LE PAYSAGE DE TERRASSES DU CRU "BANYULS" (PYRÉNÉES-ORIENTALES)
ET SON ÉVOLUTION

The terraced landscape of the Banyuls vineyard, Pyrénées-Orientales:
an insight into its changes

Guy Oliver (*)

INTRODUCTION

Le Cru "Banyuls" couvre les quatre communes de la côte Vermeille (du Nord au Sud : Collioure, Port-Vendres, Banyuls-sur-Mer et Cerbère) qui constituent le canton du même nom dans les Pyrénées-Orientales. Cette délimitation a été fixée par le décret du 18 septembre 1909, et divers décrets déterminent les conditions d'encépagement, de culture, de vinification et d'élevage des vins pour les appellations qui sont produites sur ce territoire : "Banyuls" et "Banyuls Grand Cru" pour les VDN (vins doux naturels), et "Collioure" (rouge et rosé) pour les vins secs.

 

1 - VIGNOBLE DU CRU "BANYULS"

Dès l'Antiquité, la vigne est cultivée sur les pentes dominant la Méditerranée. Au Moyen Âge, la réputation des vins de Collioure est déjà établie

Sur ce territoire, la vigne constitue une monoculture qui s'étage du niveau de la mer jusqu'à près de 500 m d'altitude environ, sur des terrains à forte pente (parfois plus de 45 %), constitués par les schistes des Albères, datant de l'ère Primaire, derniers contreforts des Pyrénées au contact de la mer Méditerranée. La tour de Madeloc, à 656 m d'altitude, se trouve à moins de 5 km à vol d'oiseau de la mer.

Le climat de la région est typiquement méditerranéen : étés chauds et secs, hivers doux. Les précipitations, rares en été sauf quelques orages parfois violents, sont surtout concentrées en automne et, en moindre quantité, au printemps ; la plupart du temps elles se présentent sous forme d'averses violentes. La région reçoit autant d'eau que Paris, environ 650 mm par an, mais en quelques jours seulement.

La vigne est une culture pérenne, mais elle assure une faible couverture du sol en période de végétation et pratiquement nulle pendant le repos végétatif.

Ainsi, tous les facteurs sont réunis pour entraîner une importante érosion du sol. D'après Furon (1950), le ruissellement de 250 mm de pluie sur une pente à 16 % emporte 23 mm sur une prairie au lieu de 177 mm sur un sol dénudé, l'érosion enlève 80 kg de terre sur un hectare de prairie et 220 t. sur un terrain cultivé mais dépourvu de tapis végétal.

Ferrer (1930) souligne que le vignoble du Cru "Banyuls" est un vignoble de petite propriété où le travail est essentiellement manuel et la mécanisation inenvisageable. La situation n'a guère changé depuis cette date. Dans ces conditions, l'impact des répercussions socio-économiques est d'autant plus important et grave.

 

2 - PAYSAGE DE TERRASSES DU CRU "BANYULS"

Afin de lutter contre l'érosion dévastatrice, la mise en place de terrasses de culture a été nécessaire de longue date. Dans le Cru "Banyuls", il s'agit de "terrasses sèches", c'est-à-dire non irriguées. Divers auteurs se sont penchés sur ce sujet (Ferrer, 1930 ; Bécat, 1973 ; Poirot et coll., 1994 ; Dourdan et coll., 1995 ; Alcaraz, 1997-1999 ; Dupuy, 1999).

Le sol proprement dit est de faible épaisseur, parfois de 10 à 20 cm à peine. Il est retenu par des murettes (0,30 à 1 m) en pierre sèche (fig. 1) délimitant des terrasses (feixes) dont la largeur est inversement proportionnelle à la pente : 6-7 m sur les pentes à 25 %, 5 m sur celles à 30 %, 2-3 m sur celles à 45 % (Ferrer, 1930). Le moindre recoin de terre est utilisé pour planter quelques ceps, voire un seul. Dans ces murettes on distingue trois types d'éléments (fig. 1) : à la base, de grosses pierres constituant le soubassement (cossols), généralement enterré, mais pouvant être visible lorsque la roche-mère, sur laquelle il est posé, affleure à la surface ou lorsqu'il a été mis a nu par l'érosion ; au sommet, de grosses pierres plates (lloses) formant le "chapeau" (coverta) de la murette ; entre ces deux assises, le corps de la murette est composé de pierres (rocs de paret) ayant une face plane (cara) tournée vers l'extérieur. À l'arrière des murettes, un cailloutis (raplum) sert au drainage. Le fruit des murettes contribue à assurer la solidité de la construction et à lutter contre l'érosion. En effet, l'eau de ruissellement, passant par-dessus une murette ne tombe pas directement sur le sol où elle provoquerait une érosion accentuée par la hauteur de chute : en tombant d'une pierre sur l'autre, la force cinétique est brisée et l'érosion potentielle est amoindrie (Centène, in verbis). Certaines murettes servent de chemin pour accéder aux parcelles ou aux terrasses supérieures. Dans le Cru "Banyuls", le réseau de murettes représenterait 6 000 km, c'est-à-dire 1 000 km de plus que la Muraille de Chine (Alcaraz, 1999c).


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Fig. 1 - Murette en pierre sèche à Cerbère . a : cossol, b : rocs de paret, c : coverta.

Fig. 2 - Rigole dallée à murs parementés à Cosprons (Port-Vendres).

Fig. 3 - Réseau de rigoles ou Peu de gall à Cosprons (Port-Vendres).

Fig. 4 - Rigole avec, au premier plan, une paroi en mur parementé (à droite) et une paroi en dalles verticales (à gauche). Dans le fond de la rigole, une dalle-barrage (Cerbère).

Afin de limiter l'érosion, le vigneron canalise les eaux de pluie. L'eau de ruissellement d'une série de terrasses est collectée dans une rigole (agulla) pavée et parementée (fig. 2), disposée en diagonale. Ces rigoles se jettent dans la branche principale, généralement disposée dans le sens de la pente et l'ensemble forme un réseau de géométrie particulière (peu de gall, littéralement : pied de coq) (fig. 3). Dans certains cas, la rigole principale peut constituer la limite entre deux parcelles voisines. Le pavage (empedrad) recouvrant le fond des rigoles peut avoir plusieurs fonctions : protéger le fond de la rigole lorsqu'elle est installée sur un sol meuble ; empêcher le développement de la végétation ; faciliter le déplacement lorsque la rigole est utilisée comme voie d'accès. La disposition du pavage permet de régulariser ou de modifier la pente de la rigole de manière à réduire le courant. La force du courant d'eau qui s'engouffre dans ces rigoles, est encore brisée par des micro-barrages constitués de dalles (lloses) verticales plantées en travers (fig. 4). Selon la topographie du terrain, une paroi de la rigole est constituée par un mur parementé et l'autre par une série de dalles plantées verticalement (fig. 4). Parfois, de grosses dalles servent de passerelle pour franchir aisément ces rigoles (fig. 5). De temps en temps, on rencontre des escaliers-volants réduits à une seule marche (fig. 6). Il y a quelques années, le charroi des comportes (samals) servant au transport des raisins était effectué par des mulets richement harnachés qui se faufilaient dans ce véritable dédale.

L'érosion est quand même importante. Des puits secs permettent de décanter et de récupérer une partie de la terre enlevée que l'on remonte (c'est l'opération appelée : desfonsar) périodiquement (tous les 4 à 5 ans). Ce travail est généralement accompli à l'aide d'outils traditionnels : une bêche de forme triangulaire (cavec) et une corbeille à deux poignées (banasta).

La présence de pierres dans le sol cultivé rend le travail manuel encore plus pénible. Une partie de ces pierres a vraisemblablement servi à l'édification des constructions en pierre sèche. Celles qui restaient ont été progressivement éliminées et entassées en tas d'épierrement (pedragers ou tarters) (fig. 7). Afin de gagner de la place, les tas d'épierrement sont, éventuellement, installés sur des affleurements rocheux impropres à la culture (fig. 7).

Afin de disposer de l'eau nécessaire pour les traitements phytosanitaires, les viticulteurs avaient construit des citernes également en pierre sèche.

Les éléments de datation sont rares. À Cerbère, l'année de construction (1928) a été tracée en pierres claires dans le corps d'une murette (fig. 8).

 

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Fig. 5 - Dalle-passerelle à Banyuls-sur-Mer.

Fig. 6 - Marche volante fixée dans une murette à Cerbère.

Fig. 7 - Tas d'épierrement sur un affleurement rocheux à Cerbère.

Fig. 8 - Datation dans le corps d'une murette à Cerbère.

Des cabanes en pierre sèche (que l'on désigne localement par un terme inapproprié : orris), bâties avec le matériau local (schiste), peuvent servir pour s'abriter en cas de mauvais temps ou pour entreposer les outils (fig. 9-10). Souvent, ces cabanes sont adossées à uneparoi rocheuse (fig. 11) ; la plupart sont de forme circulaire avec une porte basse (0,80 à 1,30 m). À Collioure, l'une d'elles est munie d'une toute petite fenêtre (utilisation pour la surveillance ?) (fig. 12).


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Fig. 9 - Cabane circulaire en pierre sèche à Cosprons (Port-Vendres).

Fig. 10 - Cabane quadrangulaire en pierre sèche à Banyuls-sur-Mer.

Fig. 11 - Cabane adossée à la paroi rocheuse à Banyuls-sur-Mer.

Fig. 12 - Cabane avec une petite fenêtre à Collioure.

Les conditions d'exploitation sont telles qu'Alcaraz (1999c) n'hésite pas à qualifier ce travail de "viticulture héroïque" qu'elle caractérise par une formule lapidaire mais juste : "trajets à pied, travaux à bras".

 

3 - ÉVOLUTIONS TECHNIQUES ET SOCIALES : LEURS CONSÉQUENCES

Les conditions de culture impliquent des travaux longs et pénibles car ils sont réalisés manuellement, répertoriés et décrits par Ferrer (1930) et Alcaraz (1997 et 1999c). Au fil du temps, les transformations socio-économiques et techniques ont modifié les méthodes culturales ainsi que le paysage.

À partir de 1882, le vignoble de la côte Vermeille subit les attaques du Phylloxéra (Dactylosphaera vitifolii = Phylloxera vastatrix), un puceron originaire des États-Unis. La destruction du vignoble qui en résulte entraîne un changement radical du paysage. La reconstitution du vignoble se heurtant à des difficultés, souvent d'ordre financier, beaucoup de vignes, surtout celles exposées au Nord, sont abandonnées et certaines sont remplacées par des suberaies. Entre les deux guerres, la mévente du liège, concurrencé par les productions espagnole et portugaise, conduit à l'abandon de cette exploitation et les terrasses, disparues sous l'embroussaillement, réapparaissent comme autant de vestiges du passé lorsque les incendies de forêt, fréquents dans ce secteur, détruisent la végétation.

Après la Seconde Guerre Mondiale, la mévente du vin entretient un marasme économique qui n'encourage pas le maintien des successeurs sur des exploitations trop petites dont la rentabilité reste limitée et la mécanisation pratiquement impossible. Actuellement, le GICB (Groupement Intercoopératif du Cru Banyuls) regroupe 1 100 viticulteurs exploitant 1 400 ha. La plupart des exploitants sont des pluri-actifs.

Les routes stratégiques, construites vers 1880 pour relier les fortifications qui dominent la baie de Paulilles, sont devenues des routes touristiques et facilitent l'accès aux parcelles situées sur les hauteurs. Les principaux chemins d'exploitation, en terre, ont été transformés en de belles pistes et certaines sont même goudronnées. Parfois, profitant de pistes DFCI (Défense des Forêts Contre l'Incendie), de nouvelles voies sont ouvertes. Les déplacements et les transports se font maintenant en véhicules, mais toutes les parcelles ne sont pas directement accessibles. Le transport de la vendange à dos de mulet a pratiquement disparu, une seule mule est encore utilisée pour effectuer cette tâche.

Les cabanes en pierre sèche (fig. 9-12), aujourd'hui peu utilisées, sont remplacées par des cabanons (casots) en maçonnerie (fig. 13-15) dont certains prennent l'allure et l'ampleur de résidences secondaires (fig. 16). Heureusement, le savoir-faire n'est pas totalement perdu et une opération de reconstruction a eu lieu récemment (Dourdan et coll., 1995). À Port-Vendres, dans la vallée de Cosprons, une cabane quadrangulaire, commencée il y a une quarantaine d'années, a été arrêtée au sommet des murs et n'a jamais été terminée ; le toit aurait probablement été en tuiles ou en tôles ondulées de récupération comme on peut le voir ailleurs (fig. 13-14).

 

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Fig. 13 - Cabanon (casot) à toit en tuiles à Banyuls-sur-Mer.

Fig. 14 - Cabanon (casot) à toit en tôles ondulées de récupération à Cosprons (Port-Vendres).

Fig. 15 - Cabanon (casot) maçonné à Banyuls-sur-Mer.

Fig. 16 - Transformation d'un cabanon (casot) maçonné en "résidence secondaire" à Banyuls-sur-Mer.

"Après la guerre, l'évolution technologique est tellement rapide et les possibilités techniques si extraordinaires, que les hommes succombent à la tentation de vouloir tout changer" (Neuray, 1982 : 12). Dans le Cru "Banyuls", de grandes modifications concernent les méthodes culturales. Comme partout ailleurs, le désherbage chimique s'est substitué au bêchage manuel. La mécanisation, indispensable pour faire face au problème de la main d'œuvre, a eu les conséquences les plus graves. Depuis 1980, un profond bouleversement provient de l'utilisation du bulldozer et de la création de "nouvelles vignes" où les murettes sont remplacées par de simples talus et les terrasses font place à des banquettes plus larges et à pente plus forte (fig. 17). On peut alors avoir les plus grandes craintes en ce qui concerne l'érosion (fig. 18) sur ces terrains pratiquement nus qui, profondément remués, sont encore instables ; toutefois, après quelques années le tassement de la terre peut atténuer le processus érosif. Le tablier des pistes d'accès a été établi en contre-pente (fig. 19) de manière à canaliser l'eau de ruissellement tombant de la parcelle amont et éviter qu'elle ne passe dans la parcelle aval.

 

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Fig. 17 - "Nouvelle vigne" sans murette à Cosprons (Port-Vendres.

Fig. 18 - Ravinement sur le talus d'une "nouvelle vigne" sans murette à Cerbère

Fig. 19 - Piste avec tablier à contre-pente à Cosprons (Port-Vendres).

Fig. 20 - Les vignes entretenues ont arrêté l'incendie qui a brûlé les parcelles abandonnées et embroussaillées à Collioure.

Au cours des incendies ravageant le maquis, il s'est avéré que les vignes cultivées constituaient des barrages efficaces contre la propagation du feu (fig. 20). Ces constatations ont conduit la DDAF (Direction Départementale de l'Agriculture et de la Forêt), après le grand incendie de 1986, à mettre en place un programme destiné à réaliser des "barrages" anti-feux en amont des vallées par l'installation de "vignes pare-feux" (fig. 21) établies sur le modèle des "vignes nouvelles". Actuellement une centaine d'hectares de vignes, représentant environ les deux tiers du programme, ont été créées et leur rôle s'est déjà avéré efficace.

 

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Fig. 21 - "Vignes pare-feux" à Cerbère.

Fig. 22 - "Pelle-araignée" en action à Banyuls-sur-Mer.

Depuis une dizaine d'années, l'emploi de la "pelle araignée" (fig. 22) permet une préparation mécanique du sol avant l'installation de la vigne tout en respectant les murettes. Cet engin peut accéder pratiquement partout et atteindre des parcelles inaccessibles aux bulldozers à cause de leur enclavement et de l'absence de pistes d'accès. L'articulation de ses cinq "pattes" permet à cette machine de passer d'une terrasse à l'autre avec une aisance déconcertante, comme si elle escaladait un escalier de géants.

Des mesures agri-environnementales ont été mises en place par la DDAF grâce à un cofinancement de la Commission européenne, du Ministère de l'Agriculture, du Conseil régional Languedoc-Roussillon et du District de la côte Vermeille, afin d'améliorer la rentabilité des exploitations : réduire le morcellement parcellaire, augmenter la superficie moyenne des exploitations, faciliter l'installation des jeunes. Alcaraz (1999c) rappelle aussi que deux OGAF (Opération Groupée d'Aménagement Foncier) ont été mises en place en 1970 et de 1991 à 1995. Pour des raisons économiques, la première a conduit à la création de "nouvelles vignes". La seconde était destinée à encourager l'entretien des constructions en pierre sèche (murettes, rigoles). À noter que les coûts de remplacement ou d'entretien des vignes (Pacheco, 1997 ; Dupuy, 1999), montrent que les techniques les plus économiques sont les moins respectueuses du paysage.

 

4 - RECONNAISANCE DU "PAYSAGE DE TERRASSES"

Alcaraz (1999a : 9) remarque que les terrasses anciennes sont à la mode et que chacun les réinvestit à sa façon. Ambroise et coll. (1989 : 13) soulignent l'indifférence manifestée à l'égard de ces exploitants agricoles ayant façonné ces gigantesques et complexes aménagements, sans subventions ni Sécurité sociale et qui ne devaient compter que sur eux-mêmes. Ces auteurs ajoutent : "On observe aussi, à présent que leur nombre diminue dramatiquement, la part que ces paysans occupent dans notre culture". Des expositions, consacrées à ces édifices, ont été réalisées en hommage à ces constructeurs (Rouvière, 1991 ; Ogel et Prud'Homme, 1993).

Le paysage de terrasses du Cru "Banyuls" résulte du travail acharné de générations de viticulteurs. Au nom de la sauvegarde d'un patrimoine architectural remarquable, on pourrait exiger le maintien des murettes et interdire l'installation de "nouvelles vignes" qui en seraient dépourvues. Sur le plan économique, de telles contraintes seraient difficilement supportables pour les viticulteurs. Ces derniers devraient-ils les endosser seuls pour satisfaire notre désir de sauvegarder une valeur esthétique, au risque de voir disparaître cette profession et, à la longue, le paysage même qu'elle entretient ? La Société est-elle prête à payer le prix nécessaire ?

En application de la Loi du 8 janvier 1993 sur la protection et la mise en valeur des paysages, ce terroir typique a reçu le label "Paysage de Reconquête" qui est décerné à des sites remarquables soutenus par des activités économiques. Il constitue une reconnaissance nationale de l'excellence d'un choix fondé sur la recherche de la qualité des produits, des paysages, de l'accueil. Le projet "Vignerons sculpteurs de montagnes à Banyuls" a été retenu par l'AME (Agence Méditerranéenne pour l'Environnement) pour participer à la finale du "Prix Méditerranéen du Paysage". Une demande de classement au titre du Patrimoine de l'Humanité semble en cours d'élaboration.

 

CONCLUSION

L'attribution du label "Paysage de Reconquête", l'octroi d'aides financières pour le maintien de ce paysage de terrasses, ont pu contribuer à la prise de conscience de l'intérêt touristique et économique, mais aussi culturel, que représente cet héritage patrimonial et on peut espérer que sa sauvegarde sera malgré tout assurée, à la satisfaction de tous les partenaires concernés.

Remerciements : Nous remercions tous ceux qui nous ont fourni des renseignements ou des documents, en particulier : F. Alcaraz (Université Le Mirail à Toulouse), Astre (DDAF à Perpignan), P. Becque (Maire de Banyuls-sur-Mer), A. Centène (Banyuls-sur-Mer), Entreprise Dassé (Pia), J. Marty et G. Durni (Cerbère).

 

(*) Laboratoire de Biologie Physico-Chimique, Université de Perpignan. Communication faite lors des Journées d'Étude du CERAV à Saint-Vallier-de-Thiey (Alpes-Maritimes) en 1999.

 

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Alcaraz F., 1997. - Feixes, agouilles et peus de gall : le dispositif anti-érosion du vignoble de Banyuls. Étude des pratiques d'entretien des terrasses de culture. - Montagnes médit., 5 : 21-26.

Alcaraz F., 1999a. - Les terrasses méditerranéennes, entre terroirs et paysages (nord-ouest du bassin méditerranéen). - Toulouse, Université de Toulouse Le Mirail, U.F.R. de Sciences humaines et sociales, Département de Géographie, Thèse de Doctorat de l'Université de Toulouse, deux volumes, volume I : 387 pp.

Alcaraz F., 1999b. - Les terrasses méditerranéennes, entre terroirs et paysages (nord-ouest du bassin méditerranéen). - Toulouse, Université de Toulouse Le Mirail, U.F.R. de Sciences humaines et sociales, Département de Géographie, Thèse de Doctorat de l'Université de Toulouse, deux volumes, volume II : 268 pp.

Alcaraz F., 1997c. - L’environnement et le paysage au secours de deux viticultures héroïques. L’évolution récente des vignobles en terrasses de Banyuls (France, Pyrénées-Orientales) et des Cinque Terre (Italie , Ligurie). - Sud-Ouest europ., 5 : 83-92.

Ambroise R., Frapa P. & Giorgis S., 1989. - Paysages de terrasses. 2e édition.- Aix-en-Provence, Édisud : 191 pp.

Bécat J., 1973. - Les Albères. Conquêtes et abandons. - Conflent, 61 : 1-47.

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Dupuy F., 1999. - Les terrasses de culture en Languedoc-Roussillon. - Lattes (Hérault), Chambre régionale d'Agriculture Languedoc-Roussillon : 24 pp.

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Furon R., 1950. - L'érosion du sol, conséquence de l'activité humaine. Application à la région du vignoble de Banyuls. - Vie Milieu, 1 (4) : 465-473.

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Ogel L. & Prud'homme F., 1993. - Terres de pierre. - Orgnac l'Aven, Musée d'Orgnac : 24 pp.

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Rouvière M., 1991. - Paysages de pierre. Paysages de vie. - Privas, Mémoire d'Ardèche et Temps Présent et Archives Départementales de l'Ardèche : 20 pp.


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© CERAV
1er novembre 2002 / November 1st, 2002

Référence à citer / To be referenced as :

Guy Oliver
Le paysage de terrasses du cru "Banyuls" (Pyrénées-Orientales) et son évolution (The terraced landscape of the Banyuls vineyard, Pyrénées-Orientales: an insight into its changes)
http://www.pierreseche.com/terrasses_banyuls.htm
1er novembre 2002

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