LA CONSTRUCTION DE MURETTES DE TRAVERSIERS DANS LA VALLÉE DE TALEYRAC (CÉVENNES GARDOISES) Building terrace-supporting walls in the Taleyrac valley (Gardoise Cevennes) Georges Delplanque
Le 19 octobre 2003 Cher Monsieur, J’ai été très content de voir paraître un ouvrage sur la reconstruction des murettes en pierres sèches et je vous félicite de cette initiative qui participe grandement à l’esprit de « paysage construit » qui est une caractéristique essentielle (vitale) de nos Cévennes. J’habite à La Valette dans la vallée de Taleyrac, qui est à peu près la seule vallée restée complètement agricole avec la culture des oignons doux. La reconstruction des murettes y est encore une activité ordinaire des habitants pour le besoin des cultures et l’entretien des chemins. Je tiens toutefois à vous faire quelques remarques sur cet ouvrage indépendamment de la structure géologique des roches, qui bien sûr conditionne fortement la construction des murettes (je suis à la limite du schiste et du granite). 1 - CONTINUITÉ DE LA FAÇADE DE LA MURETTE AVEC LE TRAVERSIER (*) (*) Vocabulaire utilisé : Il est très important d’avoir une continuité entre la façade et la partie arrière du traversier. Cette continuité est constituée à partir des pierres de façade avec la face la plus plate possible vers le haut. Les pierres de façade (contre le calage côté façade) sont calées à l’arrière avec les grosses pierres du clapas et ne doivent absolument pas boîter; ces pierres de clapas étant elles-mêmes calées avec du clapas plus petit, etc. Donc il y a une décroissance du clapas pour arriver à une épaisseur d’environ 80 cm, on termine en remplissant de cailloutis en renversant la terre à la partie cultivable du traversier. 2 - L'ARASE Il est important que l’arase soit constituée de grosses pierres (deux faces) très lourdes. Ces pierres constituent une « mise sous pression » de la murette permettant la culture ou le passage des animaux. 3 - ANGLE DES MURETTES Il est important de soigner particulièrement cet endroit en utilisant des pierres d’angle les plus longues possibles afin d’effectuer un « chaînage » de l’angle. Le clapas doit être constitué aussi bien du côté murette que du côté retour. 4 - REMARQUES SUR LA CONSTRUCTION Les murettes dont la hauteur est inférieure à env. 1,5 m sont construites d’en bas, ce qui est le plus logique. Quand on dépasse cette hauteur, je n’ai jamais vu utiliser un échafaudage, qui est évidemment très pratique mais qui est rarement possible. Il faut alors construire la murette du dessus en marchant sur ce que l’on vient de construire. J’ai remarqué qu’il faut souvent venir voir son travail d’en bas d’où on a une meilleure vision de ce que l’on est en train de construire. J’espère que ces quelques remarques vous montrent combien je suis intéressé par votre ouvrage et je vous prie de croire dans mes meilleures sentiments. Georges Delplanque
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