NOUVELLES DU MONDE
DE L'ARCHITECTURE DE PIERRE SÈCHE
Année 2010 (1er trimestre)
 

NEWS FROM
THE DRY STONE ARCHITECTURE SCENE
Year 2010 (Term 1)

1 - Découverte d'un abri voûté sous terrasse au Bois de Lirate à Vals-près-le-Puy (Haute-Loire)
 

M. Gérald Pinault nous a fait part de sa découverte d'un abri en pierre sèche sous une terrasse bordant le lieu-dit Bois de Lirate, à quelques mètres de sa propriété de Vals-près-le-Puy en Haute-Loire. Nous en livrons ici les toutes premières photos à être publiées.

 

L'entrée de l'abri est visible au centre de la photo.

 

L'entrée, partiellement enterrée, au moment de sa découverte (largeur : 60 cm).

 

Son dégagement a révélé la présence d'une pierre de seuil longue de 1 m 20

 

La pierre de seuil entièrement dégagée.

 

À 1 m 50 de l'entrée, le plafond du couloir est occupé par une énorme roche.

 

Le couloir d'entrée (longueur : 2 m 80) là où il donne dans la pièce intérieure : derrière le linteau de l'embrasure, on aperçoit  un pan oblique de l'énorme roche.

 

Le voûtement au-dessus de la pièce intérieure (diamètre : 1 m 50, hauteur : 1 m 80). Celle-ci comporte une cache à outils profonde de 2 m 50, couverte par un plafond de dalles.

 
Les imaginations locales vont bon train depuis la découverte de cet abri et de son contenu, un squelette de cheval. Peut-être s'agit-il tout simplement d'un abri de défricheurs et faiseurs de champ ?

2 - Ouvrage reçu : Piedras con raíces (« Pierres enracinées »), No 27, Automne 2009 (*)

- Carlos Junquera Rubio

El empleo de cantos rodados en la modalidas de piedra seca en andenes agrícolas en el Bajo Rímac (Perú) (L'emploi de galets dans la maçonnerie à pierre sèche des terrasses agricoles du bas Rimac au Pérou) :

Certains des murs de soutènement de terrasses sont en fait maçonnés de terre. Les galets, qui sont en granit, vont de grosseur décroissante de bas en haut.

Au sommaire de ce numéro automnal de « Pierres enracinées » :

- Juan Ledesma Cuevas
Trabajando por la recuperación del chozo de pastor. El ejemplo de Juan Ledesma Cuevas (Oeuvrer à la réhabilitation de la cabane de pâtre. L'exemple de Juan Ledesma Cuevas) :

A la suite d'une introduction présentant les cabanes végétales mobiles des bergers estramaduriens, le lecteur trouve l'étonnant mode d'emploi, en images, de la construction d'une cabane végétale.

- Santiago Amaya Corchuelo

La dinámica actual de la arquitectura vernácula, rural y dispersa: el caso de las haciendas y cortijadas (La dynamique actuelle de l'habitat vernaculaire rural dispersé :  le cas des fermes et des dépendances) :

Sur les bâtiments de ferme des grandes exploitations oléicoles dans la province de Séville et en Estrémadure et ce qu'il en advient.

- Teodoro Sánchez-Migallón Jiménez

Influencias de la arquitectura popular de la Siberia extremeña en el oeste de Ciudad Real. El caso de Agudo (Influences de l'architecture populaire dans la Siberia estrémadurienne dans l'ouest de la province Ciudad Real. Le cas de la ville d'Agudo) :

Traite de la forme et du plan de maisons urbaines de la province de Ciudad Real

- Mercedes Solis González

Llera: Una experiencia de recuperación etnográfica al servicio del desarrolo local (Llera : une expérience de réhabilitation ethnographique au service du développement local) :

Comporte plusieurs pages de photos d'enclos circulaires en pierre sèche (corrales), de puits couverts (fuentes), de cabanes de pierre au toit recouvert de terre (chozos), d'enclos à porcs (zahúrdas) avec leurs logettes, tous encore en usage dans les années 1960.  Certaines de ces installations, sises sur le territoire municipal Las Mil y Quinientas, ont été réaménagées récemment pour le tourisme : une indignité, à notre avis, dont elles se seraient bien passé mais sans doute le seul moyen de prolonger leur fragile existence (en dehors du musée de plein air). Un détail curieux : le cône de terre d'une cabane de pierre est coiffé, dans sa moitié supérieure, d'un revêtement de javelles de paille maintenues en place par deux cercles successifs de cannes.

- Maria del Rosario Castro Castillo, Alejandro Valiente Lourtau, Javier Valiente Lourtau.

El tinado de Leoncio Plasencia en el Arquillo (Cáceres) (L'enclos pastoral de Leoncio Plasencia sur le territoire d'El Arquillo à Cáceres) :

Lors de son abandon, le bâtiment à l'intérieur de l'enclos a été délesté de sa toiture par son propriétaire, poutres et tuiles comprises (récupération oblige), d'où une ruine rapide.

- Carlos Junquera Rubio

El empleo de cantos rodados en la modalidas de piedra seca en andenes agrícolas en el Bajo Rímac (Perú) (L'emploi de galets dans la maçonnerie à pierre sèche des terrasses agricoles du bas Rimac au Pérou) :

Certains des murs de soutènement de terrasses sont en fait maçonnés de terre. Les galets, qui sont en granit, vont de grosseur décroissante de bas en haut.

- Antxon Aguirre Sorondo

La casa tradicional en Bhutan (La maison traditionnelle au Bhoutan)

Ecrit sans doute à la suite d'un voyage dans le dernier royaume bouddhiste de la planète. Le pays est plus connu pour ses monastères-forteresses (dzong).

*) Piedras con raíces, la revista de nuestra arquitectura vernácula, éditée par Asociación por la Arquitectura Rural Tradicional de Estrémadura (ARTE), Apartado de correos 837, 10080 - CACERES (20 euros l'an). Courriel : piedrasconraices[at]yahoo.es

3 - Ouvrage reçu : Borut Juvanec, Arhitektura slovenije 2 - severovzhod / Architecture of Slovenia 2, northeast, Ljubljana, 2010.

Dans ce deuxième d'une série de cinq volumes portant sur l'architecture vernaculaire de la Slovénie, le professeur Juvanec aborde la partie nord-est du pays (comprise entre l'Autriche au nord, la Croatie au sud et la Hongrie à l'est). Les autres parties sont 1/ la région des Alpes, 3/ la Slovénie centrale, 4/ les collines du Sud, 5/ le Karst - la Slovénie méditerranéenne.

Destiné au public slovène aussi bien qu'aux étrangers, l'ouvrage est bilingue, slovène-anglais, formule qui a permis à l'angliciste que nous sommes d'aller plus loin que de simplement regarder les photos sans pouvoir comprendre de quoi il ressort exactement.

La première partie de l'ouvrage est d'ordre théorique ou généraliste : elle décrit les éléments de base de ce que les spécialistes appellent « l'architecture vernaculaire » et met l'accent sur les différents matériaux au moyen desquels elle s'exprime. Toute une section met en vedette un de ces matériaux : l'argile employée à la construction de bâtiments agricoles de la région abordée par l'ouvrage, comme le pisé banché sur solin de briques cuites ou le colmatage d'argile dans l'empilement pièce sur pièce. Des photos rapportées de voyages d'étude en Tunisie et au Yémen ainsi que d'enquêtes de terrain en Slovénie du Nord-Est complètent le texte.

La deuxième partie de l'ouvrage est un catalogue des différents types de bâtiments fonctionnels rencontrés : entre autres, maison de ferme, maison non agricole, maison abritant habitation et exploitation sous le même toit, grange, étable, cellier, grenier à grain, fenil (ou kozolec), séchoir, moulin à eau, à vent et moulin-bateau. Chaque type fonctionnel fait l'objet d'une présentation générale suivie d'une photo couleur pleine page d'un beau spécimen puis de 4 à 8 petites photos couleur (et accessoirement de croquis et plans) de divers exemples, chacun d'eux étant gratifié d'une courte légende.

Une originalité de ce catalogue est l'inclusion de petits bâtiments et aménagements isolés peuplant l'environnement immédiat ou lointain des fermes slovènes et de leurs dépendances, ainsi le puits, le séchoir à maïs, le poste de chasse surélevé, le beffroi (portique soutenant une cloche),  l'oratoire,  mais aussi le bûcher, la crécelle à vent (en guise d'épouvantail), la ruche à chapeau de paille, l'amenée d'eau en bois, et même le bac pour passer d'une rive à l'autre. Les maisons disparues y trouvent place elles aussi, ainsi que les détails architecturaux et ornementaux, les couleurs.

Les dernières pages sont occupées par un glossaire slovène-slovène, un index, une bibliographie et des résumés (en slovène, anglais, allemand et français).

Nul doute que, sur la base d'un volume aussi bien réussi, la série sera une contribution majeure à la connaissance de l'architecture vernaculaire slovène.

English version

This is the second volume of a five-volume collection on the vernacular architecture of Slovenia. Penned by Professor Borut Juvanec, it deals with the country's north-eastern region, hemmed in by Austria to the north, Croatia to the south and Hungary to the east. The other volumes are 1/ the Alps region, 3/ Central Slovenia, 4/ the Southern hills and 5/ the Karst region or Mediterranean Slovenia.

As the book is meant to reach a Slovenian as well as foreign public, it is bilingual (Slovene and English), a feature which has enabled this English-speaking reviewer to grasp the book's content and not just look at its photographs.

The first part describes in general terms the basic elements that make up what is called "vernacular architecture" by specialists, with an emphasis laid on the various building materials encountered in this type of architecture. A whole section highlights one of these materials, namely clay, as found in the region's agricultural buildings in the form of rammed earth on low foundation walls of baked bricks or of earth infill in piece-on-piece log construction. Photos brought back from trips to Tunisia and Yemen and field surveys in north-eastern Slovenia serve as a valuable illustration to the text.

The second part of the book consists of a catalogue of the various types of functional buildings encountered: farmhouse, non agricultural house, house with living and farming quarters under the same roof, barn, byre, cellar, granary, hayloft (kozolec), drying kiln, water mill, wind mill, boat mill, etc. Each functional type is the subject of a short description followed by a full-page colour photo of a fine specimen plus smaller colour photos (and in some cases sketches and layout plans) of as many as 4 to 8 specimens, each with a short caption.

The catalogue boasts an original feature: it embraces the small, isolated buildings and structures that are found in the surroundings of Slovenian farmhouses and dependencies, namely the well, the maize drying rack, the shooting tower, the wood stack, the wind rattle (to scare birds off), the bee skep with its straw covering, the wooden water chute, not forgetting the ferry to cross a river. Even vanished houses get some attention too, as well as architectural and ornemental details, and colours.

In the last pages, one finds a Slovene-only glossary, an index, a bibliography and abstracts (in Slovene, English, German and French).

Judging from this volume, there is hardly any question of the series promising to be a major contribution to the knowledge of Slovenian vernacular architecture.

Christian Lassure,
le 4 février 2010

Références de l'ouvrage :
JUVANEC, Borut
Arhitektura slovenije 2 - severovzhod / Architecture of Slovenia 2, northeast
Borut Juvanec : [prevajanje Martin Crejeen, Mark Wollrab, Hélene Erjavec;
Predgovor Peter Fister]. - 1. izd., 1. natis. - Ljubljana : i2 : Fakulteta za arhitekturo, 2010

Prix : 36 euros 50

Pour contacter l'auteur : borut.juvanec[at]fa.uni-lj.si

4 - Les photos de Michel Chanaud sur les cabanes en pierre sèche du Périgord

Habitant le Sarladais, M. Michel Chanaud (*) a mis en ligne, sur le site Panoramio des dizaines de photos de cabanes en pierre de sa région et alentour. Toutes de bonne qualité et bien cadrées, ces photos font ressortir l'omniprésence de la cabane cylindro-conique, c'est-à-dire à toiture conique de lauses avec rive saillante, dans le Périgord et le Quercy.

Saint-Amand-de-Coly (Dordogne) : intrados de la voûte d'une cabane de type cylindro-conique; la face vue des pierres de calcaire tendre a été taillée en biseau (et à la courbe dans les dernières assises) à coups d'aiguille ou de poinçon (© Michel Chanaud).

Nous avons aperçu, parmi ces cabanes, plusieurs qui avaient « perdu » leurs lauses, un avatar qui se traduit par une morphologie particulière mais passe généralement inaperçu. Nous avons trouvé de nouvelles vues de cabanes connues, comme la bergerie du lieu-dit Le camp à Sitreuil, et de cabanes très rares comme celles à couvrement pyramidal à Florimont-Gaumier, et celles à bâtière de lauses à Saint-Amand-de-Coly, et à Martel (Lot).

Vézac (Dordogne)  : à Marqueyssac, grande cabane en pierres maçonnées dont la couverture de lauses semble avoir été retirée (aucune assise de sablières de rive pour protéger le corps de base), laissant à nu l'extrados de la voûte (© Michel Chanaud).

La cinquantaine de cabanes saisies par l'objectif de M. Chanaud valent vraiment le détour.

(*) M. Chanaud est par ailleurs membre d'une association régionale – La Pierre Angulaire – qui s'occupe de l'inventaire du petit patrimoine bâti rural du Périgord.

5 - Les associations catalanes se fédèrent en Coordinadora

Le professeur Oliver nous a aimablement envoyé les exemplaires No 0 et 1 du tout nouveau bulletin numérique de la Coordinadora Entitas per la Preservació del patrimoni pedra seca als països catalans, une fédération nouvellement constituée des associations qui s'occupent de cabanes et de murs en pierre sèche dans les régions de langue catalane.

Dans le bulletin No 0 on trouve la présentation des membres, des objectifs et du règlement de la CEPS (en plus de photos de très beaux murs de soutènement faits par les maçons catalans de naguère).

La Coordinadora supervisera désormais l'organisation des journées d'étude sur la préservation de l'architecture en pierre sèche des pays catalans (Trobades d'estudi per a la preservació del Patrimoni en Pedra Seca als Països Catalans), journées qui ont lieu chaque année depuis 2003.

On peut téléverser les bulletins de la Coordinadora depuis son site Internet à l'adresse http://www.coordinadorapedraseca.org

et la Catalogne publie sa première synthèse sur la pierre sèche :

En même temps qu'elle se dote d'une Coordinadora, la Catalogne a sa synthèse sur la pierre sèche, publiée aux Editions BRAU.

A sommaire de l'ouvrage :
- Christian Lassure, Prologue
- Rosa Congost, Les protagonistes de la transformation du paysage agraire aux XVIIIe et XIXe siècles
- Andreu Boves, Parcelle et fonctionnalité
- Jenar Fèlix et Ramon Ripoll, Les cabanes de pierre sèche
- Jordi Bellmont et Erica Sogbe, Le paysage de la pierre sèche
- Xavier Rebés et Joan Reguant, La restauration de la pierre sèche
- Annexe : restaurations et applications

6 - Le 12e Congrès international sur la pierre sèche

La Société scientifique internationale pour l’étude pluridisciplinaire de la Pierre Sèche (SPS) (*) nous informe que le 12e Congrès international sur la pierre sèche se tiendra les 4, 5 et 6 septembre 2010 en Angleterre, à Ambleside dans le comté de Cumbrie.

Le thème principal en est « les murs de pierre sèche dans le paysage culturel » (Dry stone walls as part of the cultural landscape).

L'association britannique The Dry Stone Walling Association (DSWA) est est la co-organisatrice de ce 12e Congrès international.

Le lieu de la rencontre est le campus de l'université de Cumbrie à Ambleside.

Pour plus de renseignements, cliquer ici.

(*) Société scientifique internationale pour l’étude pluridisciplinaire de la Pierre Sèche (SPS), « Maison de l’Archéologie », 21 rue République, 83143 Le Val, France - téléphone : (0033)(0)4 94 86 39 24 - télécopie : (0033)(0)4 94 8649 12 - courriel : contact[at]pierreseche-international.org. Le compte rendu de sa dernière assemblée générale ordinaire est téléversable ici.

7 - Journées de « découverte de la pierre sèche » à Ollioules (Var) du 17 au 19 avril 2010

Loys Ginoul, murailleur exerçant à Valréas (Vaucluse) et webmestre du site pierreseche.over-blog.com, nous informe de la tenue d'un atelier de restauration de murs de restanques du 17 au 19 avril 2010 à Ollioules (Var). Cet atelier entre dans le cadre de journées de découverte de la pierre sèche organisées par l'association « Les Chemins du patrimoine ». Il se déroulera sur le site d'un ensemble de terrasses construites par une famille d'emparadaires ou muraillaires d'Ollioules, les Long, qui œuvrèrent sur trois générations du début du XIXe siècle à 1940.

Pour de plus amples informations, cliquer ici.

8 - Création de l'association Rano Raraku par 6 murailleurs de Haute-Loire

François-Christophe Januel, « artisan murailleur spécialiste de la pierre sèche » et auteur d'un blogue consacré à ses chantiers, nous informe de la création, le 23 février 2010, de l'association Rano Raraku (*) par 6 murailleurs de Haute-Loire. Selon le journal officiel,  cette nouvelle association, dont le siège social est Mons, 28 bis, chemin Gendriac, 43000 Le Puy-en-Velay, poursuit les buts suivants  :
« information et formation aux savoirs-faires et techniques environnementales et écologiques, notamment promotion et développement de la pierre sèche, éco-paysagisme et éco-construction par tous les moyens, outils, espaces et supports mis à sa disposition en favorisant l’usage des matériaux locaux et des espèces indigènes ».

Souhaitons bonne chance aux murailleurs vellaves.

(*) Rano Raraku est le nom du cratère d'un volcan éteint sur l'ïle de Pâques.


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Le 8 avril 2010 / April 8th, 2010

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