L'ENCLOS PASTORAL PLURICELLULAIRE EN PIERRE SÈCHE DE BELALP À NATERS EN VALAIS (SUISSE) Sergio Gnesda
Chaque année, à la fin du mois d'août, dans le canton du Valais, de 800 à 1000 moutons à nez noir (schwarznasenschafe) transhument, trois jours durant, depuis leurs estives près du glacier d'Aletsch jusqu'à leur enclos pastoral pluricellulaire (färricha) de Belalp à Naters, où ils passent l'hiver. Cette transhumance inverse s'appelle la « désalpe ».
En chemin, les moutons doivent emprunter une série de lacets abrupts soutenus par des murs de pierre sèche dits steiglen (singulier steigle).
Le färricha de Belalp est constitué d’une grande enceinte centrale et d’une trentaine de petits enclos de contention contigus.
La séparation des moutons se fait selon les anciennes règles : le troupeau est poussé dans le grand enclos central pour y être réparti dans la trentaine de petits enclos adventices en fonction de la couleur identifiant leur propriétaire. Les bêtes sont alors enregistrées par le burgersäckelmeister et remises à chaque propriétaire.
Le couloir d’accès à l’enclos central est bordé par les murs des enclos adventices. Il se resserre jusqu’à la petite entrée. Sur le sol (en bas de l'image), se dessine le chemin tracé par les bêtes. Le mur de l’enclos central est percé d’ouvertures basses à linteau qui donnent chacune dans un ou plusieurs enclos périphériques interconnectés. Chaque petit enclos de contention mitoyen a une ouverture à linteau (avec sa porte en bois) qui donne dans le pâturage.
Tous les murs, à la fois de l'enceinte centrale et des enceintes périphériques, ont une section régulière et constante de la base au sommet ; ils sont très compacts. Le chaperon des murs est en grandes dalles rectangulaires ou trapézoïdales adaptées à la configuration et à l'épaisseur du mur. Elles permettent aux participants de l'opération de tri de circuler sur les murs (1). Le färricha de Belalp n’est pas le seul dans le Valais. On en compte au moins six autres, qui sont à l'abandon : le färricha Schweiben, le färricha Settal, le färricha Rote Bil, le färricha Trosibode, le färricha Strick et le färricha Mürren. NOTE (1) Des travaux de rénovation des soutènements du parcours de transhumance et des murs du färricha de Belalp ont été conduits en 2005-2006 par la commune de Naters avec l’aide du Fonds suisse pour le paysage et de l'Office fédéral des routes.
Pour imprimer, passer en format paysage © CERAV
Référence à citer / To be referenced as :
Sergio Gnesda
L'enclos pastoral pluricellulaire en pierre sèche des habitants de Reykjahlid en Islande
|