Les constructions les plus anciennes, dénommées condole , ont donné leur nom au lieu-dit où elles sont situées dès le XVIe siècle où elles figurent dans un contrat de vente entre des moines cisterciens et un certain Gaspare Romanelli. En 1593 ce Romanelli vend à son tour ces terrains à la commune de S. Stefano di Sessanio. Ces dépendances agro-pastorales appartenaient aux moines cisterciens de S. Maria di Casanova (Civitella Casanova, Pescara) et étaient certainement liées à la grange pastorale de S. Maria del Monte située à 1700 mètres d'altitude sur le plateau de Campo Imperatore. On est en droit de penser que leur construction date de un ou deux siècles avant l'acte de vente dont on vient de parler.
Il s'agit de cinq constructions, dont deux de grandes dimensions, réalisées avec du mortier et recouvertes d'une voûte en berceau. Les édifices sont encaissés dans la pente de la colline de sorte que l'étage inférieur et une partie de l'étage supérieur se retrouvent au dessous du niveau du sol : il était ainsi possible d'obtenir un bon isolement indispensable à ces altitudes. Dans les deux plus grands édifices le niveau inférieur (à en juger d'après les entrées très basses) était réservé aux animaux, tandis que le niveau supérieur, qui présentait un plancher réalisé en bois, avait la fonction d'entrepôt pour les denrées alimentaires et d'habitation pour tous ceux qui s'occupaient des champs et des animaux. Ces édifices présentaient une autre soupente qui prenait son origine au départ de la voûte et qui avait probablement fonction de fenil. Une de ces constructions, de dimensions moyennes et située dans un étroit couloir à l'entrée du plateau, avait très probablement fonction de lieu de culte, vu le soin apporté à sa construction. Les deux constructions restantes, éloignées par rapport aux trois autres, étaient simplement dotées d'une soupente située à environ 2 mètres du sol. À cause de leur enfoncement dans le terrain, ces constructions présentent dans leur quasi totalité un toit recouvert de gazon qui très souvent forme la continuation naturelle de la prairie environnante.
Parmi les abris agricoles.pastoraux de la zone, ceux qui étaient réalisés avec mortier appartenaient tous à des monastères: cela est en effet cohérent avec les méthodes de construction des moines qui s'efforçaient toujours de donner un aspect durable et convenable aux lieux qu'ils occupaient. 2e type
Au voisinage de ces constructions, on trouve d'autres abris, très probablement réalisés plus tard alors que la présence des moines dans la zone n'était qu'un souvenir ainsi qu'en témoignent les nombreux toponymes existants. Les surfaces cultivables n'appartenaient plus à un seule grande entreprise mais étaient divisées en petites proprietés suivant la très ancienne tradition des « champs ouverts » : aujourd'hui encore, ce type de subdivision des ressources disponibles existe dans la zone. La subdivision des terrains en petites parcelles à donné naissance à beaucoup d'autres abris, réalisés, cette fois-ci, par des paysans très pauvres qui n'avaient que la possibilité de construire par excavation, cette construction étant la plus économique et la plus rapide. En outre le terrain des pentes tout autour des plateaux se révélait tout à fait approprié à ce genre d'ouvrage.
Ces abris se développent en longueur et pénètrent dans la montagne sur dix ou quinze mètres; la largeur, après un corridor d'accès plutôt étroit, peut être de 2 ou 3 mètres, mais très souvent on trouve des ramifications sur les côtés débouchant dans d'autres pièces. L'entrée et le corridor étaient en pierre sèche pour que la zone d'accès ne subisse pas de détérioration et pour obtenir un fermeture convenable. Sur la structure en pierre sèche du corridor on posait un gazon tandis qu'une petite ouverture dans la voûte laissait passer l'air une fois l'entrée fermée. Parfois l'ouverture était ménagée au-dessus du linteau de l'entrée, jouant également le rôle de décharge. La destruction de certains de ces abris résulte surtout de l'écroulement de la voûte dû à un creusement excessif vers le haut.
Ces abris étaient utilisés par les bergers-paysans qui avaient leurs champs sur le plateau et possédaient un petit troupeau formé de quelques dizaines de bêtes. Ils servaient donc comme point d'appui pendant la journée ou même la nuit dans les périodes d' intense travail dans les champs ou comme abris pour les animaux. Les ovins laissés dans les grottes pendant la nuit, étaient menés paître sur les pentes non cultivées et arides tout autour de la plaine. Pour imprimer,
passer en mode paysage © Edoardo Micati - CERAV Référence à citer :
Edoardo Micati
L’auteur : version en italien uniquement version bilingue sommaire tome 32-33 (2008-2009) sommaire site architecture vernaculaire |