C'est par un curieux hasard, le mardi 8 février, que j'ai appris la destruction, la veille, d'une des « cabanes du front de mer » à l'entrée ouest du village des Saintes-Maries. Bien connue des habitant et des touristes, elle portait fièrement en haut de son fronton l'année de son édification – 1951 – et était précédée d'un grand porche à l'arc en anse de panier arborant l'inscription « Le Camarguais », du nom d'une ancienne promenade à cheval. Ayant consacré, il y a quinze ans, une partie de mon temps à la description des cabanes de gardian bordant la mer, je ne puis que déplorer ce dénouement et regretter qu'une autre solution n'ait pu être trouvée.
Les médias régionaux se sont fait l'écho de cette destruction, à l'instar du site INFOccitanie.
Camargue : colère et tristesse après la démolition d’une maison de gardian
En Camargue : L’emblématique cabane de gardian démolie aux Saintes-Maries-de-la-Mer.
Des années de batailles judiciaires
« Aucun affichage réglementaire n’est présent sur le site. Nous avons saisi en urgence Maître Élodie Toniazzo, avocate au barreau de Nîmes, afin qu’elle informe les autorités compétentes des irrégularités constatées. » (Alexandra Sobczak Présidente et fondatrice de Urgences Patrimoine).
La démolition de cette cabane historique a suscité une vague d’émotion parmi les habitants des Saintes-Maries-de-la-Mer. De nombreux Camarguais voulaient en effet conserver ce lieu chargé de mémoire pour les générations futures. Malgré les protestations, la mairie a décidé de poursuivre son projet de réaménagement.
Apparues dans les années 1950 sur une bande de terre alors quasiment vierge, les cabanes du Front de mer ont pour origine l'initiative prise par le maire de l'époque, Roger Delagnes, de créer, à l'entrée ouest du village, entre la plage et l'étang des Launes, une zone réservée à la seule construction de cabanes camarguaises à couverture de roseau des marais. Il s'agissait, pour la plupart d'entre elles, de résidences destinées à un séjour saisonnier, balnéaire, et, pour quelques-unes, de points de départ pour randonnées équestres. Immortalisées par de nombreuses cartes postales dans les années 1950 à 1970, elles constituent, outre un pan du passé récent des Saintes-Maries, une curiosité architecturale et urbanistique unique en son genre en Europe (cf. notre article Cabanes du front de mer aux Saintes-Maries-de-la-Mer, sur pierreseche.com, 26 janvier 2009).
Cette nouvelle destruction augure mal des possibilités de survie des témoins restants et non protégés de l'architecture néo-gardiane saintoise.
Christian Lassure
2 - Aménagement d’un mur vivant à la Maison Familiale Rurale de Ventavon
Louis Cagin, murailler et président de l'association dromoise Une pierre sur l'autre, a fait le compte rendu de la confection par des élèves de la Maison familiale rurale de Ventavon, d'un mur de soutènement en galets de rivière, destiné à accueillir plantes et petits animaux, d'où le nom de « mur vivant » qui lui a été donné.
Louis Cagin a confié au CERAV la mise en ligne de ce rapport. Pour le consulter, cliquer sur l'un des liens suivants :
2022-12-CR-txt-img-MFR-UPSLA-t2837-PS0168.pdf (fichier pdf)
2022-12-CR-txt-img-MFR-UPSLA-t2837-PS0168.doc (fichier doc)
3 - Reportage de France 3 Nouvelle-Aquitaine sur Jean-Marc Caron et son livre Les Cabanes paysannes en Périgord
Nous reproduisons ici la couverture du livre et le lien menant à la présentation qui est faite de celui-ci dans la page Nouvelles de 2022 (cliquer sur l'image).
4 - Jean-Marc Caron remet les pendules à l'heure
Jean-Marc Caron nous a envoyé le compte rendu que le journal Dordogne libre a fait paraître en décembre 2022 après la sortie de son livre, Les Cabanes paysannes en Périgord. Nous publions avec plaisir ce texte de Philippe Joivet qui remet les pendules à l'heure pour une région où des intérêts particuliers font prendre des vessies pour des lanternes, des « cabanes» pour des « bories », terme qui a toujours désigné la métairie dans le Sud-ouest.
5 - « Vol de borie » à Fontaine-de-Vaucluse
Roger Chenard, à qui l'on doit le sauvetage et la restauration de la grande cabane des Portails à Aix-en-Provence, nous avertit de la «disparition corps et biens » d'une « borie » sur la commune de Fontaine-de-Vaucluse.
Cette cabane en pierre sèche, en forme de nef renversée comme on en trouve sur la commune de Gordes toute proche (1), avait fait l'objet, en 2012, d'un relevé sommaire et d'une fiche diffusée localement auprès des instances s'occupant de patrimoine (dim. extérieures : ~ 9 m sur 4,50 m ; dim. intérieures : ~ 7 m sur 2,50 m). En mai 2023, il n'en reste plus que les traces au sol !
Roger Chenard pense que quelqu'un ayant besoin d'une grande quantité de pierres pour un chantier, a fait venir une pelleteuse et un camion pour faire un sort à l'édifice. Certes, mais on peut supposer que cette cabane devait bien avoir un propriétaire, dans ce cas il s'agirait non pas d'un vol mais d'une vente. Quoi qu'il en soit, le résultat est le même.
Le CERAV se joint à M. Chenard pour dénoncer ce gerne de pratique qui, s'ajoutant à l'invasion de la végétation, à l'absence d'entretien, aux graffitis des visiteurs, aux restaurations fantaisistes, hypothèque la survie des fragiles cabanes en pierre sèche.
(1) Il s'agissait vraisemblablement d'un de ces granjons hermétiques où, au XIXe siècle, les paysans provençaux entreposaient les gerbes de blé en vue de leur dépiquage sur une aire contigüe. On a oublié que la Provence était autrefois productrice de blé, plusieurs vllages du Vaucluse ont un quartier ou lieudit Les Cabanes, regroupement de cabanes et d'aires à dépiquer au milieu de parcelles cultivées en blé. Il y avait d'ailleurs un tel ensemble au nord de Fontaine-de-Vaucluse. Le plus connu de ces groupements est celui des Cabanes au lieudit Les Savournins à l'est de Gordes, aujourd'hui revêtu du nom de «Village des Bories » (voir, sur le présent site, « Les Cabanes » à Gordes (Vaucluse) (alias « le village des bories ») sous les feux du soleil couchant).
Pour prendre connaissance du rapport de M. Chenard, cliquer ici (fichier pdf).
Pour situer Fontaine-de-Vaucluse sur une carte, cliquer ici (site de l'IGN).
Suggestion de lecture sur le présent site : Un « mur en pierres sèches calcaires » à démonter et emporter, à Oulmes (Vendée)
6 - Exposition de la photographe Renate Löbbecke
La photographe allemande Renate Löbbecke, autrice du livre Kragkuppelbauten (Corbelled Domes) paru en 2012, nous informe de la tenue d'une exposition sur son thème de prédilection, les voûtes d'encorbellement, à Krems, en Autriche, du 3 juin au 15 novembre 2023. Le lieu d'exposition est le musée de Krems (Museum Krems), à l'adresse Körnermarkt 14, 3500 Krems, Austria.
Titre Kragkuppelbauten - Ein internationales Architekturphänomen - auch in Wachauer Weingärten Corbelled Domes - An international architectural phenomenon - also in the Wachau vineyards
(NDLR : dans la réalité, ces voûtes ne sont pas à la même échelle)
Pour contacter Renate Löbbecke : info@renateloebbecke.de
7 - Exposition « Les cabanes en pierre sèche de Milhaud et d'ailleurs » M. Daniel Munck, chargé de mission auprès du Syndicat mixte des gorges du Gardon dans le Gard, nous signale la tenue d'une exposition sur le patrimoine de pierre sèche de Milhaud et alentours, du 23 au 25 juin au temple de Milhaud. Cette exposition permettra notamment de découvrir le travail de restauration et de mise en valeur mené de longue date à Milhaud par Jacky Maurin et l'association « Garrigues Font des chiens ». Il y aura également une visite guidée du sentier des capitelles le samedi matin.
Daniel Munck 04 48 27 01 00 06 24 52 63 43 d.munck@gorgesdugardon.fr www.gorgesdugardon.fr www.ilps.fr Maison des gorges du Gardon, 2, rue de la Pente, Hameau du Russan, 30190 Sainte-Anastasie
8 - Nouvelles de l'association Pierre Sèche en Vaucluse
L'auteur de ces lignes a reçu par courriel La Lettre de Pierre Sèche en Vaucluse parue au mois de mai dernier.
Mme Danièle Larcena y fait le bilan des activités de son association sise à Saumane-de-Vaucluse : nettoyage d'un abri sous roche, visite d'une bergerie troglodytique à Villars, assemblée générale, et surtout prolongation du parcours du mur de la Peste (étudié par Madame Larcena et Denis Lacaille),jusqu'à un aiguier retrouvé et remis en état par l'association les Badaïres de Méthamis.
http://www.pierre-seche-en-vaucluse.fr
9 - Article du Midi-Libre signalé par Gilles Fichou : « Les fosses à loups, ces drôles de pièges cachés dans nos garrigues »
Interrogé par le journaliste Cyprien Delobette, Gilles Fichou, modérateur du forum pierre sèche sur FaceBook, fait le point sur les quelques anciennes fosses à loups qui subsistent encore dans le département de l'Hérault. Il faut savoir que si ces fosses à loups intéressent les spécialistes de la construction à sec, c'est parce qu'elles ont un parement de pierres sèches.
Il y a 43 ans, la revue L'Architecture vernaculaire rurale avait publié un article de l'ethnologue Adrienne Durand-Tullou sur les constructionss à pierre sèche des causses de Blandas et de Campestre dans le Gard (*). Elle y écrivait :
Le moyen le plus ancien est la fosse à loups ou laupio. On en rencontre aux endoits où les redoutables animaux avaient l'habitude d'atteindre le causse en remontant les vallées. Ils empruntaient des passages constitués le plus souvent par d'étroites vires existant dans les falaises terminales. C'est précisément là qu'étaient établies les fosses car les loups étaient contraints d'y passer. Il est malaisé de repérer celles-ci aujourd'hui. En effet, elles ont été comblées en raison du danger qu'elles constituaient pour les troupeaux ainsi que pour les chiens de chasse. »
(*) Adrienne Durand-Tullou, Les constructions à pierre sèche des causses de Blandas et de Campestre (Gard), dans L'architecture vernaculaire rurale, t. 4, 1980, pp. 34-84, en part. pp. 78-79.
Pour voir ce en quoi consistent les fosses à loups de l'Hérault, cliquer sur le présent lien.
10 - Soutenance de thèse de M. Jean-Yves Dufour le 22 septembre 2023 au centre Panthéon Sorbonne.
Les lecteurs assidus de pierreseche.com connaissent bien les divers articles que l'archéologue Jean-Yves Dufour, chercheur à l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) a publiés dans la revue en ligne L'Architecture vernaculaire : - Des loges de jardinier pour quoi faire ? (2010) ; - Étude du bâti de l'auberge du Grand Cerf à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) (2012) ; - Une maison villageoise du XVIIIe siècle observée à Roissy-en-France (Val-d’Oise) (avec Marie-Anne Bach) (2014) ; - Observations du bâti de la grange de la ferme du Bois Briard à Courcouronnes (Essonne) (2016) ; - La maison Barbe à Bessancourt (Val-d'Oise) (2020).
Le 22 septembre, au centre Panthéon Sorbonne (*), Jean-Yves Dufour soutiendra une thèse de doctorat portant sur « L’apport des manuels d’agronomie à la reconnaissance par les archéologues des techniques agricoles des périodes historiques », thèse conduite sous la direction de Christophe PETIT (Université Paris 1) et examinée par Alain BELMONT (Université Grenoble-Alpes), Annelise BINOIS (Université Paris 1), Pierre-Yves LAFFONT (Université de Rennes 2) et Jean-René TROCHET (Université Paris Sorbonne).
Pour tout renseignement : jean-yves.dufour@inrap.fr
11 - Stage « Paroles de pierres » : Les différentes techniques de la pierre sèche à la Chapelle de Peipin (Alpes-de-Haute-Provence) Louis Cagin, murailleur, spécialiste des appareillages et des ouvrages historiques en pierre sèche, dirige un stage sur deux demies-journées les 16 et 17 septembre. Les participants à ce stage (sur inscription, 20 € par adulte), édifieront ensemble un édicule en pierre sèche, autour de la Chapelle de Peipin et des ruines du château-fort. Le public pourra assister gratuitement à ce chantier, et apprécier ces techniques typiques du sud de la France et de la Provence. Un évènement organisé à la fois par Louis Cagin et son association « Une pierre sur l’autre, l’association « La Chapelle de Peipin », l’association « Les Amarines », basée à Aubignosc et l’association « Terra Musica ». eux films de Dominique Comtat, réalisateur, artiste, photographe, seront projetés dans la Chapelle de Peipin le samedi 16 septembre de 10h à 10h45 (« Paroles de pierres ») et le dimanche 17 de 14 à 15h (« Gestes de pierres »). Entrée libre. Le samedi 16 septembre, également dans la Chapelle de Peipin, Louis Cagin, fera une conférence de 11h à 12h30 sur le thème : « Pierre sèche, théorie et pratique d’un système traditionnel de construction ». Informations : - stage : 20 € pour les 2 jours (inscription sur lachapellepeipin.com ou 06 10 28 95 52). Limité à 15 personnes. Gants et chaussures de montagne à prévoir par les participants. Gratuit pour le public (Autour du stage, conférence, films). - téléphone 06 10 28 952 - téléphone 06 50 72 37 67 - courriel lesamarinesalf@gmail.com - courriel lachapellepeipin@gmail.com
Annonce originale : https://unepierresurlautre.org/2023/08/23/journees-du-patrimoine-2023-chapelle-de-peipin-fr-04/
12 - Parution des numéros de février, mai et juillet-août 2023 de l'infolettre catalane Pedra Seca
Nous avons reçu les numéros de février, mai et juillet-août 2023 de l'infolettre catalane Pedra Seca publiée par l'association Patronat de Sant Galderic.
Nos lecteurs peuvent les télécharger ci-dessous :
- No 191 - No 193 - No 195 Contact : Agustí Esteve i Orozco de Nájar 13 - Appel à résumés pour Terra Education IV Chers collègues, Depuis le milieu du siècle dernier, des efforts ont été déployés pour mieux valoriser le potentiel de la terre en tant que matériau de construction. Partout dans le monde, l'intérêt pour l'architecture de terre progresse, les centres de recherche se multiplient, ainsi que les efforts de formation. Cependant, les grands projets réalisés dans les années 1970 (village de la terre à Villefontaine, France ; programmes de logements sociaux et d'infrastructures à Mayotte, etc.) ne se sont pas généralisés. Leur appropriation est souvent restée à l'étape du prototype ou du démonstrateur. Une situation qu'il n'est pas toujours facile de décrypter. Manque de soutien des pouvoirs publics ? Manque d'intérêt des professionnels ? Demande sociale trop limitée ? Absence de normes ? Inadaptation des solutions expérimentées à une diffusion large ? La conférence Terra Education IV vise à faire le point sur ce(s) phénomène(s) et à en décrypter les mécanismes et/ou stratégies sous-jacentes, afin de mieux les intégrer dans les programmes de recherche et de formation du réseau de la Chaire UNESCO, et au-delà. Quelles actions ont été menées et quelles conditions ont été mises en place pour faciliter la mise en œuvre de grands projets ? Quels partenariats ont été établis ? Quelles évolutions technologiques ou processus constructifs ont été développés ? Quelles échelles de développement de la filière sont les plus adaptées (industriel, semi-industriel, artisanal, ...) ? Ne faut-il pas systématiser des approches stratégiques, omprenant des activités complémentaires de recherche, de formation, d'expérimentation, d'accompagnement, etc. ? THÈMES En réponse à ces questions, Terra Education IV vous invite à participer au travers de 7 thèmes : 1. Conservation, réhabilitation et adaptation du patrimoine 2. Rétro-ingénierie des Cultures Constructives locales 3. Formation (cursus, certification professionnelle, ancrage local 4. Partenariats et pluridisciplinarité 5. Filières de production (innovation, production, recherche technologique) 6. Caractérisation – Normalisation 7. Approches stratégiques : au-delà du projet architectural, le projet de développement Date limite de soumission des résumés : 26 novembre 2023 Pour télécharger l'appel à résumé De plus amples informations sur la soumission des résumés et sur la conférence sont disponibles sur le site web de la conférence : https://terraeducation4.sciencesconf.org/ Terra Education IV est la 4ème édition du genre, organisée sous l'égide de la Chaire UNESCO « Architecture de terre, cultures constructives et développement durable » et à l'occasion du 40ème anniversaire de la création du diplôme post-master Architecture de terre. Best regards The Organizing Committee
14 - Rencontres nationales de la lauze et de la pierre sèche - 2 et 3 février 2024
Cette première journée permettra de dresser un état des lieux et de faire la restitution de toutes les actions menées ces dernières années. Cette seconde journée est ouverte à tous et organisée autour d'échanges directs avec les artisans (stands métiers), de démonstrations, expositions et projections vidéo, visites patrimoniales commentées, présentation et vente de livres et documentations techniques. ... Pour plus de renseignements ou toute question concernant l'événement, contactez le 06 44 18 13 72 ou écrivez à l'adresse rencontres.lauze.pierresèche@gmail.com
15 - Vers un renouveau du métier de lauzier : l'instauration d’une formation qualifiante
Christian Lassure
QUELQUES COUVERTURES DE LAUZE EN PASSANT
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