir sur le positionnement des pierres. Cependant, Marion Molina, la bergère actuelle, nous a communiqué des clichés de graffitis repérés sur zone lors de ses gardes. Elle a découvert des graffitis à proximité du site ruiné, proche de la cabane (cf. fig. 11). Ils sont millésimés fin XIXe siècle et les représentations de croix pourraient être liées à la célébration de Pâques [3]. 4. OBSERVATIONS DES VESTIGES LITHIQUES Le site laisse encore lire des appareillages de bas de murs ruinés (fig. 13 et 14). Nous y avons lu un espace composé de quatre unités regroupées en deux modules doubles et séparés par un passage.
À droite de ces modules, un espace poursuit le passage et dessine, sur le même niveau, une esplanade maintenue par des murets de soutènement. Au pied de cet ensemble, se situe un grand enclos dont le mur ruiné, dessine encore un grand arc de cercle dans l’alpage (cf. fig.11). Nous avons effectué un relevé sommaire du lieu (cf. fig. 15).
Nous avons profité de ces deux journées pour récolter les échantillons de coquilles d’escargots dans le cadre de l’enquête malacologique des ouvrages en pierre sèche.
NOTES [1] Eléments de recherches effectuées par Janick Roussel, à confirmer. Lien à consulter : http://frederic.berjaud.free.fr/Articles_de_Didier_Davin/012edeligne/12e_de_ligne.htm [2] Ces prises de vues sont accessibles aux chercheurs, nous contacter pour y avoir accès (unepierresurlautre@laposte.net). [3] Communication de Hugues Chatain : « sur un socle une "croix voilée". Peut-être ce graphisme (dans l'horizon culturel moderne) représente-t-il les croix que l'on voilait de violet le Vendredi Saint en mémoire de la mort du Christ. La présence, sur votre site, d'un socle (présent également sur les croix simples voisines) pourrait conforter cette hypothèse ». Pour imprimer, passer en format paysage © CERAV Référence à citer / To be referenced as : Louis Cagin Sites de l'auteur sur la Toile : http://pierreseche.over-blog.com et ttp://unepierresurlautre.wordpress.com
Restauration de la cabane de berger de L'Hivernet à Embrun (Hautes-Alpes) : première étape
Restauration de la cabane de berger de L'Hivernet à Embrun (Hautes-Alpes) : suite
Restauration de la cabane de berger de L'Hivernet à Embrun (Hautes-Alpes) : troisième étape
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