1 - Formation pierre sèche pour maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre et prescripteurs à Sainte-Anastasie, Gard, les 14 et 15 février 2019 Le Syndicat mixte des gorges du Gardon organise, en partenariat avec la Fédération française de la pierre sèche (FFPPS), une formation pierre sèche destinée aux maîtres d'ouvrage, maîtres d'œuvre et prescripteurs d'ouvrages en pierre sèche (collectivités, architectes, paysagistes, ingénieurs et techniciens de BE ou de collectivités, gestionnaires d'ouvrages) pour découvrir cette technique qui connaît actuellement une vraie renaissance : ses avantages, ses enjeux, ses domaines d'application, comment intégrer ces ouvrages dans vos projets et contracter avec des professionnels qualifiés. Dates : 14 et 15 février 2019 Lieu : Maison du Grand Site des gorges du Gardon à Sainte-Anastasie (30) Intervenants : architecte, enseignant chercheur en génie civil, artisan Coût : participation de 80€ pour les deux jours + hébergement et repas Description détaillée et bulletin d'inscription en pièce jointe Daniel Munck Maison du Grand Site des gorges du Gardon, 2, rue de la
pente, Hameau de Russan - 30190 Sainte-Anastasie
2 - Article du Midi Libre sur les capitelles de Loupian (Hérault) Gilles Fichou, membre-correspondant du CERAV dans le département de L'Hérault, nous a fait parvenir la numérisation de trois livraisons d'un article du Midi Libre concernant la restauration d'une cabane en pierre sèche sous sa direction à Loupian. Nous les reproduisons ci-dessous pour que tous les amateurs de ce type d'architecture rurale puissent profiter des observations et conseils du directeur du chantier.
3 - Restauration de cabanes et guérites en pierre sèche à Savignac-les-Églises (Dordogne) L'association que préside M. Patrick Dupuy à Savignac-les-Églises dans le département de la Dordogne vient d'achever la restauration des édifices en pierre sèche situés sur l'ancien terrain militaire de la commune. Nous reproduisons ici les photos des restaurations dont nous a fort aimablement fait profiter M. Dupuy. Le site est ouvert au public toute l'année et la visite est gratuite.
Rappelons qu'il existe une bibliographie et une sitographie relativement abondantes sur les cabanes en pierre sèche de Savignac-les-Églises : * Jean-Loup d'Hondt, Les cabanes en pierre sèche de Savignac-les-Églises (Dordogne), dans Découverte des civilisations, n. s., No 1, 1er trim. 1984, pp. 3-26. * Jean-Loup d'Hondt, Application en typologie architecturale vernaculaire des méthodes systématiques de la zoologie : exemple des cabanes en pierre sèche de Savignac-les-Églises (Dordogne), dans L'Architecture vernaculaire, t. 10, 1986, pp. 17-26 * Patrick Dupuis, Note sur la restauration d'un ensemble de deux cabanes en pierre sèche [à Savignac-les-Églises, Dordogne], dans L'Ascalaphe, Bulletin de l'Association culturelle du Pays de Savignac, No 3, janvier 1995, pp. 8-11 * Jean-Loup d'Hondt, Additions à l'inventaire des cabanes en pierre sèche de Savignac-les-Églises, dans L'ascalaphe, No 7, 1999, pp. 21-23, en part. p. 22. * François Véber
* Christian Lassure (texte), François Véber (photos) * Christian Lassure (texte), François Véber et Dominique Repérant (photos) La deuxième mort des cabanes en pierre sèche http://www.pierreseche.com/deuxième_mort.htm 24 mai 2004
* Christian Lassure (texte), Dominique Repérant (photos) Le bourg de Savignac-les-Églises est aussi connu pour son ancienne granges à dîmes. Celle-ci à fait l'objet d'un relevé puis d'une publication par le CERAV en 1990 : * Christian Lassure et François Véber, La grange à dîmes de Chauzanaud à Savignac-les-Églises (Dordogne) : étude architecturale d'une grange à nef et bas-côtés du XVIIe siècle, dans L'Architecture vernaculaire, t. 14, 1990, pp. 61-67. Pour contacter Patrick Dupuy : doc.dup@orange.fr
4 - Découverte d'une dalle portant nom et date dans une cabane ruinée à Cournonsec (Hérault) Gilles Fichou nous a communiqué un article du Midi Libre, en date du 31 mars 2019, où il question du dégagement des décombres d'une cabane en ruine trouvée dans la garrigue de Cournonsec dans le département de l'Hérault. Si le bâtiment en soi n'a pas grand intérêt sur le plan architectural, la découverte, en son sein, d'une inscription donnant le nom du constructeur et la date de construction, constitue une belle et rare trouvaille, qui a manifestement galvanisé ses inventeurs.
L'inscription : ROUCHÉ / GASTON / 1873 / 23 DÈCEMBRE (Noter le è accent grave au lieu du é accent aigu).
5 - Stage de pierre sèche organisé à Lanzarote (Canaries) par AB Formation du 10 au 16 février 2019 AB Formation, avec les Laviers Muraillers de Bourgogne, a accueilli six stagiaires – pour trois encadrants – sur le site de la Finca de los Burros, commune de Teguise, sur l'île de Lanzarote. L’ensemble de l’île est construit de zoccos (murs de protection de la vigne et des diverses cultures), témoins de la conquête de l’homme sur un milieu volcanique et désertique. La conservation en est assurée par le classement « réserve mondiale de la biosphère » et grâce à la clairvoyance des autorités locales sous l’influence du grand homme César Manrique.
L’objectif du stage était de construire un zocco sur le modèle des constructions présentes sur l’île. Le mur en question devait protéger un higo de lecche (figuier fleur) contre les vents d’Ouest et du Nord. La géologie de l’île – d’origine entièrement volcanique – fournit un matériau particulier : le basalte d’extraction métamorphique. La roche est taillable – sous certaines conditions de frappe très vive – car relativement « aérienne », en fournissant des éclats plats qui servent ensuite au calage. La particularité de la maçonnerie en pierre sèche de Lanzarote est de ne comporter qu'une seule épaisseur, homogène, parement face au vent, en laissant la boutisse incertaine à l’arrière. On maçonne les pierres en assises, qui se réduisent en montant. L’élévation finale est de 1,60 m. Une hauteur supérieure aurait nécessité échafaudage et étaiement de sécurité. Le zocco est assez stable pour supporter deux personnes. Les blocs sont apportés sur un traîneau, tiré par l’ânesse Maria.
L’implantation est réalisée sans fondation à partir d’un ½ cercle de 4,50 m de rayon, dans une maçonnerie cyclopéenne très stable. La rugosité du matériau permet de tailler en place dans un ajustage précis, à la broche comme au ciseau. Les stagiaires se forment à la taille à la masse ou au merlin, avant de passer à la taille à la massette ou à la broche. Les déjeuners étaient pris sur place, et les stagiaires logeaient dans une résidence de vacances à Urbanisation Famara. Les après-midis étaient consacrés aux visites, baignades et randonnées. Cette expérience restera-t-elle unique ? Appel est lancé pour une prochaine aventure, aux îles Canaries, Baléares ou à Madère en hiver 2020. . À consulter sur le présent site Les murets en pierre sèche semi-circulaires du vignoble de Lanzarote (Iles Canaries, Espagne)
6 - Recherche d'encadrants techniques en pierre sèche (communiqué de l'association Études et chantiers engagement civique)
Jean-Marc Caron (http://pierre-seche.com)
nous a fait suivre un communiqué envoyé par Mme Clémentine Hairay (serviceciviqueenci@gmail.com) L'ECEnCi est à la recherche de ses prochains encadrants techniques pour sa saison estivale de chantiers internationaux de bénévoles en Lorraine (juillet/août). Ceux-ci durent 2 à 3 semaines, donc en CDD. Plusieurs de nos chantiers sont orientés spécifiquement sur de la pierre sèche. Nous recherchons ainsi des personnes spécialisées dans ce domaine : tailleurs de pierre, maçons sur bâtis classés, etc. Missions :
Permis B - Temps complet : 35 h hebdomadaires de travaux + temps de
vie collective et d'animation - Salaire : 10,03 brut.
7 -
Parution de la feuille d'information de juin 2019 de la revue catalane Pedra
Seca
Agustí Esteve i Orozco de Nájar
8 - Chantier à Saint-Clément-sur-Guye (Saône-et-Loire) : restauration d'une ancienne cabane de vigne en pierre sèche Georges Fouchet, président de l'Association de sauvegarde et de mise en valeur de Saint-Clément-sur-Guye, nous informe que les samedi 31 août et dimanche 1er septembre, de 9 h 30 à 17 h 30, aura lieu, sous la conduite du lavier-murailler Joël Jannet, la restauration d'une cadole en pierre sèche par les membres de l'Association.
Il suffit d'adhérer pour y participer.
Site de l'association : http://www.stclement-patrimoine.org
9 - Parution de la feuille d'information de juillet-août 2019 de la revue catalane Pedra Seca
La feuille d'information estivale peut se télécharger ici.
10 - Construction d'une cabane en pierre sèche à Tramont-saint-André en Meurthe-et-Moselle par M. Henry Bart, murailler Passionné de pierre sèche et autodidacte, M. Henry Bart, murailler membre de la Fédération française des professionnels de la pierre sèche (FFPPS) a construit une cabane en pierre sèche dans son jardin à Tramont-Saint-André, en Meurthe-et-Moselle. On trouvera ci-dessous quelques photos de cette réalisation, dont le chantier s'est étalé sur 8 ans, en fonction du temps et des matériaux disponibles.
Pour voir les étapes de ce chantier : - sur le site de la FFPPS : http://www.professionnels-pierre-seche.com/fiches-chantiers-2.html - sur le présent site : DOCMURIOT230419.pdf Contact :
11 - Nos collaborateurs et amis mettent en ligne leurs photos L'ethnologue Michel Gourdon a entrepris de mettre en ligne les photos qu'il a eu l'occasion de prendre en trente-cinq années de recherches sur la pastoralisme et l'architecture dans le département des Alpes-Maritimes. Les rubriques « Architecture et Pierre sèche ne manqueront pas d'intéresser les amateurs. Lien : http://gourdonmichelphotos.fr/ M. Michel Royon, a qui plusieurs pages de photos du présent site sont redevables, a pour sa part mis en ligne, sur le site Google Photos, des photos sur les manifestations de l'art de la pierre sèche en France et dans les pays étrangers qu'il a visités. Lien : M. Royon, qui s'est rendu également en Corse, en Sardaigne et dans la région autonome du Tibet en Chine, a rapporté de ces régions et contrées des photos de qualité dont certaines ne manqueront pas d'intéresser les amateurs de pierre sèche. Au Tibet, il existe apparemment des ouvrages agricoles et pastoraux en pierre sèche (à quelque 4000 m d'altitude !) qui ne demandent qu'à être étudiés. Corse
Sardaigne
Tibet
Contact : "M. Royon" <royonx@gmail.com>
12 - Parution du No 17 de Une pierre sur l'autre Loys Ginoul nous informe de la mise en ligne du No 17 d'Une pierre sur l'autre, la lettre d'information de l'association du même nom. Cette livraison évoque la restauration de divers ouvrages en pierre sèche et la participation à des initiatives de sensibilisation du public à ces ouvrages, en liaison avec des associations ou des organismes de divers départements (Hautes-Alpes, Var, Ardèche). Une pierre sur l'autre a en projet la fouille d'une cabane de charbonniers à Taulignan, dans la Drôme, avec le musée archéologique de Nyons. Pour télécharger, cliquer ici Loys Ginoul
13 - Vers l'inscription des caves à boissons et provisions de Crénénan en Ploërdut aux monuments historiques ? Auteur : Christian Lassure, agrégé de l'Université, pour le compte du CERAV Depuis plusieurs années, Jean Le Gall se bat pour que les anciennes caves à cidre du Pardon de Notre-Dame de Crénénan, caves dont il a assuré la restauration de 1996 à 1999, deviennent monuments historiques. En 2016, Isabelle Baguelin, documentaliste recenseur de la conservation régionale des monuments historiques à Rennes, était venue sur place pour constituer le dossier préliminaire à la demande de protection des caves. Aujourd'hui, la Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne (DRAC) doit examiner le dossier et prendre une décision. Rappelons de quoi il s'agit.
Il y avait, à l'origine, quatre caves semi-enterrées indépendantes, toutes de même facture, construites sur le placis (ou placître) (1) du hameau de Crénénan dans la première moitié du XIXe siècle. Elles servaient à entreposer les boissons et les provisions consommées par les participants au grand Pardon de Notre-Dame de Crénénan qui se déroulait chaque année le premier dimanche après le 15 août (2). Les fermiers de Crénénan qui jouissaient d'une cave louaient celle-ci à des cabaretiers de Ploërdut ou de Guéméné. Les quatre caves sont, grosso modo, bâties en bordure et de part et d'autre du « chemin rural No 9 dit de Crénénan » qui traverse le hameau en longeant le placître qui borde au nord la chapelle. Chaque édicule est situé à la jonction de ce chemin avec d'autres cheminements aboutissant au hameau ou en partant. Il y a là comme une conception unique visant en quelque sorte à encadrer le placître et à en commander les accès. Les caves étaient des édifices de plan subrectangulaire, à la maçonnerie de pierres liées par un mortier de terre jaune et de chaux, couvertes d'une voûte de grandes dalles encorbellées, également liées par ce mortier, le tout coiffé d'un dôme de terre rapportée. Le pignon côté chemin faisait office de façade et l'entrée était fermée par une porte en bois. Avec le temps, les dalles s'étaient plus ou moins inclinées vers l'intérieur, basculement peut-être imputable à leur disposition fautive en panneresses (au lieu de boutisses) (3) ou encore au poids des arbres ayant poussé sur les dômes de terre. Le passage du plan rectangulaire au plan elliptique de la voûte se faisait au moyen de quatre dalles barrant chacune un angle, donnant ainsi un plan octogonal intermédiaire. Dans l'encorbellement, le front des dalles était biseauté. Comme aménagement, chaque cave disposait d'une niche. Au milieu des années 1990, l'état de ces petits édifices, vieux d'un siècle et demi, ne laissait pas d'inquiéter. Une première cave (non portée sur le cadastre de 1842, cave No 1) avait vu son entrée entièrement refaite mais avec force mortier de ciment ; une deuxième (parcelle 303, cave No 2) exhibait un trou béant à l'arrière du linteau ; la troisième (parcelle 336, cave No 3) avait perdu son linteau, tombé au sol, et sa façade s'éboulait ; la quatrième (parcelle 297, cave No 4) avait été rasée pour permettre le passage d'engins agricoles. Aucune des trois cabanes encore debout n'avait conservé sa porte en bois. À la fin des années 1990, l'état des lieux n'est plus du tout le même : les deux caves mal en point ont été remontées et dotées d'une voûte d'encorbellement sans mortier ; à l'emplacement de la cave rasée s'élève un édicule ayant la même morphologie que les caves mais monté entièrement en pierre sèche. Tout cela s'est fait à l'initiative de Jean Le Gall et grâce aux soutiens locaux (la municipalité de Ploërdut, le Comité de restauration de la chapelle Notre-Dame-de-Crénénan) mais aussi extra-régionaux qui lui ont été apportés (notamment le savoir-faire technique de Gilles Fichou venu spécialement de l'Hérault, et les compétences architecturales et éditoriales de votre serviteur parisien).
Le pardon de Notre-Dame de Crénénan a recouvré ses quatre caves à boissons, lesquelles forment avec la chapelle et son placître un ensemble unique et original, à la fois religieux et profane, qui ne manque pas de susciter l'intérêt des visiteurs et des fidèles. Le CERAV appuie les efforts de Jean Le Gall pour assurer, au moyen de l'inscription aux monuments historiques, la pérennité de ces rares témoins de la petite architecture liée aux fêtes religieuses bretonnes. NOTES (1) Selon le Centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL), le substantif masculin « placis » est un synonyme régional, à Rennes notamment, de « placette ». Godefroy, dans son Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle (1880), donne Placitre, -istre, s.m. : terrain vague entourant une église ou un autre bâtiment, une fontaine, etc. Selon cet auteur, « placitre est très usité en Bretagne, dans le Morbihan, dans les Côtes-du-Nord [Côtes-d'Armor], dans le Finistère. A Saint-Brieuc on prononce placit ». (2) Le pardon de Crénénan était un des plus fréquentés du Morbihan : en 1973, on y dénombrait encore 5000 personnes. Il a été relancé en 1985 par le Comité de restauration de la chapelle Notre-Dame-de-Crénénan. Notre Dame de Crénénan était invoquée autrefois contre le feu et la foudre puis contre la guerre et les bombardements. Un vitrail de la chapelle représente Notre Dame du Feu. Au cours de la procession qui suivait les vêpres, un ange pyrophore (« porteur du feu ») descendait du clocher sur un câble pour venir allumer un brasier dont les tisons étaient censés protéger de la foudre, tradition qui se maintient dans huit pardons de basse Bretagne, dont Crénénan.
(3) Boutisse : élément de maçonnerie dont la plus petite face forme parement ; panneresse : élément de maçonnerie dont la face la plus longue et étroite est en parement. BIBLIOGRAPHIE Christian Lassure et Jean Le Gall, Les caves à boissons du Pardon de Notre Dame de Crénénan en Ploërdut (Morbihan) : étude architecturale et archivistique, Études et recherches d'architecture vernaculaire, CERAV, Paris, No 15, 1995, 18 p. Jean Le Gall, Dans le Morbihan, les caves de Crénénan en Ploërdut, dans Breiz-Santel. Mouvement pour la protection des monuments religieux bretons, automne-hiver 1996, No 164-165, pp. 12-15. Christian Lassure, De la garrigue languedocienne au pays breton, dans Pierre Sèche, CERAV, Paris, bulletin No 9, septembre 1997 Christian Lassure, Document 15 - Commune de Ploërdut (Morbihan), dans Panorama des édifices en pierre sèche à travers les départements, pierreseche.com, 90 décembre 2001. NB : Le fonds de l'archéologue Patrick André déposé aux archives du Morbihan contient des éléments non publiés sur les caves (150J18 - Ploërdut. - Crénénan, étude de cellules ou cases près de la chapelle Notre-Dame (s. d. [1970-2015])).
14 - Transfert d'une caborde en pierre sèche bisontine au musée des maisons franc-comtoises à Nancray (Doubs) De 2015 à 2017, les vestiges d'une ancienne caborde en pierre sèche (1) aux deux tiers effondrée sise au quartier des Tilleroyes à Besançon, ont été démontés puis transportés au musée des maisons franc-comtoises à Nancray dans le Doubs pour y être remontés. Ce projet a été mené à bien par l'association API25 (Association Patrimoine Insertion 25), structure spécialisée dans l’insertion par l’activité économique. La presse quotidienne régionale, la littérature muséologique et savante s'en sont fait abondamment l'écho, non sans colporter quelques-unes des fables habituellement rencontrées sur les cabanes en pierre sèche, voire se contredire d'une publication à l'autre (2), le tout dans une célébration régionalo-centrique oublieuse de la présence de cette petite architecture viticole dans d'autres régions de notre pays et indifférente à l'histoire économique et sociale commune partagée depuis plusieurs siècles. Il ne semble pas y avoir eu de relevés détaillés, ni d'étude archivistique ni de sondages ou de fouilles effectués à l'occasion de ce transfert (3). L'avant et l'après
La caborde en pierre sèche de Nancray est une reconstruction au corps de base cylindrique et au couvrement en forme de cône arrondi au sommet sous une couverture de lauses bien assisées. Partiellement enterré dans un talus à l'arrière, le nouvel édifice est entouré d'un renforcement ou contremur en pierre montant jusqu'au niveau de la rive, en léger débord, de la toiture, sauf devant l'entrée – où ce contremur s'interrompt – et de part et d'autre de celle-ci, où l'on a aménagé deux escaliers, lesquels n'apparaissent pas dans les photos de la ruine originelle.
L'édifice, de 4,80 m de diamètre intérieur et de 5,80 de hauteur sous voûte, représente 300 tonnes de pierres. Les aménagements à l'intérieur sont un renfoncement voûté (à l'opposé de l'entrée), une niche, un regard, un conduit d'évacuation de la fumée, une citerne, des poutres en bois supportant le plancher d'un étage auquel on accédait par une échelle de meunier. Apparemment, du mortier a été utilisé à l'extérieur pour l'arase du contremur ainsi qu'à l'intérieur pour l'arc surbaissé du renfoncement voûté.
Analyse architecturale Faute de pouvoir consulter une éventuelle étude scientifique du bâtiment originel, et notamment de son aménagement intérieur, on peut se pencher sur une des quelques photos qui en ont été faites avant démontage. On remarque que le parement est crépi jusqu'à la hauteur du conduit d'évacuation de la fumée traversant la voûte et qu'il y a même une plage de plâtre sous ce conduit. Ce crépissage correspond vraisemblablement à une nécessité d'isolation.
Au rez-de-chaussée, le renfoncement à voûte en arc segmentaire sous les deux moignons de poutres ressemble à un âtre et les deux poutres saillantes ont vraisembablement un rapport avec lui. On parle de la présence d'un four à pain : où est la voûte en briques de ce four ?
NOTES (1) Le terme de « caborde » renvoie étymologiquement et historiquement à un édifice en planches de peu de valeur. Dans son Vocabulaire étymologique des provincialismes usités dans le département du Doubs publié en 1881, Charles Beauquier cite la mention suivante provenant de délibérations municipales en date du 30 août 1700 : « Permission de faire une petite caborde, seulement de planches, sans cheminée, vitres, ny chaises, pour la garde des fruits d'un jardin ». Il convient donc de préciser « caborde en pierre sèche ». La caborde n'est pas une spécialité bisontine ni franc-comtoise, le terme étant attesté également dans le sud de l'Yonne, en Haute-Saône (dans les clos de vigne de Champlitte et de Bucey-les-Gy), et dans certaines communes du Premier Plateau dans le Jura. (2) L'approximation règne quant à la date de
construction de l'édifice de Tilleroyes : (3) Pour de plus amples renseignements sur cette opération, on consultera le compte rendu de Denis Dauphin (président d’API25) et François Chopard (chargé de développement) sur « Le transfert d’une caborde des Tilleroyes au musée de Nancray », dans la revue Barbizier, No 44, 2018, pp. 77-100. Pages du présent site sur les cabordes en pierre sèche
Liste des édifices en pierre sèche protégés : Doubs
Cabane au lieu-dit Montboucons à Besançon
15 - Loupian (Hérault) : la conduite de l'Aqua Domitia passe, la capitelle trépasse / Where the Aqua Domitia water pipeline is laid, capitelles too are laid... to waste Gilles Fichou, président de l'association Pierre d'Iris, nous informe des menaces pesant sur la pérennité d'une capitelle récemment restaurée à Loupian par son association et les centres de formation professionnelle et de promotion agricole de Pézenas et de Montpellier. Il a en effet découvert que l'édifice avait été marqué d'un trait de peinture rouge à son entrée. On trouvera, reproduite ci-dessous l'alerte publiée dans le quotidien régional Le Midi Libre. Le CERAV s'associe à l'appel lancé par Gilles Fichou pour que la société Bas Rhône Languedoc (BRL) s'engage à respecter l'intégrité de l'édifice.
16 - Feu le « chemin des carabelles » à Faugères (Hérault)
Sur les hauteurs de Faugères, le Mont Marcou, où règne aujourd'hui la garrigue, est parsemé de vestiges de son défrichement et de sa mise en culture : murs et clapiers de pierre sèche, au milieu desquels se dressent des loges, également en pierre sèche, qui servaient d'habitat temporaire aux travailleurs agricoles et aux petites propriétaires : les « carabelles ».
Le « chemin des carabelles »
Depuis plus de trois décennies, le site fait l'objet de l'attention et des soins des membres, ou « fourmis », de « Pierres Sèches », l'Association de défense et de sauvegarde du patrimoine des hauts cantons de l’Hérault, animée par Mme Jeanne Colignon puis par Mme Claude Froidevaux : remontage de murs écroulés, restauration de carabelles en mauvais état, entretien des voies de cheminement, création d'un circuit de découverte, le « chemin des carabelles ».
Ce circuit a pour point central le carrefour « de la Grenouille », lequel permet d’accéder, en empruntant la « traverse fourmidable », à une fourmi de pierre sèche, qui veille sur un groupe de carabelles remises en état. Un autre sentier, « le Caminot », conduit à des moulins à vent restaurés. Un peu plus au nord, un mur-chemin relie deux cabanes. L'ensemble du site relève du Parc naturel régional du haut Languedoc.
« Un monstre aveugle surdimensionné, tout en lames et dents »
Le mardi 19 novembre 2019, en arrivant à la bifurcation des Hirondelles sur le chemin des carabelles, les membres de l'association, abasourdis, constatent que l'endroit n'est plus qu'une étendue rocailleuse, nivelée par un bulldozer. « Petit itinéraire prisé des randonneurs, des enfants des écoles, des trottinettes électriques, du monde du handicap qui y œuvre presqu’en permanence, le chemin des carabelles n’est plus qu’une large voie, les accotements sont submergés, les bancs calcaire ou marbres fracassés ou arrachés par un monstre aveugle surdimensionné, tout en lames et dents » (Claude Froidevaux).
« Une large voie concassée, uniforme et sans âme ne s'encombre pas de souvenirs
! » Devant ce triste spectacle et le désarroi bien compréhnsible des membres de Pierres Sèches, le CERAV s'associe à la protestation adressée au maire de Faugères par Mme Froidevaux :
Contact :
« Pierres Sèches » Association de sauvegarde du patrimoine des hauts cantons de
l’Hérault
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