1 - Là où les éoliennes passent, les pierres sèches trépassent ! L'association héraultaise Pierres d'iris (*) nous communique le texte de la lettre de protestation qu'elle a envoyée au préfet de région à propos de la destruction ou la détériopration de vestiges lithiques agricoles ou archéologiques lors de l'implantation d'éoliennes dans plusieurs communes de l'Hérault.
Un abri de berger (très connu depuis toujours puisqu’il est à l’origine du lieu-dit « Quatre Bornes » : c’est à cet endroit que les bergers de quatre parcours de pacage se retrouvaient) a été fortement endommagé, pour ne pas dire détruit ! D’autres petits abris ont été détruits et ont disparu. Une cabane (abri sous roche avec voûte en encorbellement en pierre sèche) a été détériorée par le passage du câble électrique reliant les éoliennes à la centrale de Loupian. D'autre part, la tranchée de ce câble a traversé un site archéologique de l’époque néolithique alors qu'elle aurait pu passer plus loin sans aucun problème. Aussi, pour les nouvelles implantations de moulins à vent (Pierre, Petite Moure, Trois Frères et Nipleau), avons nous tenu à ce que la même expérience malheureuse ne se reproduise pas ! Nous avons envoyé un courrier au Commissaire Enquêteur le 06/04/2007 signalant les points sensibles. À la fin des travaux, nous avons pu constater que nos mises en garde n’avaient pas été prises en compte ! Nous avons été surpris lors de la consultation du dossier de l’étude d’impact : aucune association locale s’occupant de protection du patrimoine vernaculaire n’avait été consultée en amont ! Ce qui paraît d’ailleurs être une généralité pour les études d’impact concernant les projets en garrigue ! Seule une demande est faite auprès des services archéologiques pour d’éventuels sites recensés. Contrairement à une idée reçue, nos garrigues héraultaises, au premier abord désertiques et ingrates, ont été un lieu de vie relativement intense durant des millénaires et ce jusqu'au XIXème siècle, voire début XXème. Évidemment, les traces que nous ont laissées nos ancêtres sont souvent rudimentaires et parfois peu visibles. La construction en pierre sèche a souvent été utilisée, ce qui en fait des vestiges fragiles mais non dénués d'intérêt pour notre patrimoine vernaculaire et surtout pour l'étude de notre passé ! Nous venons d'intervenir une nouvelle fois (le 15/12/2011) pour le dernier projet envisagé (courrier joint) car nous savons qu’il existe de nombreux vestiges en pierre sèche dans ce secteur (capitelles, abris de manse ruinés, cazelles de bergers, etc.). Nous n’avons pas eu le temps matériel de les pointer sur une carte mais une des capitelles est menacée par un des moulins... Nous avons été informés le dernier jour de l’enquête. De plus le lieu est interdit d'accès. Comment être informés et surtout comment intervenir pour éviter de nouvelles destructions dans cette zone ? Est-ce trop demander que des expertises des lieux choisis soient entreprises afin de pouvoir répertorier, mesurer, photographier et/ou protéger tous les vestiges établis par la main de l’homme ? Nous en avions fait la demande lors de la dernière étude d'impact mais nous n’avons pas été entendus ! Est-il possible d'exiger que, lors de nouvelles études d'impact pour de futurs projets (quels qu'ils soient), les associations locales de protection du patrimoine vernaculaire soient consultées en amont ? Merci de l’attention que vous apporterez à notre courrier. Nous vous prions de croire, Monsieur le Préfet, en l'assurance de notre considération distinguée. Villeveyrac, le 01/01/12 PS : Copies de ce courrier transmises au Ministère de l'environnement et au Ministère de la culture. Copies au CERAV (Centre d'études et de recherches sur l'architecture vernaculaire) à Paris et à la Fédération de la pierre sèche.
(*) Association PIERRES D’IRIS, 1, Chemin du Thô - 34560 VILLEVEYRAC ; tél : 06 09 40 43 48 - fax : 04 67 78 03 76 - site : http:/www.pierreseche.net - courriel : pierresdiris[at]free.fr 2 - Ouvrage reçu : STONECHAT, numéro 24 de la revue en ligne publiée par la branche des Galles du Nord de l'association britannique Dry Stone Walling
Au sommaire de cet instructif numéro de l'été 2011, consacré à la formation professionnelle et la certification des maçons à pierre sèche en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en France : - Doug E. Bell, A Walling Ad-Ventura, The Stone Foundation's International Workshop January 2011, - Cathie O'Neill, Professional training and qualification in France: a major step forward for the profession, - Jane Wooley, Dry Stone Conservancy's certification program: its evolution & lessons learned, - Yorkshire Dry Stone Wallers Guild: Training and Certification, - Sally Hodgson, Walls for the Future: Training with the Derbyshire Eco Centre, - Matt Wigmore, Get into Dry Stone Walling: Prince's Trust training at Stockton College, - Richard Love, The DSWA Craft Skills Committee: who are they and what they do, - Alan Ash, Letter from America: Distance learning from a remote instructor, - LTL Hopper, A Testing day: a British examiner visits USA, - Michael Weitzner, A Day (or Two) in the Life Of... An Overseas Examiner: Testing times stateside, - Stephen Harrison, From Yorkshire to HM Pleasure, via Kentucky. The varied experiences of a walling instructor, - Peter Dent, What a site. The history of a 'private' registered DSWA examination site, - Ioan Doyle, From Climbing walls to Building walls: How one of the country's top young climbers is determined to become a top waller, - Tracey Blackwell, Not for Cissies: The trials and tribulations of a test candidate, - Sean Donnelly, Another Letter from America(s): certification in Canada. C'est à un véritable comparatif que Sean Adcock, le rédacteur-en-chef de Stonechat, nous convie. D'anciens numéros de Stonechat sont téléchargeables depuis la page suivante ou celle-ci. Pour contacter Sean Adcock :
sean[at]stonewaller.freeserve.co.uk
La recension du numéro précédent de Stonechat se trouve ici. L'association ARTE a fait paraître un nouvelle livraison de Piedras con raíces grâce aux dons qu'elle a reçus, démentant notre sombre pronostic de 2011.
Au sommaire : ARTE
Julián Miguel Orovenga
Borut Juvanec
Carlos Junquera Rubio
José Luis Martín Galindo
(*) Piedras con raíces, la revista de nuestra arquitectura vernácula,
éditée par Asociación por la Arquitectura Rural Tradicional de Estrémadura
(ARTE), Apartado de Correos 837, 10080 - CACERES. Courriel : asocarte[at]hotmail.com 4 - Ouvrage reçu : Serge Lapouge, Je construis un muret de pierres, coll. Facile & bio, Terre vivante Editions, 2011, 95 p. Ce manuel pratique est apparemment destiné à un large public d'apprentis jardiniers désireux d'organiser l'espace avec des murs ou de reprendre des murs existants, comme cela est dit en page 4 de couverture. Les murs en question – murs de clôture, murs de soutènement, bâtis avec ou sans mortier – ne sont pas de ces grandes affaires qu'il vaut mieux confier à des maçons professionnels, d'où l'emploi du terme « muret » par l'auteur, Serge Lapouge, de son métier paysagiste en Dordogne et créateur de jardins ouverts au public, les « Jardins d'Albarède ».
La matière de l'ouvrage est ordonnée selon six grands chapitres : Ce sont surtout les chapitres 1, 2 et surtout 5 qui intéresseront les jardiniers désireux d'acquérir quelques rudiments de construction à sec. Nous ne nous y attarderons pas, les bases de la maçonnerie sèche ayant été vulgarisées par plusieurs publications théoriques ou pratiques ces dernières années. Cependant, la préconisation de fondations avec cailloutis damé (à la place d'une assise de grands blocs) pour des murs en pierre sèche est quelque peu surprenante car il s'agit ni plus ni moins de mettre un drain épais sous un mur et sans exutoires (il est vrai toutefois que le mur n'est que de faible élévation et n'est pas porteur). Nous avons découvert avec intérêt le terme de « soustille », désignant une cale. Sans doute s'agit-il de français régional, issu de l'occitan sostilha, mot féminin signifiant « coin », « cale ». L'auteur donne de judicieux conseils quant à la végétalisation des murets à l'aide de touffes de fleurs tout en en désignant les ennemis : la mousse, le lierre et les arbres. L'ouvrage se termine par un glossaire de termes techniques et un index mais il lui manque une bibliographie et une « sitographie » Internet. Nous nous sommes laissé dire que c'était une particularité de l'éditeur. On peut commander l'ouvrage sur l'Internet au prix modique de 12 euros. 5 - Quelques hiške (cabanes en pierre sèche) atypiques du Karst (1) de l’arrière-pays de Trieste (Italie) NDLR : M. Sergio Gnesda, membre du CERAV, nous tient régulièrement au courant des développements concernant les hiške ou cabanes en pierre sèche des karsts italien et slovène. Il nous livre ci-dessous le compte rendu de sa dernière sortie sur le terrain. Le rencontre entre passionnés italiens et slovènes des pierres sèches est devenue l’occasion d'excursions dans les bois qui longent la frontière italo-slovène. Ainsi, Elio Polli (It.), Vojko Ražem (It.), Boris Čok (Slov.) et Sergio Gnesda (It.) se sont retrouvés pour voir des hiške réparées par Vojko et Boris dans les bois autour de Basovizza/Basovica (It.) et de Lokev (Slov.).
Dans un territoire très rocheux, avec de gros arbres
et un sous-bois dense, nous avons pu profiter de deux matinées
hivernales ensoleillées pour voir une grande variété de hiške.
Nous en avons retenu trois « moments » significatifs : a) Les « majhne-hiške / mini-hiške » Indépendamment de leur typologie, les hiške ont des dimensions leur permettant d'héberger une ou plusieurs personnes. La hauteur est normalement suffisante pour qu'un homme puisse s'y tenir debout. Il y a des exceptions, pas toujours faciles à repérer, ainsi celles que nous avons nommées « majhne- hiške » en langue slovène (majhna = petite) ou « mini-hiške » en langue italienne. La première « mini-hiška » [localité Jute – Ruščevi – frères Božeglav 1], située dans un espace ouvert, exploite deux rochers comme parois latérales. Son espace interne utile est tellement réduit que seul un enfant peut s’y abriter. Le dôme est grossièrement voûté. Gardant à l'esprit la tradition locale qui veut qu'« un berger du Karst n’est pas un vrai berger s’il n’a construit sa hiška », que l’ami Boris Čok a construit sa première hiška à 12 ans et que les enfants-bergers restaient souvent seuls toute la journée, il n'était pas inhabituel de bâtir de petites hiške pour s’abriter ou par jeu.
Mais, grâce à l'absence de feuillage, nous avons pu voir deux autres petites hiške que ni Boris, ni Elio, qui étaient pourtant passés à côté d'elles plusieurs fois, n’avaient pas aperçues. La deuxième « mini-hiška », couverte d'un amoncellement de lourdes pierres qu'on a du mal à imaginer bâti par des enfants par jeu, semble bien un petit abri (H = 70 cm = enfant assis).
Par contre la troisième hiška, un peu plus grande, qui se développe entre deux murets à 90 degrés, pourrait bien être un exercice d’enfants car elle semble trop grande (h = 90 cm) pour être une niche servant à tenir au frais la nourriture et le vin. Les aliments et les boissons du goûter étaient souvent couverts de feuilles ou d'herbe pour les protéger du soleil. Les enfants faisaient aussi de petites hiške à usage de foyer pour faire cuire des pommes de terre et des navets.
b) La « hiška cachette / resserre » (hiška za spravo
/ ripostiglio) de la doline Kobljak
Sur le fond de la doline Kobljak à Basovizza/Basovica, on arrive à identifier la parcelle elliptique cultivée avant 1950-1960 comme jardin potager pour des produits à valeur ajoutée élevée (laitue, petits pois, tomates, qui sont mûrs très tôt et qui poussent en surface). Le mot doline est d'origine slave (dolina, de la racine dole = bas) signifiant « vallée » en polonais, serbe, slovène, slovaque et russe (1). La « hiška resserre » [point 3] est située dans un mur de soutènement et de protection contre le glissement et le roulement des cailloux ainsi que le ruissèlement de la terre dus aux eaux pluviales. Les dimensions de cette « hiška resserre » (voir la photo), située à mi-hauteur du mur de soutènement, la rendent inutilisable comme « abri ». Sa profondeur (environ 1,5 m) pourrait se justifier par une utilisation comme lieu de stockage des outils pour le travail de la terre et de l’extraction et la taille des pierres. Elle n’est pas idéale pour tenir au frais la nourriture et le vin, car un lieu de stockage plus bas se trouve à une température inférieure en raison du phénomène d'inversion de la température bien connu des habitants.
Une autre particularité est la pyramide tronconique [au point 4], avec ses trois côtés en pierre sèche et la paroi rocheuse de la doline pour quatrième côté délimitant une petite parcelle. En la regardant du fond de la doline on pense tout de suite à la fatigue et à l'énergie dépensée pour bâtir les trois murs à sec avec de si grosses pierres.
Non loin de là, une autre doline, la doline Zappatore Gigante (It.) / Strpačevo (Slov.) exhibe des éléments (murs, abris, etc..) bâtis avec soin, des murs de soutènement-terrassement en pierres encore plus grosses et ce qui, d'après sa profondeur, sa hauteur et sa forme, ressemble à une galerie ou mine à recueillir l'eau.
Selon les informations de Vojko Ražem (qui connaît les descendants des propriétaires), les anciens riches propriétaires de la parcelle vers la fin du XIXe siècle ont fait terrasser par leurs serviteurs une partie de la doline afin de planter des vignes. Si on regarde actuellement la doline on voit qu’une partie (à gauche sur la photo supra) a des murs de soutènement ressemblant à de grosses « marches » avec une surface utile très faible. Une autre partie, presque en face mais distincte, a non pas de vrais terrassements mais des murs de renfort faits de pierres plus grosses et sans « récupérer » de la terre cultivable.
c) Inauguration de l’hiška Bosco impero / Debelj školj (Bois impérial - grande falaise) (Basovizza/Basovica - Italie) Quelques jours avant la randonnée de janvier 2012, Vojko avait terminé la reconstruction de sa 17ème hiška. Personne ne l'avait encore vue et Boris, un grand connaisseur et amoureux des traditions paléoslaves, avait proposé d’y faire une cérémonie traditionnelle d'inauguration. Il avait apporté du vin rouge du karst (Teran) et un brin de genévrier. En notre présence, il à versé le vin sur les pierres de la voûte, il les a caressées avec un rameau de genévrier et il a récité un rituel de l'ancienne mythologie slave en disant « Da bi stalo, da bi zdržalo, da bi trajalo ! » (« Qu’il soit sain, qu’il se conserve et qu’il perdure longtemps ! ». Puis nous avons fait un toast avec la plus ancienne exclamation connue : « Osti jarej ! » (« Sois fertile ! »), inscrite sur une urne de bronze trouvée dans le Karst à Škocjan / San Canziano (Slovénie) en 1911. Cette phrase dans la langue venetico-atestina (civilisation préromaine) signifie rester jeune et en bonne santé. Rappelons que les agriculteurs de l'agro de Dignano d’Istrie/Vodnjan (Istrie, centre-sud) font bénir leurs casite par le prêtre au cours des trois jours de la procession des Rogations mineures.
Nous avons porté le toast avec le vin rouge Teran puis avons bu un verre d'« eau-de-vie » 1987 offert par Vojko. Avant de quitter la hiška, chacun a mis un caillou dans une fente. C'est un geste traditionnel de respect et d'affection qui implique aussi la participation active à la préservation de l'édifice. NOTES (1) Le mot « karst », plateau calcaire situé en Italie et en Slovénie autour de Trieste, désigne les reliefs de la région qui s'étire des Alpes juliennes au Kvarner. Le toponyme Carso (Italie) ou Kras (Slovénie), d'une racine indoeuropéenne kr/kar = roche, falaise, fut « germanisé » en « karst » lors de l'intégration des territoires de l’est de l’Italie et de la Slovénie à l'Empire austro-hongrois. La terminologie scientifique « karst » fut introduite en 1893 par le géomorphologue serbe Jovan Cvijić dans sa publication Das Karstphänomen. (2) Une doline est une forme caractéristique d'érosion des calcaires en contexte karstique. La dissolution des calcaires de surface conduit à la formation de dépressions circulaires mesurant de quelques mètres à plusieurs centaines de mètres. Leur fond est souvent occupé par des argiles de décalcification ou terra rosa (terre rouge), fertiles et plus ou moins imperméables. La rétention locale d'eau qu'elles permettent les rend propices au développement d'une riche végétation qui contraste avec le plateau calcaire environnant. Contrairement à d'autres formes karstiques, la doline n'est pas due à la seule action directe des eaux par dissolution des calcaires, mais naît souvent d'un effondrement de la roche lorsque des cavités souterraines sont sub-affleurantes, proches de la surface. Le plafond de la grotte, alors trop mince, peut s'affaisser, créant une dépression en surface où l'eau s'accumule plus facilement et y dépose des argiles par ravinement. La surface et la profondeur des dolines sont très variables : de quelques mètres de largeur et profondeur jusqu’à des centaines de mètres de largeur et presque 100 mètres de profondeur. Dans les dolines apparaît souvent le phénomène de l’inversion thermique, c'est-à-dire la température vers le fond de la doline baisse, ce qui peut conduire à une différence de plusieurs degrés entre le haut et le fond. Ce phénomène a toujours été exploité par les agriculteurs locaux qui ont adapté les cultures. Il était aussi bien connu par les soldats de la Grande Guerre, qui utilisaient le fond des dolines du Karst pour entreposer de la nourriture. On observe la baisse d’une moyenne de 1° C tous les 14 m de profondeur, mais on peut atteindre -1° C par quelques mètres de profondeur dans des conditions météorologiques très particulières de temps calme (ciel clair, faible humidité, pas de vent). On voit clairement qu’il y a un changement du microclimat car en descendant, les pierres sont découvertes de mousse verte. Source : site Internet Cose di Scienza – Il carso (traduction et résumé Sergio Gnesda). 6 - Ouvrage reçu : Borut Juvanec, Arhitektura slovenije 4 - Južna hribovja / Architecture of Slovenia 4, Southern hills Dans ce 4e volume de la série bilingue slovène-anglais consacrée par le professeur Juvanec à l'architecture vernaculaire de son pays, la région abordée est constituée par les collines du Sud, c'est-à-dire les régions de Dolenjska, Suha et Bela krajina ainsi que de Kočevsko, régions où le paysage est vallonné et vert. L'accent est mis sur le kozolec, originaire de la région de Dolenjska, sur la zidanika, la maison vigneronne de la Slovénie du Sud, les fermes fortifiées et fermées d'Uscoque. Une introduction rappelle la définition de l'architecture vernaculaire donnée par le professeur Oliver puis évoque d'abord deux exemples de bâtiments ruraux en bois, le kozolec slovène et son passage de grenier à céréales à séchoir à foin, la maisonnette de vigne, puis un cas de prescription architecturale réussie en matière de tuiles et enfin une comparaison entre la construction aujourd'hui et la construction hier. C'est ensuite la partie théorique, intitulée « le bois dans l'architecture ». En fait, c'est plus que l'architecture proprement dite qui est ici abordée puisqu'il est question aussi d'objets en bois courants et d'outils et de mécanismes en bois liés à la production rurale, et ce dans un cadre géographique et historique qui dépasse parfois celui de la Slovénie : entre autres, la clochette de vache des Dolomites (Italie), l'épouvantail à sanglier près de Lubnik, le manche de fouet, la poutre en bois « pré-contrainte » de certains kozolci (pluriel de kozolec), le coin en bois, la cheville en bois, la roue dentée et la crémaillère en bois d'un moulin de Hongrie, la vis en bois d'une presse à vis, la barque creusée dans un tronc d'arbre du musée de plein air de Bucarest (Roumanie), l'auvent de puits en bâtière, le dessin d'une maison préhistorique en bois à Val Camonica (Italie). On suit moins l'auteur lorsqu'il évoque la taille industrielle des pierres en carrière à Malte, la fabrication artisanale de briques d'argile mélangée à de la paille au Yemen, les matériaux du musée Guggenheim à Bilbao (Espagne). L'étude de la construction en bois dans l'architecture rurale slovène commence à la page 50 et se poursuit jusqu'à la page 89. Sont abordées un certain nombre de techniques, caractéristiques et structures, dont le support vertical (le pilier), le support horizontal (le linteau, le plafond), les revêtements en planches verticales ou horizontales, l'assemblage pièce sur pièce, le clayonnage, le pan de bois, la couverture de chaume, le kozolec et le koruznjak (et une comparaison avec leurs homologues en Espagne : horreo, espigueiro), etc. La deuxième partie passe en revue les bâtiments rencontrés, classés selon la fonction. La présentation est à peu près la même que dans les trois premiers volumes : ferme agricole, maison d'habitation, maison avec dépendances agricoles contigües, dépendances agricoles séparées, fenil, grange, grenier isolé, cellier individuel, cellier communal, kozolec, séchoir à maïs, séchoir, hangar, puits (avec une belle photo de puits à balancier), moulin à eau, scierie, rucher, mirador de chasseur, oratoire, détails ornementaux, maisons en ruine ou s'acheminant vers la ruine. Les dernières pages sont occupées par un glossaire slovène-slovène, un index, une bibliographie et des résumés (en slovène, anglais, allemand et français). Dans sa préface, le professeur Fister voit dans l'ouvrage un pas supplémentaire dans la réalisation d'un « guide exceptionnel du paysage et du patrimoine culturel slovènes ». On ne peut qu'abonder dans ce sens. Christian Lassure, In the fourth volume of the bilingual Slovene-English series dedicated by Professor Juvanec to the vernacular architecture of Slovenia, the territory covered is the Southern hills, i.e. the regions of Dolenjska, Suha and Bela krajina as well as Kočevsko, with their green, rolling landscape. Special emphasis is laid on the kozolec, native to the region of Dolenjska, the zidanika or winegrower's house of Southern Slovenia, and the enclosed, fortified farms of Uscoque. The introduction contains a reminder of vernacular architecture as defined by professor Oliver. The definition is followed by two examples of wooden rural buildings, the kozolec (with its conversion from granary to haystack) and the vineyard cottage, then a case of successful architectural counselling, and lastly a comparison between present-day construction and construction of old. The first part of the book – the theoretical part – is entitled "Wood in architecture." In fact, it deals not only with wooden buildings but also wooden objects used in everyday life and wooden tools and machinery geared to production in rural areas, within a geographical and historical environment that extends beyond the borders of Slovenia: a cow bell from the Italian Dolomites, a wild boar scarer, a whip handle, the "pre-stressed" beam found in some kozolci (plural of kozolec), a wedge, a toothed wheel and rack from a Hungarian windmill, the screw of a wine press, a dugout canoe from the Bucarest open air museum in Romania, a well with thatched wooden roof, the drawing of a prehistoric wooden house in Val Camonica, Italy. However, one may find it a stretch of the imagination for the following to have been included also in the list: the industrialized cutting of stones in a Maltese quarry, the making of adobe bricks in Yemen, the materials used in the building of the Guggenheim museum in Bilbao, Spain... The study of wooden construction in Slovenian rural architecture proper is covered in pages 50 to 89. A number of techniques, features and structures are described at length, amongst which the vertical support (post), the horizontal support (beam, lintel), cladding of vertical or horizontal planks, log construction, wattle-and-daub, timber frame construction, the straw roof, the kozelec and horuznjak (as compared with their Spanish counterparts, the horreo and espigueiro), etc. The second part of the book is entitled "Objects, presentation". It consists of a catalogue of the various types of functional buildings encountered in the Southern hills: farmhouse, non-agricultural house, house with living and farming quarters under the same roof, standalone auxiliary buildings, stockhouse, barn, granary, storehouse / vineyard cottage, communal vineyard cottage, kozolec, cornhouse, drying kiln, shed, well (with a fine picture of a sweep for drawing water), water mill, sawmill, apiary, hunting tower, shrine, ornamental details, "houses as they should not be" (i.e. houses falling or fallen into ruin). In his foreword, professor Fister calls the book an additional step in the making of an "exceptional guide to our landscape and cultural heritage." I certainly could not concur more. Christian Lassure May 17th, 2012 Références de l'ouvrage : Prix : 36 euros 50 Pour contacter l'auteur : borut.juvanec[at]fa.uni-lj.si compte rendu du volume 1 compte rendu du volume 2 compte rendu du volume 3 7 - Parution : Hubert Blond, Parcours poétiques du Berger Albert, l'édition à façon, 2012 M. Jean Laffitte nous signale la parution d'un livre lié par son sujet à l'architecture de pierre sèche. Il s'agit de « Parcours poétiques du Berger Albert », un livre dont l'auteur, Hubert Blond, restaurateur de maisons anciennes puis accompagnateur en montagne, réside depuis 1974 à Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence). Synopsis : « Entre 1912 et 1959, Albert, berger dans les Alpes de Haute-Provence, a écrit sur les pierres des bergeries des phrases poignantes ou comiques sur sa vie. Au hasard de ses randonnées, Hubert Blond découvre d’étonnants messages avec la même signature dans deux bergeries distantes de vingt kilomètres. Puis dans une troisième… Il entreprend alors la recherche des inscriptions d’Albert dans toute la montagne de Lure jusqu’au Ventoux. La moisson sera belle malgré la grande fragilité de ces traces écrites au crayon sur le calcaire blanc. Au fur et à mesure de sa collecte, il se passionne pour ce personnage hors du commun et le fait revivre grâce aux archives locales et aux paysans qui l’ont connu. Cette « enquête » singulière tisse, sur près de cinquante ans, l’histoire d’un berger « poète chansonnier », comme il se définit lui-même. Ce livre est un témoignage patrimonial qui révèle, à titre posthume, l’originalité et l’humanisme d’un anonyme, enterré en 1963 dans la fosse commune de Banon. » Où commander l'ouvrage : Librairie Lacarline - 04300 FORCALQUIER : tél. : 04 92 75 01 25 - adresse électronique : lacarline[at]orange.fr 8 - Account of the « Hiška on the Kras » workshop / Compte rendu de l'atelier architectural « Hiška sur le Karst » UNESCO, SAZU Slovene Academy of Arts
and Sciences, Ljubljana University, Mediacarso ARCHITECTURAL WORKSHOP LIPICA2o12 Hiška on the Kras Vernacular architecture is a modest but valuable heritage of our forefathers. This part of our culture is still relatively unknown, even to today's professionals. Vernacular architecture is the work of masters whose knowledge came by transmission. Slovene stone shelters on the Kras are undoubtedly one of the jewels of Slovene vernacular architecture. In Slovenia, the wooden kozolec (hayrack) is the most important architectural item we have. The stone object hiška (stone shelter) is next to the kozolec in cultural, ethnographic and architectural value. Within Project Kras2o12, the « Hiška
on the Kras » workshop connected education, culture with economy. The Stud Farm
LIPICA offered the location, the Port of Koper delivered the stone, Ljubljana
University organised the workshop, participants supplied the manpower.
The workshop took place in April 2012, under the supervision of professors Borut Juvanec and Domen Zupančič, with the three stone wallers Boris Čok, Dušan Okoren (from Slovenia ) and Vojko Ražem (from Italy). The students came from five countries (Portugal, Spain, Belgium, Germany, Slovenia), and spoke ten languages. The whole workshop was reported on by local TV stations, newspapers as well as digital media. The dry stone-built hiška weighs 15 tons. Every decagramme of the stone has been laid by hand. It is important to note that the hiška, being an experimental object, will be measured for any possible technical movement, temperature and moisture. It was important to see students at work ; some of them used stone mason tools for the first time. Project Kras2o11 started last year, with practical results, and this year's objectives were the disclosure, reconstruction, revitalisation of Slovene vernacular architecture in stone. All the participants were proud of what was achieved. Borut Juvanec Technical data: Prof dr Borut Juvanec, UL Faculty of
Architecture, o1 2ooo 75o Vidéo du chantier à l'adresse http://vimeo.com/41413185
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